Gling, gling !

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Dans les sources chaudes de la demeure, une odeur parfumée me caresse le nez. Un peu d'agrumes et de douceur dans l’air. La chaleur de l’eau augmente tellement que ma respiration s’affaiblit. Je ne lâche pas du regard Eléonore et Sophie qui me font mon bain. Ma peau brille grâce aux délicates huiles et savons. Aucune d’entre elles ne s’exprime. Elles me fuient du regard comme pour exprimer leur honte. Je ressens de la frustration car il y a des choses que j’ai du mal à saisir. Les deux sont les seules qui peuvent répondre à mes questions.

— Eléonore ?

— Oui, Mala ?

— Je veux savoir pour le contrat…

Elle m’évite du regard. Elle continue de me frotter le bras mais je la repousse violemment.

— Je veux savoir pourquoi tu fais tout ça ? Quelles sont les conditions ?! Réponds !

Je l’écablousse d’eau. Elle ne réagit toujours pas. Sophie tente de calmer l'atmosphère. Je ne veux pas m’énerver davantage mais elle doit parler.

— Jin est puissant. J’ai peur de sa colère ! Le contrat me permet de délivrer ma famille. Autrefois, mon père a eu des relations difficiles avec les siens. Il est en otage.

— Et le but de tout ça ?

— C’est de trouver une femme suffisamment forte pour dompter Jin. Il a besoin d’une femme comme toi.

Je ne sais pas quoi dire. J’ai l’impression que quelque chose ne va pas. Jin n’est pas bavard. Comment pourrais-je réaliser cet objectif ?

— Pourquoi moi ?

— Parce que vous avez les mêmes fantasmes. Il a déjà interrogé toutes les femmes de l’entreprise. Tu es la seule qui corresponde vraiment.

— Les seules femmes de l’entreprise, c’est nous ? Pourquoi moi comme par hasard ? Il y a d’autres femmes parmi ses connaissances.

Sophie s’empresse de répondre.

— Jin aime ta passion pour les samouraïs. Lui-même il se sent comme ça. De base, ce genre de fantasme est très difficile à dénicher. Les autres femmes ne sont pas comme toi. Par exemple, moi, je n’aime pas vraiment la culture japonaise, donc je sors de ses projets. Eléonore n’est pas attirée par les hommes… Donc tu comprends que le choix est vite fait ! Il veut retracer l’histoire avec toi. Nous n’en savons pas plus. Fais lui cracher le morceau.

Je reste dubitative. C’est évident ! J’ai même l’impression qu’Eléonore m’apprécie, ou du moins que je suis à son goût. Elle a l’air tendue et ajoute une dernière chose.

— Nous sommes dans une pièce de théâtre, nous jouons tous un rôle. Dans le contrat, je suis un personnage, ta chose. Ne l’oublie pas.

Si je me fie à ce qu’elle me dit, je dois être le personnage principal. Je joue le rôle de la princesse ou de la femme du roi... J’ignore ce que je suis pour Jin, mais les filles le craignent. Je peux le constater lorsque quelqu’un prononce son prénom. En finissant mon bain, Sophie et Eléonore m’escortent dans mes appartements. Apparemment, j’ai une chambre pour moi toute seule. Les filles me souhaitent bonne nuit, habillées en tenue traditionnelle. Avant qu’elles partent, j’ordonne à Eléonore de rester.

— Oui Mala ?

— Si je joue mon rôle à la perfection, tu retrouveras ton père et le contrat sera terminé ?

— Oui, tout rentrera dans l’ordre. Tu choisiras ou non de rester avec Jin. Si, oui tu répondras à la lettre sans lui parler directement.

— Tu parles de l’enveloppe rouge ?

— Exactement. Comme tu n'as pas rendu l'argent tu as accepté toute cette mise en scène.

Je me rapproche d’elle et je lui confie une dernière chose.

— Le don s’élève à plus d’un millions d’euros. Je suppose qu’il attend de moi que je sois à la hauteur. A la hauteur de cette somme gigantesque.

Eléonore est sidérée. Elle coulisse la porte derrière elle dans un bruit de craquement. Je m’allonge sur le sol, les yeux rivés sur le plafond. Je m’ennuie dans ma chambre. Les lucioles se déposent délicatement sur les fenêtres et m'entraînent dans leur somptueuse ronde nocturne. J'ai envie de me balader à la belle étoile et de profiter de cet endroit. Je sors de la pièce avec ma robe de nuit. Je longe les longs couloirs pour me rendre à l'extérieur. Je reste enchantée par la beauté des lieux. Je danse sous le ciel étoilé, je tourne en continu comme dans un bal. Je suis heureuse d'être au Japon et de vivre une expérience dépaysante. Jin est monstrueusement riche. Sortir de mon quotidien mélancolique me permet de renouer avec la vie. Gling, gling ! J’entends des bruits provenir du jardin. Au loin, je crois apercevoir Jin. Il marche avec un parchemin à la main. Je ne suis pas sûre que ce soit lui. Je dois lui parler, sinon je ne vais pas réussir à dormir. En traversant le jardin traditionnel, quelque chose attire mon attention. Je découvre l’origine de ces bruits. Des boules de geisha s’entrechoquent au niveau de sa ceinture. Je flippe un peu tout d’un coup. Je cherche un regard, mais il porte un nouveau masque.

— Jin, je veux savoir pourquoi tu fais tout ça ?

Il ne répond pas.

— Je voulais que tu saches que j’ai besoin de t’entendre dire quelque chose. Je ne sais pas combien de femmes tu as rencontré jusqu’à présent pour me choisir parmi elles. Jin ?

Il enroule son parchemin et me fait signe de le suivre. Un détail m’interpelle, Jin marche d’une façon étrange. On dirait qu’il porte des sandales un peu hautes. Naïvement, je le suis sans broncher. Nous nous dirigeons vers mes appartements. Je commence à angoisser. Je coulisse la porte derrière moi et je le vois se rapprocher. Il soulève légèrement son masque au niveau de sa bouche puis il m’embrasse délicatement. Une boule de geisha me caresse les lèvres puis s’enfonce dans ma bouche. Je leche la boule et lui fait de même. Nous tentons d’échanger un baiser langoureux en ayant comme obstacle la fameuse grosse perle. J’essaye de plonger ma main sur son torse mais, à ma plus grande surprise, une poitrine arrondie fait figure. J’arrache le masque et je découvre Eléonore. Je la gifle ! Elle me regarde intensément et se prosterne pour me dire pardon.

— À quoi tu joues ?

— Cela fait partie du scénario, Mala.

— Tu te fiches de moi ? Je ne te crois pas !

Elle dépose les boules de geisha.

— C’est un message de Jin ? L’un de ses fantasmes ?

— Mala, tu pourras le savoir si tu tentes quelque chose avec lui.

— Si ça fait partie du scénario, je ne pense pas qu’il te donnerait des boules de geisha. Va chercher Sophie !

Elle s’exécute aussitôt. Sophie vient de se réveiller.

— Mala ?

Je réfléchis longuement et une idée vient de me traverser l’esprit. Je m’exprime d’une voix tendancieuse.

— J’ai besoin d’inspiration pour utiliser les boules de geisha sur Jin. Sophie tu vas jouer l’homme et, Eléonore, tu vas jouer mon rôle.

— Mala, je n’ai jamais couché avec une fille et je ne suis pas attirée...

— Fais ce que je te dis si tu ne veux pas être licenciée ! À mon tour de vous observer en cachette !

Eléonore sort de ses vêtements un gode ceinture. Elle l’enfile à Sophie qui transpire à grosse goutte. Quand je pense qu’Eléonore allait me matraquer avec cette chose. Celle-ci se libère de sa tenue et se présente nue devant elle. Elle se rapproche lentement en léchant le gode puis en faisant un va et vient continu avec la bouche. Sophie est impuissante et ne sait pas comment réagir. Eléonore est dégoutée mais je sens qu’elle le fait par amour pour moi… Non ? Par amour ?! Je l’ignore et je ne dois pas m’avancer sur cette idée. Elle se relève et embrasse Sophie. Cette dernière se laisse faire et lui arrache des mains les boules de geisha. Elle les secoue et les enroule autour du gode. Eléonore joue avec elles et les aspire. Sophie sourit et s’abaisse pour l’embrasser. Je me rends compte que la température augmente quand leur lèvres pulpeuses frémissent. Le liquide d’excitation laisse entrer les boules comme un glaçon qui glisse sur une table. Sophie retire la ceinture et l’enfile cette fois-ci à Eléonore. Elle s’empresse de l’embrasser et de se laisser caresser tout le long de son corps. Les gémissements sont torrides et leurs différentes positions se fondent dans le décor de la pièce. Sophie lui fait face et laisse entrevoir l’entrée interdite. Eléonore, pleine de sueur, la pénètre avec ardeur. Les boules restent toujours fermement enroulées et se frottent en émettant des gling, gling. Lorsque Sophie arrive au bout de l’orgasme, Eléonore retire le gode et quitte la pièce. Je me rapproche de Sophie qui s’écroule de fatigue. J’ai pris mon pied en assistant à cette scène. Je sais ce que je vais faire avec Jin. Pour l’instant, je préfère me reposer tranquillement.

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