Ecole Primaire

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A mon arrivée en métropole, je suis rentrée directement en CM1, mon niveau était : nul. Je pense encore actuellement avoir un QI similaire à une huître si ce n'est moins. Je me sens tellement bête souvent. Je compte encore sur mes doigts pour vous dire mon niveau de nullité, et quant aux soustractions je suis obligée de prendre la calculatrice. Les mathématiques me font peur.

J'ai menti, enfin je pensais réellement être la seule fille colorée dans ce petit bled. Mais pas du tout. Il se trouvait juste que j'étais la plus "foncée", sachant qu'à la Réunion on me disait que j'étais "blanche", sûrement une question de point de vue. Pour moi, on était de la même couleur avec les autres colorés. Je ne voyais pas pourquoi on m'avait dévisagé comme ça le jour de l'accrobranche. Je devais sûrement avoir une crotte de nez.

En CM1 j'étais un bon petit toutou, mes ancêtres seraient fiers de moi (mauvais timing pour le mettre je pense), pas de bêtise à la maison, il faut dire que je découvrais tout de la vie de famille, les nouveaux lieux, visages, habitudes... Et à l'école j'essayais tant bien que mal de suivre, de rendre fier mes petits parents, d'avoir des bonnes notes pour les grands-parents. Un classique.

C'était pas tout. Ma mamie (de ma famille d'accueil) avait clairement prévenue mes parents que j'étais la personnification du diable. Non, je n'exagère pas, j'étais vraiment pitoyable enfant. Bref, ils savaient à quoi s'attendre tôt ou tard.

Ils m'ont donc inscrit à des activités périscolaires dès lors que j'ai arrêté de faire le mouton et suivre les " girly" qui imitaient des poneys, des chanteuses ou parlaient des garçons, et que je commençais à montrer le vrai visage d'Anna, c'est-à-dire, parler à autrui avec une insolence sans nom et frapper les gens simplement parce qu'ils me soûlaient. Seulement les garçons. Parce que les filles c'est chiant et qu'elles le répétaient aux adultes. Par cette occasion je me suis fait des amis. Parce que je n'avais pas peur, j'ai été élévée à la dure, j'avais pas peur qu'on me frappe, de tomber, de me casser une dent. On jouait à la bataille, on se couraient après, on embêtait les filles, on faisait des jeux de groupes, ouah enfin des récréations qui bougeaient. De temps à temps je faisais bonne figure et passais une récré assise avec les filles ou à faire le pigeon voyageur "oui Steven il t'aime bien". Pas du tout soeurette, je veux juste que tu me fiche la paix. Quitte à créer des histoires improbables. Souvent il arrivait des quiproquos tellement je m'endormais sur ma mission de pigeon voyageur. A se retrouvait amoureuse de B alors qu'elle aime Z. Sorry mauvaise transmission. Mais grâce à mon manque d'investissement on découvrait beaucoup de choses...

J'ai eu un amoureux aussi pendant l'école primaire. Mais là j'ai compris que ça n'allait pas le faire, un amoureux en deux ans ! A la Reunion j'en aurai déjà eu pleins.

C'était chouette l'école primaire. En tout cas les récréations, les cours : un cauchemar. J'essayais de suivre, c'était l'essentiel. Mes parents m'avaient inscrite au basket pour me dépenser. Je regrette de ne plus en faire car j'adorais ça, et peut-être que j'aurai été un peu plus grande... Mais le coach avait changé et je ne l'aimais pas, et ma mère elle, n'aimait pas m'accompagner chaque week-end aux matchs. Honte. C'était trop bien. Puis il faut dire que j'avais aussi commencé la danse et que ça devenait hard de faire les deux à côté.

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