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Très vite, Tidiane fit la rencontre de Gigi. Une jolie brunette, un peu timide, un peu trop gothique à mon goût, qui faisait des études d’infirmière. Elle était d’une gentillesse infinie et elle sut trouver la faille de Tidiane. Elle arriva à la colmater et mon frère put commencer à se remplir de bonheur. J’étais heureux pour lui, car il était épanoui. Il n’avait plus ces phases de dérives. Oubliées !

Une deuxième fois, je regardais mon Tidiane se transformer. Il était gai, rayonnant, comblé. Nous logions toujours ensemble, mais de plus en plus souvent, je laissais ma place dans le lit à Gigi, me réfugiant sur un bout de matelas au pied de mon ordinateur.

Il resplendissait. Et moi, j’allais mal ! Il se détachait de moi. Il n’était plus aussi présent. J’en souffrais. Maintenant, c’était moi le plus fragile. Il était tellement à son bonheur avec Gigi, qu’il ne s’apercevait pas que je m’enfonçais. Ce fut Emille, que je voyais si rarement, qui me secoua. Nous étions devenus assez intimes pour qu’elle ose intervenir. Zoé renchérit en déversant ses angoisses sur mon état. Il fallait me faire aider ! Il était temps de déposer les valises que je trainais, infiniment trop lourdes pour moi. J’ai trouvé quelqu’un à qui parler. Cela coûtait cher. J’ai dû augmenter mes passes. Zoé m’avoua qu’elle suivait la même démarche depuis un an, avec les mêmes conséquences.

Les premières séances me soulagèrent un peu, je commençais à vivre, doucement. Seules mes occupations avec Robin ou David me permettaient un moment de répit dans ma souffrance. Thomas et sa bande s’étaient éloignés et j’avais du mal à aller vers eux.

Avec les premières gardes de Gigi et le salaire de Tidiane, ils s’étaient installés ensemble. Je restais seul quelques mois. De toute façon, avec Robin, nous allions intégrer une école d’ingénieurs, en seconde année. Et j’allais être payé ! La liberté ! Cette nouvelle me remit dans le monde des vivants. J’allais partir pour une nouvelle vie, tranquille quand je voyais Tidiane avec Gigi, sûrs de leur avenir. Avec mon psy, ça tournait en rond. J’allais mieux, mais nous n’avions pas abordé le fond. Je racontais mon passé, à partir de mon arrivée à la Maison. Avant, j’apercevais une zone d’ombres effrayantes, noire et insondable.

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