Chapitre 2 Le Procès

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Ce qui couvait depuis un certain temps, et qui nous valait les colères du Papy se révélait maintenant au grand jour. Les comportements de René devenaient insupportables à tous.

À tous ? Non, mais à la famille de Marie, la femme de René, certainement.

On remarquera, à titre anecdotique, que la famille de René n'était pas représentée.

Étaient ils tous concernés par ses comportements ? Certainement pas, mais, tous avaient leurs mots à dire, leurs indignations à exprimer, et finalement la marmite finit par exploser.

Il fallait en finir, tous étaient présents à cette réunion de demi-famille.

Le PaPy et Bianca, sa femme.

Anna, Rose et Marie, leurs filles.

Gérard, Lucie et Gertrude, les enfants de Marie.

Et, René, qu'il ne faut pas oublier.

Le prévenu était accusé d'être un monstre d’égoïsme, de radinisme, d'individualisme, ainsi que d'autres mots en isme, chacun apportant sa couche de condamnations.



L'histoire qui avait le plus indigné et qui restait imprégnée dans les esprits était celle de la planche à voile.

René avait fait l'acquisition, sans prévenir personne, d'une magnifique planche à voile, avec deux voiles, et le nécessaire pour fixer le tout sur une voiture. C'était une planche de première génération, très longue et très lourde, et surtout trop onéreuse pour le budget de la famille.

Le premier jour de vent faible, il emmena sa petite famille à la mer. Il convenait d'utiliser une plage réservée aux planches. Et, cette plage n'était pas bordée de sable, mais de rochers et de cailloux, ce qui ne faisait pas l'affaire des enfants qui ne pouvaient jouer sans se faire mal aux pieds.

Ensuite, notre héros entreprit de monter sur cette planche, et de s'y tenir droit. Ce qui ne semblait pas une difficulté insurmontable. Enfin, pas toujours. Les choses se corsaient quand il fallait relever la voile qui trempait dans la mer et qui était pleine d'eau, en gardant l'équilibre. La manœuvre aurait été sûrement possible de temps en temps, si, au fur et à mesure que la voile se vidait de son eau, elle ne donnait pas immédiatement une prise au vent, qui, farceur, ne poussait jamais dans la bonne direction.

Donc, plouf. Obligeant notre véliplanchiste amateur à remonter sur la planche, à la force de ses bras, de ses jambes, de son ventre. Encore et encore.

Il faut aussi savoir que le plancher de l'engin est râpeux à souhait, et qu'à la fin René était rouge écarlate à force d'avoir rappé. Et le fait de baigner dans l'eau salée n'arrangeait pas les choses.

Pour finir, on rentre à la maison. La petite famille qui n'avait pas eu son temps de baignade et de jeu criait à l’égoïsme. Papa avait beau expliquer qu'il ne pouvait laisser la planche à voile sur le toit de la voiture sans risquer de se la faire voler. Rien n'y faisait.

Il lui était arrivé de disputer des tournois de tennis, obligeant sa femme et ses enfants à l'accompagner, pour l'applaudir. Et, ce n'était pas tout.

Sa réputation d’égoïste enflait dans la famille.

Tous avaient leurs histoires à raconter, toutes plus répugnantes les unes que les autres.

À vrai dire, on ne s'entendait plus, car on n'écoutait plus. Ils avaient tant à raconter, ils en avaient tellement sur le cœur.

À la fin, le brouhaha se dissipa, tant parce que l'inspiration finit par manquer que par le besoin des participants de reprendre leur souffle.

René n'avait rien dit, car il y avait toujours au moins un poil de vrai dans chacune de ces accusations.



Le moment du verdict arriva, et les jurés étaient divisés en deux camps. Ceux pour qui le divorce s'imposait sans discussion, et ceux qui prétendaient qu'une thérapie pouvait régler le problème.

Un seul vote blanc, aucun contre, on pouvait donc commencer à discuter.

Une thérapie à titre d'avertissement avant divorce fut négociée entre les deux camps.

En conclusion : Soit René acceptait de suivre un traitement lui permettant d’espérer une amélioration de son comportement, soit le divorce s'avérait inévitable.

René refusa toute contrainte le forçant à modifier ses habitudes. La situation semblait donc s'acheminer vers une rupture.

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