Chapitre 18 : Les supers zéros

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Josh et sa petite meute pénétrèrent dans la zone soi-disant protégée par un super-héros. À première vue, ce n’était que des plaines, des champs, et à l’horizon, Josh distinguait ce qu’il supposa être une ville. À peine eut-il fait cette constatation que le fameux héros arriva en volant et se plaça devant eux en criant :

– Arrière, viles créatures, ou vous aurez affaire à moi !

Il portait une tenue rouge avec un gros « i » noir sur le torse et une cape verte dans le dos. Il poursuivit :

– Je suis le héros Super Idiot, craignez-moi et partez d’ici !

Josh eut un instant de bug avant d’éclater de rire. Le héros resta stupéfait de voir un loup se tordre de rire.

– Depuis quand les loups rient ? réagit-il, stupéfait. Et qu’est-ce qui est si drôle ? Tu te moques de moi ?

Josh tenta de se reprendre et dit en rigolant :

– Désolé, ce n’est pas contre vous, mais chez moi, « idiot », c’est pas du tout un compliment. Ça veut dire quelqu’un de bête, pas intelligent du tout.

Le héros, choqué, répondit :

– Ah, je comprends mieux. Sache, cher loup bizarre qui parle, que chez moi un Idiot est quelqu’un de brave, vaillant et courageux. Cependant, vu ta définition, je comprends mieux ta réaction. Bref, repartez d’où vous venez, sinon je vais vous massacrer grâce à mes super-pouvoirs.

– Et quels sont-ils, vos super-pouvoirs ? fit Josh innocemment.

– Je peux voler et tirer des rayons laser avec mes yeux. Personne ne peut me vaincre, je suis le super-héros le plus puissant qui soit !

– OK, finalement tu portes vraiment bien ton nom… tu es vraiment super idiot, réagit Josh.

Josh lança son cri de glace, gelant instantanément le héros, puis l’acheva avec une lance de glace.

– Bon, ce héros de pacotille ne va plus nous ralentir maintenant. Continuons notre route en évitant autant que possible les habitations. J’aimerais éviter un massacre inutile.

Les loups continuèrent donc à évoluer furtivement. À la grande surprise de Josh, il y avait des vaches volantes dans ce secteur. Il s’en rendit compte lorsqu’une bouse faillit lui tomber dessus. Plus loin, il vit même un éléphant rose en train de voler dans le ciel.

– Quel monde étrange, fit-il, rêveur. J’aimerais bien voler comme eux. Finalement, l’autre héros en disant qu’il savait voler annonçait juste une généralité, vu que tout ou presque arrive à voler par ici.

– Perso, je plains ceux qui vivent ici et qui ne savent pas voler, dit un autre loup. C’est un coup à se prendre d’énormes déjections dessus… Et surtout de mourir à cause de ça. Imagine arriver au paradis et dire : « Je suis mort d’une crotte d’éléphant volant qui m’est tombée dessus. » La honte.

C’est alors qu’un autre héros fit son apparition et cria :

– Que font des loups ici ? Moi, Super Perroquet, je vais devoir vous vaincre pour protéger la population !

À peine avait-il fini sa phrase qu’il s’écrasait au sol, une lance de glace plantée en plein front.

– Ils devraient s’entendre parler, ces zéros, fit Josh, outré. Ils se croient surpuissants alors qu’ils ne valent rien. Bref, le repas est servi. J’espère que vous avez faim.

Sans se faire prier, les loups dévorèrent le cadavre. Peu après, plusieurs héros déboulèrent en groupe, volant également.

– Pff, ils sont combien à traîner dans ce secteur ? fit Josh. Ils commencent à être pénibles à nous interrompre sans arrêt. Mettez-vous derrière moi, on va voir s’ils maîtrisent bien leur vol sous un temps de tempête.

Avant même que les héros n’arrivent jusqu’à eux et n’ouvrent la bouche, Josh lança une tempête de glace. Les héros se percutèrent entre eux, déstabilisés par le vent, puis s’écrasèrent au sol, transpercés par une multitude de pics de glace. Ce que Josh n’avait pas envisagé, c’est que les vaches volantes et l’éléphant rose volant furent également pris dans la tempête. Les ayant abattus involontairement, Josh se dit :

« Va vraiment falloir que je maîtrise un peu mieux ce sort, sinon tôt ou tard il y aura des victimes collatérales. »

– Bon, goûtons à l’éléphant volant, fit Josh. Je n’en ai jamais mangé.

Rêveur tenta de manger les ailes des vaches et de l’éléphant, au moins partiellement, en se disant que ça lui permettrait peut-être d’évoluer en loup volant. Contre toute attente, des ailes de taille convenable pour un loup poussèrent réellement dans son dos.

Rêveur fit :

– Chouette, ça a fonctionné ! Un de mes nombreux rêves se réalise.

Il tenta de battre des ailes encore et encore puis, fatigué, fit :

– Il va falloir que je muscle ça. Je ne suis pas près de décoller…

Josh se contenta de penser : « Ce monde n’a aucune logique… donc un loup avec des ailes, ce n’est pas plus délirant qu’un éléphant rose avec des ailes. Je crois que plus rien ne me surprend dans ce monde. »

Ils continuèrent leur voyage, tout en massacrant les « héros » qui venaient interrompre leur progression. Pendant tout ce temps, Rêveur continuait à tenter de voler.

Tout à coup, Josh aperçut au loin une grande et imposante tour sur laquelle était écrit : « La Tour des Héros ».

– C’est donc de là que viennent tous ces casse-pieds, réagit-il. Restez ici, je reviens.

Josh utilisa sa capacité d’invisibilité et se mit à courir à fond pour atteindre la tour. Une fois arrivé, il pénétra à l’intérieur, toujours invisible. L’entrée était construite comme un immense couloir, avec de chaque côté d’immenses statues de héros que Josh reconnut comme étant ceux qu’il avait massacrés plus tôt.

Il fouilla la tour pour voir si elle possédait des informations sur ce monde ou sur ceux qui l’avaient envoyé ici. Il découvrit que tous ces pseudo-héros étaient en réalité des personnes comme lui, piégées ici, ou des descendants d’anciens joueurs. Il apprit ainsi que le premier joueur connu comme héros dans cette zone était apparu il y a environ six siècles… du moins, dans la temporalité de ce monde. Il mémorisa au passage une carte du monde, ou du moins du monde découvert par ces « héros ».

A priori, il n’y aurait plus aucun héros pour les embêter. Il les avait déjà tous massacrés.

– Mouais… c’est pas fou comme puissance, pour des soi-disant héros. Je les ai presque tous abattus avec un sort basique.

Josh lança l’autodestruction de la tour puis partit en courant pour rejoindre ses compagnons. Quand il arriva, la tour explosa dans une gigantesque déflagration.

Josh, surpris, s’exclama :

– Ils avaient mis combien de tonnes d’explosifs là-dedans ? Si j’avais été plus lent, j’aurais grillé malgré la distance !

Les autres loups admirèrent la tour détruite brûler, puis ils reprirent leur chemin. Une fois sortis de cet environnement de fous, Rêveur fit tout joyeux :

– Ça y est, j’arrive enfin à décoller !

Cela fit rire les autres loups. Puis ils regardèrent leur destination et découvrirent une multitude de montagnes à perte de vue.

– Enfin, un semblant d’environnement normal, fit Josh. Enfin, j’espère… Avec ma chance, Dieu seul sait sur quoi je vais encore tomber.

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