On pouvait maintenant s’occuper du cas de Gérard.

Papy, dégoûté, avait quitté la pièce, et s’était enfermé dans son bureau.

Les autres, décontenancés, ne savaient quelle décision adopter.

Ils ne pouvaient pas attaquer une prison, ils ne pouvaient même pas prendre un avocat dans le monde d’en bas.

Le lendemain, l’homme qui dirigeait la surveillance de la Terre sonna à la porte.

Papy lui ouvrit, le fit entrer et le pria de bien vouloir prendre place dans un fauteuil.

Il le remercia d’avoir accepté de le rencontrer.

Il lui expliqua la situation. Un des membres de sa famille avait commis une erreur, en se transférant avec des papiers et de la monnaie ne correspondant pas à l’époque de destination. Et il croupissait dans une prison.

Papy lui demanda son aide pour tenter de le tirer de cette situation.

L’homme regardait Papy. Il semblait hésiter à répondre.

Enfin, il se décida :

Depuis que nous surveillons la Terre, nous avons connu de nombreuses situations similaires dans lesquelles nos employés étaient emprisonnés.

Et nous avons mis au point des méthodes fiables pour les sortir de là. Mais, le problème ne consiste pas aujourd’hui, à savoir si nous le pouvons, mais si nous le voulons.

Vous nous avez énormément déçus. Votre petite famille a quand même transféré à deux reprises des armes chargées, et a tué deux personnes. Ce n’est pas rien.

Les employés chargés de votre surveillance ont assisté à tous ces meurtres, tout en n’en connaissant pas les motivations.

Nous ne pouvons pas continuer à vous laisser régler vos comptes, familiaux ou autres, dans le passé.

Il semble que n’importe qui chez vous peut utiliser votre machine, en transportant n’importe quoi. C’est du pur amateurisme. Un outil de transfert n’est pas un simple ascenseur.

Papy ne savait pas quoi répondre. La situation semblait lui échapper.

L’homme poursuivit. Si un tel fait menaçait de se reproduire, nous serions dans l’obligation de l’en empêcher, par la force si nécessaire. Et nous vous demanderions de détruire votre installation de transfert.

Vous êtes averti.

Maintenant, nous allons nous occuper de récupérer votre collaborateur.

Papy promit de faire le nécessaire pour qu’il n’y ait plus d’incident.

Quelques jours plus tard, Gérard put en effet nous rejoindre, et il nous conta son aventure.