La piste de Voltaire

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Assis dans le bi-moteur en direction de Roubaix, le bruit assourdissant des hélices oblige les passagers à se parler d'une voix forte, ce qui handicape quelque peu la petite J J.

Ridu travaille sur le message codé :

– J'ai compris qu'en fait, ce n'étaient pas les mots qui importaient, mais la première lettre de chacun d'entre eux, ça donne : M, A, C, R, O, et N. Si on fait un anagramme avec ces lettres, on obtient en cinq lettres les mots suivants : Mâcon, Maçon, Coran, Roman…

Avec Guidon, ils viennent à peine de commencer une partie d'échecs, deux seuls pions ont été joués, Guidon en déplace un autre et dit :

– Mat en 37 coups… C'est intéressant ce que tu as trouvé, il faudrait se demander s'il n'y a pas un livre écrit par un franc-maçon à Mâcon qui parle du Coran.

– Mahomet le Prophète, de Voltaire, paru en 1743, j'ai commencé une thèse sur ce livre pour mon doctorat de lettres, répond Ridu.

– Mais ça n'explique pas le rapport avec la ville de Mâcon.

– Attend, je me renseigne, dit Morgant qui ouvre les yeux après sa sieste, allo belle des champs, ici prince de la soka dance.

Da Silva répond au téléphone avec une voix sensuelle :

– Tout ce que tu veux, mon étalon des îles.

– Trouve-moi un rapport entre Voltaire et la ville de Mâcon.

– Pas de problème… alors… il y a un café Voltaire à Mâcon… ah ! Mais j'ai trouvé une trace de retrait de liquide d'une des victimes à Mâcon, dans un bancomat situé dans la même rue que ce café.

– Merci Cléopâtre de mes fantasmes.

Hoche conclut :

– Bon, on fait un arrêt à Mâcon.

Le bi-moteur se pose sur la piste de l'aérodrome de Mâcon. La gendarmerie locale leur a prêté une 4L, celle-ci les attend.

Hoche ordonne à Morgant de l'accompagner et aux autres de repartir pour Roubaix :

– Avec Morgant, on va dans ce café, on se retrouve tout à l'heure à Roubaix. Ridu : tu poursuis le décodage du message, il y a peut-être autre chose.

* * *

Hoche et Morgant entrent dans le café Voltaire. C'est un joli troquet avec une terrasse. Ils vont au bar et montrent leur carte de police au patron.

– Police criminelle, nous avons quelques questions à vous poser, dit Hoche gravement.

– Oui ?

– Reconnaissez-vous cette personne ? demande Morgant en tendant la photo d'une des victimes : Thomas Quéro, le syndicaliste.

– C'est que j'en vois des centaines chaque jour, vous savez.

– Regardez bien s'il vous plait.

– Ouais, je me souviens de ce type, il est resté au moins trois heures sur la terrasse en ne buvant qu'un seul café noir, le genre de radin qui ne consomme pas et occupe une table pendant des heures, j'étais à deux doigts de le virer quand quelqu'un est venu à sa table.

– Pouvez-vous me décrire cette personne ?

– Alors… heu.. un homme, la trentaine ou la quarantaine, rouquin ou chatain, habillé en costard, le genre golden boy.

– Et ils sont allés s'asseoir où ?

– A cette table, là.

Morgant va s'asseoir à la table et regarde partout autour de lui à la recherche d'un indice, se mettant à la place de la victime, s'imaginant son interlocuteur, mais rien, alors il a l'idée de regarder sous la table et aperçoit un petit fascicule scotché sous le meuble. Il l'arrache et le lit.

– Hoche ! J'ai trouvé quelque chose. C'est une représentation théâtrale qui a eu lieu en 1993, et devinez quel était le nom de la pièce ? Mahomet le Prophète !

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