Prologue
Un coup de frein sec, éjecte mon livre. Mon père hurle, pendant que les pneus crisent. L'autre voiture se rapproche de la nôtre. Flou rouge qui se dirige vers nous.
L'impact est inévitable.
C'est l'affirmation qui s'impose à mon esprit, alors même que ma ceinture de sécurité me fend la poitrine.
Ma vie défile devant mes yeux.
Des rires, et des sanglots. Des au revoir et des promesses.
Promesse de vie, de travail, et d'espoir. Elles volent toutes soudainement en éclat.
La collision pulvérise tout.
Éjecter contre mon siège, ma tête tape violemment dessus. La douleur me vrille le crâne et mes oreilles sifflent. Le monde explose autours de moi.
Puis plus rien, mais la douleur est toujours présente.
Une seule pensée réussie à se frayer un chemin dans les ombres du néant : Mourir à quatorze ans alors que le monde s'offre à toi. C'est bête non ?
Puis le monde devient nuit. Et la nuit devient monde.
Je ne vois plus rien, juste le vide. Je suis extrêmement loin. Bouger m'est impossible, tous comme crier. Mais je ressens tous. Mes yeux me brûlent, et une goutte chaude dévalent ma joue.
La douleur se brise contre moi, dans une vague dévastatrice.
J'ai chaud. J'ai l'impression d'être dans une fournaise. Non, correction je suis dans une fournaise. Les minutes s’égrènent lentement. Ou bien est-ce des heures ? Une toux profonde est bloquée dans ma gorge. Je n'arrive pas à la faire sortir.
Tout se réduit à la souffrance. Il n'y a plus rien qu'y importe. Je suis déconnecté de la réalité. Est-ce que c'est ça mourir ?
Un bruit puissant retentit, pas loin de moi. Une main me secoue l'épaule. On me porte loin de là. Ça sent l'essence.
Je glisse doucement dans le vide de l'inconscience. Autours de moi, c'est le branle-bas de combat. Quelqu’un me sert la main et me parle. Mais je m'en fiche.
J'ai mal. La douleur a raison de moi. Les mots n'ont plus de sens. Seule cette douce torpeur qui m'envahit à quelque chose de réconfortant.
Je sombre dans le sommeille. Sans conscience du temps. Passés, présents et futur s'entremêle, pour ne former qu'un.
C'est la valse d'une vie, qui se tient près d'un embranchement.
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