Une journée qui commence bien

3 minutes de lecture

Je me lève très tôt pour me rendre au travail avec la mine fermée. Je me dépêche d’aller chercher un café pour être suffisamment éveillée. De nature très stressée, je me brûle dans la précipitation. Je me dirige dans l’entreprise aussi vite qu’un cheval au galop ! J’exagère, mais c’est ce que je ressens en ce moment. Je ne me sens pas très bien depuis que j’ai reçu cet argent. J’ignore l’envers du décor mais rien ne tourne rond. Personne ne connaît le patron. On ne sait même pas à quoi il ressemble ! À propos du message, je trouve cela très gênant. Il a mon numéro perso… Que dois-je penser ? L’ascenseur s’ouvre sous mes yeux, je sens une odeur de menthe et de réglisse. Je la reconnais… C'est Sophie. Je croyais qu’elle était malade ?! Elle nous a envoyé à tous un long message pour nous dire qu’elle était en dépression et qu’elle se sentait perdue. Notre patron n’a même pas daigné y répondre. Elle partage mon bureau et me casse la tête avec ses histoires. Je suis un personnage taciturne quand il s’agit de me retrouver avec elle. Intéressante cette gonzesse ? Loin de là ! Elle est surtout bavarde et mythomane ! Tiens, en parlant du loup...

— Mala !

— Sophie…

— Tu n’as pas l’air heureuse de me voir ?

— Oh non, ne va pas penser ça…

Pitié !

— Quoi de beau ? Franchement, je ne pensais pas te retrouver à l’étage !

— Et moi donc !

J’accélère la marche. Elle me suit comme un clébard. Je n’écoute même pas ses histoires et je m'installe devant mon ordinateur. Je relis le message du patron avant de me décider à monter au dernier étage. Sophie me lance un regard désapprobateur parce que je n’ai pas écouté ses sornettes.

— Mala tu ne m'écoutes même pas…

— Désolée, j'ai la tête ailleurs.

— Explique ?

Je n’ai pas envie de lui parler. Elle continue de me balancer des questions avec sa voix stridente. Je craque et je lui ordonne de ne pas tenter de me suivre. Elle ne comprend pas mon geste virulent. Je m'enfonce dans le couloir à la recherche de l'ascenseur. J'arrive au 20ème étage les mains moites. La sueur dégouline de mon visage. Je perds mes moyens. Je marche tout droit sur un tapis rouge avec une femme blonde au fond du couloir. Elle garde l'accès au bureau du patron. Je me tiens face à elle avec la mine décousue.

— Bonjour, j'ai rendez-vous avec le patron.

—Vous avez la lettre ?

— Pas sur moi mais j'ai ce texto…

Elle le lit et me laisse rentrer. Je rentre dans le bureau du patron… Je dois rester détendue. Il est très spacieux mais il n'y a personne. Il y a beaucoup de trophées et une vue magnifique. Je n'ose pas tout regarder, je préfère l'attendre. Au bout de quelques minutes, un grand et puissant gaillard est entré. Un long manteau en cuir dessine sa forme physique. Il est tellement musclé que mes lèvres ont réagi. Je croise mes jambes pour ne pas laisser transparaître mon excitation. Je l'ai à peine vu que mon corps réagit bêtement. Est-ce l'intimidation qui me fait réagir de la sorte ? Il prend place devant son bureau et me regarde avec intensité. Je tremble des jambes… Il est d'un brun si obscur. Sa bouche est tellement bien dessinée que je m'en mords les lèvres.

— Mala ?

— Monsieur Kazama… Je suis tout à vous. Oh non… Je voulais vous demander le but de ce rendez-vous ?

Il sourit.

— Je peux te tutoyer ?

Je n'ose pas. Je ne veux pas être proche de lui, c'est mon patron.

— Comme vous voulez.

Mais que je suis bête ! Je viens de dire le contraire.

— Ne te sens pas obligée. Si tu as reçu ma lettre, j'espère qu'elle t'a fait plaisir.

Je suis censée répondre quoi ? Non, il y a quelque chose derrière.

— Je trouve que tu fais un excellent boulot et je tenais à te remercier pour le bien que tu apportes à mon empire.

Non, non, et non. Ce n'est pas logique. Je ne suis pas si brillante que cela. En quoi je ferais un meilleur travail que les autres ?

— Tu n'as pas l'air de me croire Mala ? Si tu veux on peut discuter après le boulot ?

Je ne suis pas une fille facile. Et même si c'était le dernier homme sur Terre, c'est hors de question !

— Avec plaisir ! Je vous dis à ce soir.

— Super. Tu peux me tutoyer.

Je m'en vais sans me retourner. J'ai l'impression que ma culotte est trempée. Oh non… La honte ! Je me rends à mon étage tout en sueur. Sophie me croise sans ajouter un mot. Je ne préfère même pas échanger avec elle. Je revois mon entretien avec le patron… Quelle situation gênante ! Je me morfonds en me tapant la tête sur la table.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 4 versions.

Vous aimez lire Nioworld ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0