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Julie partageait mes amis. Elle n’en avait aucun. Elle ramenait parfois un ou une camarade d’études, toujours une personnalité passionnante. Elle me présentait tantôt comme son frère, tantôt comme son copain ou son compagnon. On les voyait une fois, deux fois, puis ils disparaissaient. Quand je le regrettais, elle me répondait que j’avais trouvé mes amis pendant ma jeunesse, mes études, qu’elle n’avait pas eu cette chance, sans se rendre compte de son illogisme.
Je la laissais conduire notre vie. Sa volonté parvenait à tout, elle obtenait ce qu’elle avait décidé. Je n’étais pas de taille et mon bonheur était de la suivre sur son chemin. Le notaire lui avait transmis cette détermination, cette force pour avancer. Cela masquait ses faiblesses. Je m’y suis trompé. Elle m’apparaissait invincible, alors que cette puissance s’appliquait à une structure si fragile.
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