6

2 minutes de lecture

Elle n’était plus là quand il se réveilla au matin. Le professeur se redressa et observa le côté vide du lit d’un air hagard. Le parfum de la jeune femme flottait encore dans l’air.

Son regard s’attarda sur le lac au-dessus duquel dérivaient des écharpes de brume.

Son communicateur sonnait obstinément, le forçant à sortir de sa mélancolie. Il accepta l’appel pour mettre un terme au vacarme et porta l’appareil à son oreille.

— Oui ?, dit-il d’une voix distante.

— Pradip ? Stanislas. Vous allez bien ?

Le professeur tourna la tête vers le côté du lit où s’était trouvée Miako.

— Que voulez-vous Stanislas ?

— Nous venons de perdre deux croiseurs et plus de huit cents sunsats. Deux croiseurs avec chacun deux cents hommes d’équipages.

— Je ne comprends pas, répondit Singh, soudain en alerte.

— Les croiseurs ont été dépêchés sur zone pour étudier l’anomalie. Nous avons perdu la communication alors qu’ils se trouvaient à trois cent mille kilomètres du point chaud. Les transpondeurs de secours montrent que leurs trajectoires les menaient droit sur l’anomalie…

— Je… Je n’ai jamais voulu ça…

— Pradip, nous devons trouver une solution. Quatre cents hommes sont portés disparus, probablement morts. Huit cents sunsats ont été attirés par cette chose. Une des IA les plus évoluées de l’histoire est totalement foutue. Nous ne produisons plus rien et l’Essaim est complètement neutralisé. Une éjection coronale peut se produire à tout moment et détruire encore quelques milliers de sunsats. Je ne sais plus que dire au conseil de surveillance.

Le professeur gardait le silence.

— Singh ?

— Je suis là. Je suis là. Je ne vois qu’une solution. Je ne sais pas si cela résoudra les choses.

— Laquelle ?

— Nous devons aller sur place. Nous sommes des scientifiques. Les militaires ne sont pas formés pour ce type de mission.

— Je ne sais pas. Je ne peux pas me permettre que vous soyez aspirés par ce truc. Et puis nous allons encore perdre du temps. Plusieurs conseillers de la présidence redoutent qu’il s’agisse d’une singularité en formation. Vous imaginez la panique ?

— Non, c’est impossible. Un trou noir ne se forme pas dans ces conditions. Les conseillers sont à côté de la plaque.

— À ce stade, je ne veux exclure aucune hypothèse.

— Vous avez vu Miako ce matin ? J’ai besoin d’elle pour résoudre cette chose…

J’ai besoin d’elle, songea-t-il.

— Non. Elle est en retard. Écoutez, prenez votre journée. Vous semblez fatigué. Je vais voir si le conseil accepte d’organiser une expédition. Je gère les implications politiques. Mais, j'ai besoin de vous demain à cent pour cent. Nous devons produire !

Il coupa la communication.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Damien Langlois ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0