20. Discours
Le matin du dimanche 2 juillet 1933 a lieu la commémoration des 70 ans de la bataille de Gettysburg.
L'événement rassemble les vétérans de la bataille. Ils sont habillés d'uniformes usés, mais fièrement portés. Durant toute la matinée, ils ont partagé ensemble des moments de camaraderie et de souvenirs. Des cérémonies officielles, des discours et des activités commémoratives ont eu lieu pour honorer les sacrifices des soldats, ainsi que l'importance de cette bataille dans l'histoire américaine.
Une estrade a été installée la veille pour accueillir les discours, notamment celui du président Franklin D. Roosevelt.
Sur la place, les drapeaux flottent au vent. Nous rencontrons Helen et son patron M. Bogart, les présentations faites, il nous confie :
- Helen m’a raconté votre voyage, jusqu’à Gettysburg pour trouver la tombe de votre père. C’est tout simplement admirable. Tout à l’heure, je tiens à ce que vous soyez aux côtés des vétérans.
- Je ne vois pas très bien pourquoi ?
- C’est moi qui décide et j’ai besoin de vous.
- Bon, bon, ne vous fâchez pas.
- Très bien, je compte sur vous.
Autour de nous, l’agitation du moment s’amplifie, une musique militaire se fait entendre au loin. L’événement tant attendu approche.
M. Bogart ainsi qu’Helen et une demi-douzaine d’agents de la sécurité invitent les vétérans, les officiels à prendre place. Pour Papi, il est hissé sur l’estrade par deux gaillards, mais avant qu’on le dépose, M. Bogart fait signe pour le mettre juste à côté du pupitre, puis les choses vont très vite.
M. Bogart monte au pupitre et demande à la foule de bien vouloir prendre place. Il commence son discours en remerciant :
- Je tiens à remercier solennellement toutes les personnes qui se sont déplacées de tout le pays pour venir à cette commémoration des 70 ans de la bataille de Gettysburg.
La foule est en liesse. M. Bogart lève les bras.
- Et… Et, tout particulièrement, Anton qui se trouve à côté de moi. Ce monsieur est venu sur la tombe de son père pour se recueillir et assister à cette commémoration. Il est parti de Denver dans le Colorado, pour rejoindre Gettysburg. Et, ceci à cheval… , à 78 ans… Que pensez-vous de cela ?
Dans la foule, c’est du délire. Papi, d’abord surpris par l’agitation, semble hésiter un instant avant de sourire timidement à la foule. Ses joues prennent une légère teinte rosée, mais il lève une main tremblante pour saluer, sous un tonnerre d’applaudissements. À côté de lui, M. Bogart continue, galvanisant les spectateurs, tandis qu’Helen applaudit en silence, visiblement émue.
- L’Amérique est ainsi, regardez tous ces vétérans, ils sont fiers d’avoir défendu leur idéologie. Aujourd’hui, c’est leur journée, et qui est mieux placé pour venir leur rendre hommage que le président des États-Unis ? Je vous demande d’accueillir M. Franklin Roosevelt.
Les acclamations se transforment en une ovation tonitruante lorsque Franklin D. Roosevelt fait son apparition. La foule, comme une marée, se met à bouger, des drapeaux ondulent au-dessus des têtes dans une frénésie patriotique. Puis, progressivement, le silence s'installe, presque sacré, tandis que le président avance vers le pupitre, un sourire grave et respectueux illumine son visage.
- Mes chers compatriotes, je me réjouis d’être parmi vous. Sur le trajet pour venir de la Maison-Blanche, j’ai parcouru un article dans le journal. Cet article a modifié mon discours. En effet, il est question d’un jeune homme qui a décidé d’accompagner son grand-père, le monsieur dont il a été question tout à l’heure. Ils ont parcouru plus de 2600 km à cheval, ce qui est très bien, et par ailleurs, durant ce trajet, ce jeune homme a sauvé des enfants, secouru un cirque, aidé une femme et sa fille à traverser le Mississippi. Tout au long de sa route, les personnes ont reconnu cette flamme qui anime le cœur de la jeunesse d’aujourd’hui. En effet, je dois ouvertement le dire : en cette année 1933, l’Amérique sort du marasme économique grâce à cette jeunesse qui, comme dans la bataille que nous commémorons aujourd’hui, a une bravoure que nous admirons tous.
Le président a rappelé l'importance historique de la bataille de Gettysburg comme tournant crucial de la guerre de Sécession. Il a souligné l'importance de se souvenir des sacrifices passés pour mieux comprendre et préserver les valeurs de liberté et de démocratie.
La liberté individuelle est une valeur centrale. Cela inclut la liberté d'expression, la liberté de religion, et la liberté de la presse.
Il a insisté sur l'importance de l'unité nationale et de la réconciliation entre le nord et le sud, mettant en avant les valeurs communes qui unissent les Américains.
La reconnaissance et l'acceptation de la diversité culturelle, ethnique et religieuse en tant que force et richesse de la société américaine.
Il a rappelé les sacrifices faits pendant la guerre de Sécession pour renforcer l'unité nationale.
- Je suis devant vous pour rendre hommage à ces valeureux combattants dans la grandeur de l’union, mais également pour encourager la jeunesse si bien représentée par le jeune Michael à porter notre république vers des sommets en nous sortant du marasme actuel, j’ai une grande confiance en vous tous.
Le président lève les bras au ciel, le discours est accueilli par une ovation et des applaudissements nourris. Ensuite, la foule a entouré Michael pour le féliciter. Michael, face à cet hommage inattendu, est tout d’abord surpris, puis ému.
Kalia fend la foule avec élégance, son regard lumineux fixé sur Michael. Lorsqu'elle le rejoint enfin, elle lui prend doucement la main, comme pour partager ce moment de gloire. Elle dépose du bout des lèvres un baiser amoureux.
Helen, arrive en trombe, un large sourire illuminant son visage. Elle se jette presque sur Michael pour lui donner une tape amicale sur l'épaule.
- Tu es incroyable, Michael, vraiment incroyable !
S'exclame-t-elle avec une joie contagieuse. Michael, visiblement gêné, se sent submergé par toute cette attention. Il lance un regard rapide en direction de son grand-père, cherchant un refuge dans la chaleur familière de ses yeux ; lui aussi est très entouré.
Mais, avant que Michael ne puisse répondre, une voix aiguë perça l'air.
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