BASCULE

J'ai pris une décisions importante mercredi. j'aimerais vous en faire part, alors je l'ai consigné ici dans mon carnet, j'aimerais vous en lire un passage si vous le voulez bien.

Toujours ma folie se précipite jusqu'ici. Elle souhaite se jeter dans ses bras, se blottir contre lui et murmure en silence : "laisse mon coeur battre, me caler sur le tiens". Il ne m'entends pas. Pourtant mes yeux lui parlent si fort, que cela en devient aussi bruyant qu'un supermarché bondé la veille de noel.

En arrivant, j'ignore encore que je ne reviendrais pas. Pourtant ce jour restera dans ma mémoire. Ma folie se chargera de le conserver, de le chérire. Pour l'instant, Je fonce vers la cuisine et à travers l'ouverture, je lance un "buongiorno ragazzi, che mangiamo oggi ? "

Plus tard, je me souviendrais de la couleur de mes chaussettes ce jour là, du ruban qui coiffait mes cheveux, de la tenue banale qui m'habillait, du parfum que je portais. Hélas, nos adieux, pour toujours seront taché par le ton fade de mon pull et par l'aspect chiffoné de mes boucles. Des adieux qui d'ailleurs, ne seront que les miens.

Mon repas englouti, mes deux cafés avalé, mon addition payé. Je part. Je prends mon temps. Il le faut, pour graver le souvenir de ce moment dans ma mémoire. je viens juste de le décider, je ne sais pour quelle raison, je ne franchirai plus ce seuil à moins d'y être forçé. Je me retourne en fermant la porte en verre du restaurant, Je redresse mes lunettes, remets mes boucles brune en place. Je veux le voir une dernière fois, alors je jette un oeil vers la cuisine, mes yeux tombent dans les siens, avant que je ne tourne les talons.

À présent, chaque fois que dans l'air planera "L'interdit". Je me souviendrais de ses adieux aussi fade et insignifiante que notre histoire.