Chapitre 28 Les explications de mon double

3 minutes de lecture


Je me sentais fatigué. Très fatigué.

Et de plus, manipulé. Et je n'aimais pas ça du tout.


René, mon vieux double, qui était venu me voir, m'avait averti, et je ne l'avais pas cru.

Quelles pouvaient être les motivations de tous ces gens qui n'hésitaient pas à briser une relation que je venais d'initier avec une nana ?

Comment avaient-ils fait pour me retrouver aussi vite, même si je leur avais signalé que je me rendais à Manosque ?

C'est grand, Manosque.


Comment leur échapper ?


Je remerciais le curé de son hospitalité, et lui rendis les clefs du local qu'il m'avait confié. Je repris le volant de la 4L, pour rejoindre mon domicile.

Sur le chemin du retour, je remarquais que j'étais suivi par les deux voitures de mes soi-disant amis. Elles m’accompagnèrent jusque chez moi.



Le lendemain matin, alors que je paressais dans le lit, ce qui n'était pas dans mes habitudes, Gérard vint me voir, pour, disait il, m'expliquer quelques choses.

Je ne le laissais pas parler. Je lui expliquais que je n'avais plus confiance en lui, ainsi que dans tous les membres de sa famille.

J'avais vu, jusqu'à quel point, une personne comme Lucie avait eu le culot de m'embrasser sur la bouche pour éliminer ma petite amie, après avoir simulé le comportement prude d'une future religieuse. Quelle dissimulation.

René m'avait prévenu de vos pratiques manipulatoires, et j'aurais dû l'écouter.

Maintenant, partez, je n'ai pas envie de vous entendre, et ne revenez pas.

Je vais rapidement quitter cette région pour ne plus être sous votre coupe.

Au revoir.

Je refermais la porte derrière lui.



Quand Gérard fit le compte rendu de sa visite, ce fut la désolation.

Tout ce qu'ils avaient fait à Manosque n'avait servi à rien, et maintenant, en plus, les ponts étaient rompus.

Et, la période durant laquelle René devait rencontrer Marie s'approchait, sachant qu'il était vital pour eux que la jointure se fasse.

Ils ne s'étaient jamais trouvés dans une situation aussi défavorable, et ils devaient surveiller René pour éviter qu'il ne s'échappe.

Pierre avait rouvert son restaurant, et Rose l'avait accompagné.



Lucie s'était fait transférer dans le monde d'aujourd’hui pour demander conseil au reste de la famille.

Elle raconta tout ce qui s'était passé depuis leur départ.

Mamie Bianca récapitula la situation.

Il convenait d'agir de toute urgence.

Une seule personne semblait pouvoir recueillir la confiance de René, c'est René.

Il est notre dernière chance, mais, encore faut-il qu'on l'informe de la situation.

Ensuite, je suis certaine qu'il nous aidera, car il n'a pas envie de voir disparaître ses enfants.

Je m'occupe de tout.



J’avais signé un contrat d'intérim chez un nouvel employeur.

L'idée de partir dans une grande ville comme Lyon, me démangeait, mais un déménagement suivi d'un aménagement ne s'improvisait pas en claquant les doigts.

Au moment de rentrer chez moi, après ma journée de travail, je reconnus mon vieux double qui m'attendait devant la porte. Des sentiments mitigés m'envahissaient. J'étais à la fois attendri et en colère.

Je le fis entrer, et le priais de s’asseoir dans un des deux fauteuils de camping.

Et, je pris la parole :

- J'avais pourtant demandé à ne plus rencontrer de membres de votre famille.

- Je ne suis pas de cette famille, et je suis toi.

- Où voulez-vous en venir, faites vite.

- Il faut que tu m'écoutes jusqu'au bout, et après je m'en vais. D'accord ?

- D'accord.

- Tu te souviens que je t'ai mis en garde contre les manipulations de la famille ? Et bien leurs manœuvres ont réussi, mais pas comme les apprentis sorciers l'avaient prévu.

Au lieu d'atteindre mon cerveau en tripotant le tien, ils t’ont déstabilisé, et fait bifurquer.

- Je ne comprends rien à tout cela.

- Je vais t'expliquer, avec des exemples, ça sera plus clair.

René lui décrit les problèmes posés par les altérations de la jointure du temps, utilisant force détails.

Et il conclut : si le futur original est modifié, en clair, si tu ne rencontres pas la femme que j'ai épousée, tout va se défaire. Tu n'auras pas d'enfants, ou du moins, pas ceux-là. Et Gérard, Lucie et Gertrude vont disparaître. Je ne dis pas mourir, car je ne sais pas comment cela se passe, mais disparaître.

Le forcing qu'on pratiqué sur toi, mes enfants à Manosque, était motivé par leur farouche envie de continuer à vivre. Mais leur intervention a amené une réaction inverse de ta part. Réaction que je comprends totalement, étant moi-même toi.

Maintenant, tout est lié à la décision que tu vas prendre. Si tu te comportes comme tu le fais habituellement, dans ton environnement ordinaire, la jointure de ton histoire va probablement se former. Si tu changes de ville, par exemple, la jointure ne se formera pas.

C'est à toi de décider.

Je te conseille de revoir Gérard et les autres, si cela s'avère nécessaire.

Toi, tu joues ton avenir et le mien, eux jouent leur peau.





Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Harimax ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0