Chapitre 27 Tous réunis à Manosque

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La famille fut informée, et la décision de protéger le René d'en bas, contre lui même, fut prise.

On n'allait pas attendre d'avoir reçu les nouveaux papiers d'identité pour agir. À la guerre comme à la guerre.

Gérard, Lucie et Gertrude seraient de la partie, et elles pourraient appeler Rose à la rescousse, si nécessaire.



Aussitôt dit, aussitôt transférés, les trois enfants de René et Marie se dirigèrent vers l'appartement loué par Gérard.

Ils ne manquèrent pas de voir le petit message laissé par le René d'en bas.

Gérard le leur lu :

JE SUIS UN PEU FATIGUE, AUSSI JE VAIS PRENDRE QUELQUES JOURS DE VACANCES A MANOSQUE. JE VAIS ESSAYER DE RETROUVER LA FEMME QUE L'ON ME REPROCHE TOUJOURS D'AVOIR QUITTÉE TROP BRUTALEMENT. JE VAIS M'EXCUSER. ÇA PEUT MARCHER, ON NE SAIT JAMAIS.


C'était catastrophique. La rencontre avec Marie risquait de ne jamais survenir.

Ils avaient tous les trois une épée de Damoclès sur la tête, car ils étaient menacés de disparition soudaine, si René ne rejoignait pas son scénario de vie d'origine.

Il leur fallait donc, de toute urgence le retrouver, le convaincre de retourner chez lui, et de reprendre son travail, et espérer qu'il n'ait pas réussi son opération de reconquête de la demoiselle.

Ça ne serait pas facile de la retrouver, car ils ne connaissaient ni son nom, ni son prénom.

Gérard s’apprêtait à informer Gertrude des détails concernant la relation passée entre René et la jeune fille.

Mais, Gertrude l'interrompit.

J'en sais plus que toi, papa a mis sur Youtube, une vidéo qui raconte tout ça, et plus, encore. Elle a pour titre : le Bêtisier du Confessionnal. Tu as du retard.

Gérard téléphona à Rose pour qu'elle les rejoigne.

Elle ne serait pas de trop pour rechercher avec eux, une aiguille dans une botte de foin.

Pierre fermait son restaurant et allait l'accompagner. On se retrouverait à Manosque.



Mon ami Polo m'avait obligeamment prêté sa 4L, et j'étais arrivé à Manosque dans la soirée.

Comme d'habitude, ma première visite intéressée fut pour le curé du coin. Je lui demandais s'il ne disposait pas d'un local libre, me permettant de passer la nuit, et dans la négative, s'il avait l'adresse d'un hôtel, le moins cher possible.

Comme j'avais usé de la recommandation du curé d'Aix, il me fournit les clefs du local des scouts.

Le lendemain matin, je me promenais dans la ville, sans but apparent. J'observais la circulation et les voitures en stationnement, dans le but de retrouver celle de mon ex-copine. C'était une Austin Mini verte, récente. Voiture qui ne courait pas les rues.

J'en profitais pour relever les tarifs de location des chambres dans les hôtels. Cela pouvait toujours servir.

Quand j'avais voulu rendre la clef du local des scouts, le curé m'avait indiqué que je pouvais la garder pour le moment, car il disposait d'un autre jeu, en cas de besoin.

Cela signifiait certainement qu'il me renouvellerait son hospitalité, ce soir.



Les voitures de Gérard et de Pierre se rejoignirent dans le parking d'un hôtel situé à la périphérie de la ville.

Il leur fallait se partager le travail, car il était inutile qu'ils restent tous ensemble.

Pierre et Rose commenceraient par visiter toutes les églises, car ils savaient que c'était un point de chute prisé par René. Puis ils feraient le tour des parkings des hôtels, espérant y trouver un véhicule immatriculé 13, ou la moto de René qu'ils connaissaient.

Gérard et Lucie avaient pour mission d'explorer le centre-ville dans l'espoir insensé d’apercevoir René.

Gertrude resterait dans le parking de l’hôtel pour centraliser les informations.



Je parcourais les rues depuis le matin, sans manger, car je n'avais pas faim. Soudain, je perçus au loin une petite voiture verte qui roulait dans ma direction. Je descendis sur la chaussée pour pouvoir alerter la conductrice, si c'était elle.

Et, c'était elle.

J'effectuais un grand signe, et elle arrêta la voiture, avant de m'ouvrit la porte.

Tout était allé très vite, et je n'étais pas préparé à cette rencontre, à laquelle je ne croyais pas, aussi, je bredouillais quelques phrases, dans lesquels se mêlaient les mots : excuse, content, les autres mots étant inaudibles.

Il était loin, le fanfaron qui exultait son sentiment de puissance du haut de sa mezzanine.

Elle n'avait pas prononcé une seule parole depuis le début. Elle avait poursuivi sa route, avant de se garer dans le parking d'un restaurant. Elle arrêta le moteur.

Elle était tournée vers moi, et me regardais. J'attendais qu'elle s'exprime enfin.



Rose et son ami avaient commencé à visiter les églises, les unes après les autres. Arrivés près de l'église Saint-Sauveur, elle remarqua une 4L mal garée, immatriculée dans les Bouches du Rhône. Elle entra dans l'édifice, et se mit à la recherche d'un responsable. On lui désigna le curé qui sortait du confessionnal.

Ce dernier lui indiqua, qu'en effet, il avait hébergé un jeune homme venu d'Aix en 4L. Il ne savait pas s'il allait dormir ici ce soir, même s'il pouvait le faire, car il avait les clefs.

Comme il avait laissé sa valise ici, il sera forcé tôt ou tard de revenir la chercher.

Rose décida de rester sur place, tandis que Pierre allait rejoindre les autres pour les tenir informés de leur découverte.

Ils tenaient enfin une piste.



Tu es quand même gonflé, de venir me chercher ici, après ce qui s'est passé. Finit-elle par dire.

Elle me regardait, et elle semblait attendre une réponse de ma part.

Je ne pouvais pas lui dire que je n'étais pas là pour elle, mais pour tenter d'oublier une déconvenue sentimentale, et surmonter un choc psychologique.

J'étais d’accord pour passer deux ou trois jours avec elle, car j'avais déjà goûtée, et elle n'était pas désagréable. Mais, pas plus.

Elle attendait toujours une réponse que je n'avais pas préparée.

- Ça, ça me faisait plaisir de te revoir.

- Tu en es certain, ça ne se voit pas beaucoup.

- On peut essayer. On peut aller au restaurant ce soir, je t'invite.

Elle hésita un moment, et finit par donner son accord.

- Cela te permettra de t'expliquer, me dit-elle.



Je lui indiquais qu'il fallait qu'elle me conduise à l'église Saint-Sauveur pour que je puisse me changer, avant d'aller au restaurant.

Arrivé devant le local des scouts, je constatais que tous les participants de la famille se tenaient devant sa porte.

Je m’avançais, tenant ma toute récente copine par la main.

Soudain, Lucie sortit du groupe, s'avança vers moi, me prit dans ses bras, et m’embrassa sur la bouche.

Et elle s'exclama : chéri, qu'est ce que tu fais avec cette pute. Tu m'avais promis, la semaine dernière que c’était la dernière fois.

- Maintenant, on rentre à la maison.

Gérard me prit par les épaules, et me força en douceur, à rentrer dans le local des scouts.

À l'extérieur, mon ex récente copine était partie.

J'estimais à cet instant qu'il me serait difficile d'essayer de la revoir un jour.





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