Chapitre 30 - Marielle

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Je n’ai pas arrêté de pleurer pendant tout le trajet et lorsque je suis rentrée chez moi j’ai du faire face à la colère de ma mère. Je n’ai pas le temps de lui expliquer, qu’une gifle s’abat sur ma joue.

- Comment t’as pu me faire ça Marielle !!! J’étais morte d’inquiétude mais bon sang qu’est ce qui t’est passé par la tête !!!

J’aurais besoin qu’elle me prenne dans ses bras, qu’elle me soutienne mais elle m’engueule sans se préoccuper de ma détresse.

- Je te pensais plus mature que ça !!! Si tu savais comment ça été difficile de m’occuper des jumeaux toute seule en plus ! T’es inconsciente !

Je ne sais pas pourquoi j’ai répondu, pourquoi j’ai ouvert ma bouche.

- Fallait pas les faire si tu n’arrives pas à t’en occuper toute seule !

Les mots se sont formés sans aucune réflexion et ma mère reste sans voix devant.

- Monte immédiatement dans ta chambre Marielle !

- Tu n’as pas besoin de moi pour les jumeaux vu que je ne sers qu’à ça ?

- MONTE !!!! Hurle-t-elle

Je monte et m’effondre en larmes sur mon lit puis mon téléphone sonne et je discute avec Julie pour oublier un peu ma tristesse.

- Je me suis faite engueuler laisse tomber. Me dit-elle

- Moi j’ai pris une gifle.

- Ah ouais carrément.

- Ma mère est furieuse.

- Ils se sont inquiétés aussi. A ce qu’il parait nos parents s’en sont pris aux parents de Mick’, jte raconte pas comment il va se faire pourrir lui en rentrant. Bon prête pour reprendre les cours ?

- Non.

- Moi non plus, il me manque.

A moi aussi il me manque.

- Faut que je te laisse Ju’. Dis-je au bord des larmes.

- Ouais ok, on se retrouve demain.

Le lendemain je vais chercher Elena comme d’habitude, c’est vrai qu’on l’a un peu zappé avec ce petit séjour mais je suppose qu’elle comprendra. Lorsque j’arrive chez elle, personne ne me répond. Je décide d’aller rejoindre Julie, peut être qu’elle est déjà là bas. Mais lorsque j’arrive, y a que Julie.

- Elle n’est pas là Elena ? Me demande-t-elle

- Personne ne répondait, j’ai pensé qu’elle était venue te rejoindre.

- Non, putain elle va nous faire la gueule.

- Faut dire qu’on n’a pas été des supers copines.

- Putain ça fait chier là.

Et lorsqu’on arrive à l’université, on retrouve notre amie furieuse.

- Nana je suis désolée, on devait partir. Dis-je

- Ouais dès qu’il y a des mecs j’existe plus quoi.

- Mais non, c’est juste que là ça s’est fait comme ça.

Et comme la journée n’est pas assez merdique, elle continue avec Mr Zacaro.

- Oh Mademoiselle Rainot le retour, ravi de vous revoir à mon cours. J’espère que vos vacances étaient bonnes ?

- Mes excuses Monsieur.

- C’est votre avenir Marielle pas le mien. Allez vous asseoir.

J’ai pris une tartine de devoir à faire mais impossible de me concentrer, mes pensées sont axées sur lui. Il n’est pas revenu, Jack non plus, je me demande ce qu’il fait, je ne peux pas le nier, il me manque. Les jours passent, la colère de ma mère n’est plus qu’un vague souvenir et elle a retrouvé le sourire. Moi je dépéris jour après jour, derrière une façade je cache ma souffrance. Je me retrouve comme lorsque j’étais petite et que la chaise de Mick’ à la cantine était vide, je suis perdue sans lui. Ce n’est pas juste qu’il me manque, c’est juste qu’il me manque une partie de moi, je ne suis pas complète et je marche plus droit. Je suis comme un poisson qu’on sort de l’eau et qu’on laisse mourir à petit feu sur le bord de la mare, laissant l’air devenir de plus en plus rare, n’arrivant plus à respirer car vous n’avez plus votre élément. Voilà ce qu’il me manque vraiment…mon élément.

- Jack est là !!!! Il est venu me retrouver chez moi, il est passé par la fenêtre, il est dingue. Hurle Julie dans tous ses états.

Je suis contente pour elle mais toujours pas de nouvelles de Mick’. Jack m’a dit que je devais passer à autre chose car il n’arrêtera jamais de vendre de la drogue, sauf que je n’y arrive pas. Il hante mes jours et mes nuits. J’en peux plus de souffrir.

- Ce connard de Parker quand il va revenir, jte jure que je vais lui éclater ses couilles !!! Crache Julie haineuse de me voir si mal.

- Ce n’est pas de sa faute Ju’ si je souffre, il m’a jamais rien promis sur une éventuelle relation et tu m’avais prévenu, on devait juste s’amuser à s’envoyer en l’air.

- Oh ma puce je suis triste pour toi. C’est vraiment qu’un sale con.

Je pleure un peu dans les bras de ma meilleure amie puis vais travailler un peu à la bibliothèque car chez moi les jumeaux sont trop bruyants. Alors que j’ai le nez dans mes bouquins, Julie arrive.

- Ce soir ma puce, on va s’éclater. Me lance Julie qui a retrouvé sa bonne humeur.

- J’ai du travail.

- Ah non non non tu viens t’éclater !!!

Comment dire non à Julie. J’ai du aider ma mère en échange de ma soirée mais me voilà désormais libre. Après s’être apprêtée avec Ju’ nous allons dans le pavillon où la fête se déroule. Ca me fait du bien de voir du monde et de danser, même si j’envie Julie qui ne lâche plus Jack.

- Ca va ma puce ? Me demande Julie qui est sur les genoux de Jack

- Ouais

Je mens car je ne vais pas bien, mon esprit est happé par l’absence de Mick’. J’ai beau me convaincre que ça n’a pas d’importance, je ne peux m’empêcher de m’inquiéter. Où est-il ? que fait-il ? Est-ce qu’il respecte sa promesse ? Mon dieu j’espère que oui. Si seulement je pouvais juste le voir ici, je saurais comment il va. Juste le voir, même si c’est avec une autre. Le vide qu’il laisse par son absence est insupportable.

- Salut. Me lance une voix masculine

- Euh bonsoir.

Son visage me dit quelque chose, il a des cheveux bruns en pétard qui tiennent comme par magie, il a des beaux yeux verts et un teint un peu mat mais surtout un sourire qui me fait sourire à mon tour.

- Brian, on est en cours de psycho mais t’as pas l’air de me remettre, je me trompe ?

- Euh si si ton visage me dit quelque chose, désolée je….enfin désolée.

Il sourit face à mon malaise puis me tend un verre. Ah donc son but est de me souler, super.

- C’est du soda. Marielle, c’est ça je crois, non ?

- Oh euh oui. Merci. Dis-je en prenant le verre.

- Ca te tente qu’on sorte un peu, j’ai du mal avec la fumée. J’ai horreur de ça.

- Oh euh oui bien sur.

Je le suis et nous nous installons sur une marche et nous commençons à discuter de tout et de rien. Il a l’air gentil et très intelligent. Il veut devenir psychologue spécialisé dans les cellules psychologiques qui traitent les cas extrêmes comme un attentat, un deuil collectif etc

- Y en a trop peu et plus ça va et plus on sera confronté à des actes comme ceux là, les gens vont avoir besoin de s’appuyer sur des vrais professionnels, des spécialistes.

Je le regarde parler de son futur métier comme si c’était la 8ème merveille du monde.

- Regarde avec le covid, le nombre de personne qui ont pété les plombs !!! On n’aurait du ouvrir des cellules psychologiques, c’était presqu’aussi criminel que de laisser mourir les gens. Sans parler des enfants qui ont entendu tout et rien mais à qui ont n’a rien expliqué. Désolée je parle beaucoup.

- Non mais continue, j’aime bien quand tu parles de ce que tu aimes.

- Et toi, tu veux faire quoi ?

- Et bien, j’aimerais être assistante sociale spécialisée dans l’économie des foyers mais vu mes notes en Maths et en économie ce n’est pas gagné.

Mick’ lui avait cette facilité à tout comprendre, j’adorais le voir travailler puis m’emmener dans la chambre pour obtenir son deal. Ouais voilà ce que c’était, juste un deal.

- Eh, qu’est ce qui se passe Marielle ? Me demande Brian qui efface une de mes larmes.

- Désolée, je…

- Histoire compliquée ?

- Ouais.

Je le remercie intérieurement de ne pas me demander plus d’explications.

- J’ai entendu parler de ta « fugue », on a été interrogé pour savoir où vous étiez.

Génial !!!

- Ce n’était pas une fugue, on n’a juste pris des vacances.

- Et…je suppose que c’est l’absent le problème vu que ta meilleure amie est avec son mec sur le canapé.

- T’es très observateur.

- Désolé, déformation pro, on nous apprend à l’être et c’est naturel chez moi de m’intéressé au gens.

Je hausse les épaules car je n’ai rien à dire. J’ai surtout plus envie de parler. On reste sans se parler mais sa présence me fait du bien et ses sourires me rendent le mien.

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