Ce beau matin, elle savait. Oui, elle savait que son heure était arrivée. Elle savait qu’elle devait interagir. La guerre devait cesser.

La reine Daria devait capituler, elle le devait pour son peuple, mais rien à faire, elle tenait tête, deux épées en mains, contre le général en chef, Andorès. Elle attaquait à coups de glaives contre le bouclier du général. Les nombreux coups répétés retentirent dans toute la vallée. La rage de vivre l’animait, ses attaques s'amplifièrent contre lui. Ils croisèrent fer contre fer créant ainsi un flot d'étincelles, mais Daria en rage aperçut une faille dans sa défense. En esquivant une attaque venant de sa droite, elle le toucha au foie. Le général blessé tomba aussitôt à la renverse en criant de souffrance.

Pourtant à son prime, le général avait trouvé meilleur que lui au maniement du sabre. Le sang giclait, la plaie était importante et l'amulette d’Amura que portait autour du cou, fit de l'œil à Daria. Le général fut rattrapé par deux soldats qu'elle élimina non sans mal. Andorès à terre, mains contre sa plaie, cracha et toussa un liquide carmin en fixant Daria d’un air mauvais.

- Traîtresse… tu ne l'emporteras pas au paradis !

La reine le fixa et attendit un petit moment avant de répondre :

- Je ne crois pas au paradis, mais l’amulette est désormais mienne, puis elle planta son épée dans la gorge et cria sa victoire avec la tête du général en main.

La guerre prit une autre tournure, mais était-elle réellement terminée ? Les guerriers du camp adverse de la reine Daria, se replièrent en courant vers l’ouest, mais Daria était folle de rage.

- Revenez ! Bande de lâches !

L’instant d'après, elle leva l'amulette d'Amura vers le ciel et invoqua une magie si noire qu’elle ferait peur aux manipulateurs des arts élémentaires. Le ciel azur se transforma en un cumulus gris de plomb accompagné par une tempête soufflant si fort que les arbres penchaient à toucher le sol. Puis un immense éclair s’était répandu contre les fuyards, ne leur laissant aucune chance de survie. La foudre fut accompagnée par un grondement titanesque qui signa la fin de la bataille et peu de temps après, la pluie tomba. Un déluge s’abattit sur le champ de bataille et lava les corps des soldats recouverts par le sang et, en même temps, un vent glacial balaya l’odeur de fer que dégageait les corps sans vie.

La bataille était finie, les hommes de Daria crièrent ensemble victorieux. Ils se rassemblèrent et firent route, jusqu'à leur campement pour panser leurs blessés escortés par leur reine qui chevauchait sa fidèle monture. En tous lieux se trouvaient la mort et la désolation et l’heure n’était pas à la fête même si Daria avait remporté cette campagne, la guerre ne faisait que commencer. Il fallait qu’elle trouve des alliés parce qu’en nombre était l’adversité, car le royaume de Grondès était vaste et puissant.

Si Marzaë ne prend pas part à ces futurs conflits, le cycle d’horreur ne s'arrêtera jamais.