Chapitre 20.2 - BASTUS - Anéantissement de la rébellion

3 minutes de lecture

Héphiane bondit, déformant la ceinture d’un soldat Animae d'une poussée d'Essence pour le transpercer avec, puis tranche la gorge de l’homme à terre. Elle attrape l'arme de son ennemi pour fondre sur son prochain adversaire.

L’acynonyx saute gueule ouverte vers sa proie. La blancheur de ses crocs reflète le soleil.

Héphiane lève la main pour tailler l'homme devant elle.

Agile, le félin fend l'air pour atteindre son objectif.

La forgeronne abat sa lame dans le dos du soldat Animae dans une gerbe de sang. L'homme hurle et tombe à terre sous l'effet du choc.

La mâchoire se ferme. Des giclées rouge vif sont projetées dans toutes les directions alors que la gueule de l’animal se couvre de carmin.

Le corps du prince réagit instinctivement. Il lance son cheval au galop. Lorsqu’il arrive près de la faille, l’acynonyx a disparue dans l’ouverture pour poursuivre ses ravages dans les rangs ennemis. Bastus saute avec précipitation de son destrier pour prendre Héphiane dans ses bras. Sa respiration est rauque et sifflante. De larges entailles strient son corps de part en part. Il s’apprête à parler mais la forgeronne lève un bras tremblant et pose un doigt sur ses lèvres, faisant une grimace sous l’effet de la douleur.

— J’ai très peu de temps, susurre-t-elle.

Elle est obligée de s’arrêter, prise d’une quinte de toux qui envoie des trainées de sang sur le visage de Bastus.

— Lorsque tu t’es intéressée à moi, j’ai vu l’opportunité d’obtenir des informations pour mon peuple. Mais je veux que tu saches que je t’aime. L’homme…

Nouvelle quinte de toux vermeille.

— L’homme que tu as vu était agent de liaison de la résistance. Si j’étais si tendue c’est que j’étais tiraillée entre ma loyauté vis-à-vis de mon peuple et mon amour pour toi.

— Héphiane, je…

La jeune femme se met à pleurer, un mélange de larmes et de sang.

— Pardonne-moi et ne doute pas de mon amour, je t'en prie.

Et sur ces mots, l’étincelle s’éteint dans les yeux de la seule femme qu’il ait jamais aimée. Bastus hurle à s’en déchirer les cordes vocales, attirant l’attention d’un rebelle sur lui. Eklesia se précipite pour s’interposer et pourfend l’homme à mort. Abasourdi, le prince sent ses joues devenir humide et un goût salé se répandre dans sa bouche. Le temps s'étire à l'infini, les deux amants formant un tableau éphémère incarnant la passion fanée par la perte de l'être aimé. Bastus n'a pas souvenir d'avoir jamais ressenti une telle intensité de douleur. Il supplie le ciel d'envoyer un ennemi le terrasser de sa lame, mais aucun rebelle ne vient abréger ses souffrances.

C’est alors qu’il entend au milieu de ce chaos la voix de son frère.

— Tu es tombé bien bas !

Et Kartos attrape le corps d’Héphiane avant que Bastus n’ait compris ce qu’il se passait. Eklesia tente de l’arrêter mais il la retient par le bras, la serrant à lui en briser les os. Alerté par les deux pygargues, Teïos les rejoint posant sa lame sous la gorge de Kartos qui resserre sa prise sur le poignet d’Eklesia dont le visage est déformé par la montée brutale de la douleur.

— Lâche-les ! ordonne Teïos avec autorité.

Kartos hésite mais sentant la lame s’enfoncer légèrement dans sa chair, il tend le corps de la forgeronne à son jumeau et lâche brutalement Eklesia. Bastus, sorti de sa torpeur, réagit pour sauver le corps de son aimée. Il appelle Egara, installe maladroitement le corps sans vie en travers et monte sur son destrier. Teïos tire Eklesia près de lui.

Dans les méandres de sa souffrance, Bastus garde encore assez de lucidité pour intimer à Eklesia :

— Suis-moi !

Si elle reste là, elle est condamnée. Eklesia regarde tour à tour Teïos puis Bastus, hésitante.

— Eklesia, on y va ! intime Teïos qui s’est fait apporter deux chevaux tout en gardant son arme pointée sur Kartos.

Eklesia lance un dernier regard à Bastus avant de monter à cheval et de s’enfuir avec Teïos. Bastus voit son jumeau prêt à les prendre en chasse. Il sort alors son épée et frappe violemment son frère du pommeau de son arme. Ce dernier tombe au sol avant d’avoir pu proférer la moindre parole de menace. Bastus attrape les rennes de son destrier et le lance au galop.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 3 versions.

Vous aimez lire Valériane San Felice ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0