Zoé, ma grande amie, accourut faire sa connaissance. J’en profitai, maintenant que je voyais mon avenir richissime, pour lui dire que je l’aiderai sans limites, pour qu’elle termine ses études de biologie, pour se loger, pour tout. Elle ne fit pas de manières, j’étais tellement heureux de la sortir de l’ornière. Quand je les regardais toutes les deux, je savais qu’elles allaient vivre avec moi longtemps, fortement.

Tidiane vint également, avec Gigi. Je leur avais promis, dès que j’ai vu que ce serait possible, que j’allais leur acheter un appartement. Quel beau couple ils formaient, ce géant acajou, tout doux et bienveillant, cette petite femme, blanche de peau et noire de cheveux, en vénération devant son homme ! Là aussi, les sentiments s’établissaient forts et durables. Les pierres de ma vie s’assemblaient parfaitement.

Emille fut accueilli de la même façon, séduisant Julie comme elle m’avait conquis. Cette complicité immédiate m’enflamma le cœur. Dès que je lui avais annoncé que je prenais en charge son opération, elle avait engagé la démarche. Sa transformation commençait et elle en était embellie. On devinait la fille superbe qui allait advenir. Ses seins poussaient, elle en souffrait, radieuse quand elle en parlait.

David, n’osant pas demander directement, fit des allusions. Quel ami désinvolte j’étais ! Quand je lui proposais de venir diner, la première fois que je le faisais, son embarras fut tel que je ne pus m’empêcher d’éclater de rire. Lui, le timide renfermé, se dévoila devant Julie, abasourdie par sa connaissance de tant de sujets. J’assistais à leur échange, étonné par cet ami que je découvrais autant qu'elle. Tant de richesses gisaient à côté de moi sans que je les voie…

Jo passa également. Il était embrouillé dans une histoire d’amour impossible et réagit à peine quand je lui annonçais que sa Ferrari serait à lui.

Tous tombaient sous le charme de ma petite fée, persuadés que la réalisation de leurs vœux ne tenait qu’à ses pouvoirs. C’était vrai que sa présence embellissait notre monde. Avec elle, j’avais l’impression que mon puzzle était complet, solide. Je trouvais tout quand je la serrais dans mes bras, sa douceur assoupie contre moi.

Jérôme suivait mon cheminement, sans commentaires, comme si ces changements, ce changement, Julie, étaient anodins. Cela m’interrogeait, mais je contournais systématiquement la question.

Ma quête achevée, je ne savais pas ce que Julie m’apporterait encore, mais sa personnalité, nos nuits partagées m’avaient enfin hissé dans un univers serein, presque parfait.

Seule Zoé avait prévu la suite, en me murmurant : « Vous n’allez pas en rester là ! ». Je n’avais pas compris ses paroles alors.