Chapitre 15 : Le mont divin

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L'escalade était dure, même extrêmement dure. Sur une échelle de 1 à 10 de la difficulté à escalader le mont Divin, 1 étant très facile et 10 extrêmement difficile, Marc aurait mis 40. Il avait l'impression que tous les muscles de son corps souffraient. Et pas seulement les muscles : tous ses os aussi.
Grog avait abandonné au bout d'une heure d’ascension. Il leur avait dit qu’il les attendrait en bas.

Vu la lenteur à laquelle ils progressaient, Marc s’était inquiété de la nourriture et de l’eau. Puis il avait réalisé qu’il pouvait manger n’importe quoi, puisque son corps pouvait tout digérer. Il se contenta donc de graviers.
Pour l’eau, c’est Léon qui apporta la solution : il était capable d’en créer à volonté. Léon, quant à lui, n’avait plus besoin de manger. Il possédait une capacité lui permettant de passer six mois sans se nourrir. Le problème alimentaire fut donc rapidement réglé.

À force de manger des graviers sans saveur, au bout d’un mois d’escalade, Marc reçut une notification indiquant :
« Nouvelle compétence acquise : Résistance de pierre. »
En gros, cela augmentait légèrement sa résistance aux dégâts.

Lors d’une pause, Marc déclara :
- Je ne comprends pas pourquoi ça s’appelle le mont Divin. C’est plutôt le mont de l’Enfer. Déjà, c’est incroyablement compliqué à escalader, et comme si ça ne suffisait pas, il fait un froid glacial, il y a des tempêtes de neige, et plus on avance, moins on voit où on va. On distingue à peine ce qu’il y a à 20 cm devant nous !

- Je vous avais prévenus, ça se mérite. Mais une fois au sommet, la splendeur se révèle. Seuls ceux qui l’ont gravi peuvent comprendre pourquoi ce mont est divin, répondit Léon.

- Mouais, j’attends de voir ça, bougonna Marc. En attendant, je commence à en avoir marre de bouffer des graviers. En plus, mes petites ailes prennent le vent, c’est galère pour grimper.

- Courage ! Tu n’en as peut-être pas l’impression, mais on a bien avancé. On a fait à peu près la moitié du chemin. Encore un mois, et on y sera.

Après avoir repris l’ascension, nos deux alpinistes furent confrontés à des difficultés de plus en plus grandes, notamment un bloc vertical les obligeant à grimper à la seule force des bras, les jambes dans le vide. Après dix mètres d’efforts intenses, ils durent faire face à un angle à 90° vers le haut.
Ils affrontèrent ensuite des avalanches, des crevasses de près de 50 mètres de large et probablement autant de profondeur, du moins, ils le pensaient, car ils ne voyaient rien. Ils réussirent à traverser l’une d’elles grâce à la queue végétale de Marc, qui fit office de corde tendue entre les deux rives de la crevasse.

Ils croisèrent également des yétis, trois, précisément, qui les attaquèrent dès qu’ils les virent.

Léon précisa tout de suite qu’il ne ferait pas le poids contre ces créatures, car ses sorts principaux étaient basés sur la glace et l’eau, deux éléments auxquels les yétis étaient immunisés. De plus, malgré son apparence, il n’avait presque aucune force de frappe.

Marc se débrouilla donc tant bien que mal face aux trois yétis. N’arrivant à rien avec une approche directe, il opta pour une autre stratégie. Il se cacha dans le brouillard, attaqua par surprise avec ses crocs et arracha un morceau de chair, qu’il mangea aussitôt, avant de disparaître à nouveau, puis répéta l’opération. Au bout d’un moment, les trois yétis furent vaincus, et Marc profita d’un repas bien mérité.

Après près de deux mois et demi d’escalade et de nombreux dangers mortels bravés avec succès, nos deux compagnons atteignirent enfin le sommet et retrouvèrent une vue dégagée pour la première fois depuis longtemps.

Marc comprit alors pourquoi on l’appelait le mont Divin. Le sommet était parsemé de fleurs, et tout en haut se trouvait une maison blanche, ressemblant presque à un temple. Mais surtout, la vue autour du mont était incroyable. On voyait le monde s’étendre à perte de vue. Marc songea qu’avec un télescope, il pourrait peut-être même apercevoir Josh. Enfin… s’il parvenait à le repérer.

- Toi qui l’as déjà rencontré, à quoi ressemble le sage ? demanda Marc à Léon. J’imagine totalement le cliché du vieil homme, un peu comme les dieux de la mythologie grecque.

- Je ne vais pas te spoiler, mais dans ce cas, tu vas être très surpris. Quoi qu’il en soit, je ne pense pas qu’il existe un sort qu’il ne maîtrise pas.

Arrivés à la maison blanche, Marc toqua à la porte, et une jeune femme — visiblement une elfe — leur ouvrit.

- Bonjour, nous recherchons le sage du mont Divin. Sauriez-vous où nous pouvons le trouver ? demanda Marc.

L’elfe fit un grand sourire, et Léon se mit à rire, prenant Marc par surprise.

- Il est juste devant vous, répondit-elle. Que puis-je pour vous ? Mais entrez donc d’abord, vous serez plus à l’aise.

Puis elle regarda Léon et dit :

- Bonjour Léon, ça faisait longtemps. Tu as changé. Peux-tu prendre ton apparence humaine, s’il te plaît ? Cette forme est un peu encombrante pour ma demeure.

Marc rougit de honte et eut un air incrédule en apprenant que Léon pouvait adopter une apparence plus traditionnelle. Il bégaya :

- Tou… tou… toutes mes excuses, grand sage. J’e… j’espère ne pas vous avoir offensée.

Puis, se reprenant, il regarda Léon et dit :

- Pourquoi tu n’as pas pris forme humaine plus tôt ? Ça aurait été plus simple pour l’escalade.

Léon se transforma alors en humain, fit apparaître des vêtements et s’habilla, puis répondit :

- C’est simple : la transformation utilise de la magie, et je n’aurais jamais tenu deux mois et demi sous forme humaine.

L’elfe répondit à son tour à Marc :

- Ne t’en fais pas, en cinq cents ans que je suis ici, tout le monde se fait avoir.

Marc fut surpris par son âge, puis se rappela que dans tous les contes, les elfes vivent extrêmement longtemps et vieillissent très lentement.

Ils entrèrent alors dans la maison pour discuter tranquillement autour d’une table, près du feu.

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