24. Les bandits
Je profite de cet arrêt pour aller chercher une carte pour écrire à John, un courrier par avion, elle arrivera avant nous. Une fois postée, je remonte dans le train, il règne alors une confusion indescriptible, je rejoins Kalia et Papi au compartiment. Qu’elle n’est pas ma surprise quand je trouve Kalia debout devant Papi, elle tient une serviette mouiller sur la tête de Papi.
- Que se passe-t-il
- Il a voulu s’interposer entre les voleurs et moi et surtout reprendre la montre.
- Qui a fait cela, où sont-ils ? Je prends mon Colt dans mes bagages et pars à leurs poursuite, je repère trois hommes à l’allure louche qui descendre du train, je fonce vers le sortie et je les interpelé.
- Hé vous ! Où comptez-vous aller avec ma montre ?
Les trois loustics se retournent et se moquent de moi.
- C’est toi qui cherche des histoires retourne dans les jupons de ta mère.
Je montre mon colt, les trois individus sortent leurs armes si vite que je ne sais plus quoi faire
- Tu veux faire le malin ?
Il braque son arme
Sans plus réfléchir, comme à l’exercice, je tire sur le premier lui ôtant son arme, touche le suivant à l’épaule et le troisième au ventre.
La sécurité est déjà sur moi, vous êtes en état d’arrestation, je suis conduit menotté sans ménagements dans un bureau.
- Vous avez blessé trois personnes avec une armes à feu, je vous lis vos droits.
Il y a un brouhaha dans le couloir puis deux hommes entrent, L’homme au costume bleu marine prends la parole, celui-là même qui souriait à Kalia.
- Je suis le commissaire de la sécurité ferroviaire, il y a eu vol avec violence par les trois bandits que ce jeune homme à intercepté, sans lui nous ne les aurions jamais retrouvés, je suis témoin de son intervention, vous pouvez le relâcher, je prendrais sa déposition dans le train qui doit repartir.
L’agent acquiesce.
- Bien, commissaire.
- Viens, dépêchons-nous, le train va démarrer.
Nous remontons à bord, et il me conduit jusqu’à son compartiment, qui ressemble davantage à un bureau. Je prends place en face de lui.
Je ne peux m’empêcher de me demander ce que Kalia faisait avec le commissaire…
Il s’installe et m’interroge :
- Tu t’appelles Michael ?
- - Oui, c’est cela.
Il hoche la tête.
- Je suis chargé de la sécurité dans ce train. On m’a appelé à l’arrière du convoi pour une bagarre entre voyageurs. C’était une diversion. Le temps que je revienne, l’attaque à l’avant était terminée.
Il me fixe avec intérêt.
- Je t’ai vu foncer sur ces trois hommes, et j’ai tout de suite compris… Tu es une fine gâchette. Trois coups, trois cibles atteintes, bravo !
Son ton est calme, mais une pointe d’admiration perce.
- Ils opèrent dans les trains depuis trop longtemps. Ils savent s’y prendre et sont difficiles à arrêter. Raconte-moi exactement comment tout s’est passé.
Je lui expose les moindres détails. Une fois mon récit terminé, je signe ma déposition. Alors qu’il me serre la main, il me regarde droit dans les yeux et lâche, sans détour :
- Kalia ne te mérite pas.
Pourquoi cette affirmation ? Que sait-il que j’ignore ? Trop tôt pour réagir, mais il me faudra des réponses. Je joue la prudence.
- Les voleurs nous ont dérobé une montre à gousset de très grande valeur. Comment…
- Ne t’inquiète pas je le mets dans mon rapport, vos objets vous seront restitués.
Pourquoi disait-il cela ? Avait-il une raison particulière ou était-ce une simple opinion ?
- Merci.
- Il va y avoir un enquête, je vais être obligé d’interroger tous les témoins. Es-tu intéressé pour m’aider à prendre les témoignages ?
C’est peut-être ma chance d’en savoir plus.
- Je dois réfléchir, je vous donne ma réponse très vite.
- Entendu, à bientôt alors.
Je retourne au compartiment, il est vide, je me dirige vers le salon. Kalia et Papi sont installées confortablement, la tête de Papi est bandée, je demande.
- Comment allez-vous ?
- Tout va bien, une grosse bosse rien de grave et toi, tu as encore joué les héros.
- Heureusement que le commissaire m’a sorti du pétrin, sinon je serai sous les barreaux à l’heure qu’il est.
- Le commissaire est un bon flic, il nous a aidées au cirque lors du vol des chevaux.
- C’est juste quand nous sommes arrivés ?
- Oui, grâce à lui, nous avons récupéré rapidement nos chevaux.
- Il m'a proposé de l'aider dans son enquête et de prendre des dépositions, c'est super, tu ne trouves pas ?
- Et tu m'abandonnes ?
- Non pas du tout, je consacrerai quelques heures par jours seulement.
- Tu ne sais pas dans quoi tu t'engages, tu seras de plus en plus pris et que fais-tu de notre intimité ?
- Accepter l’offre du commissaire est vraiment tentant. Mais le regard de Kalia, doux et suppliant, effaça aussitôt mes hésitations.
- Je crois que tu as raison, c'est toi qui passes en premier.
- Merci mon amour. Viens près de moi.
L’enquête n’est qu’une distraction. Notre amour, lui, est bien réel. Pense Michael.
- Il faut que je prévienne le commissaire que je ne pourrais pas l’aider, tu m’accompagne ?
Après un temps d’hésitation Kalia répond.
- Euh ! Non vas-y tout seul c’est mieux , je reste près de Papi.
- Comme tu veux, je reviens de suite. Pourquoi hésitait-elle ?
Je me retrouve devant le compartiment, je frappe à la porte. Elle s'ouvre, le commissaire raccompagne une personne.
- Je pense que je vous ai fourni suffisamment d'information, je vous souhaite une bonne journée.
L'homme prend congé et puis s'éloigne.
- Entre vite.
Une fois la porte refermée, il me donne l'explication.
- C'est un journaliste, à la recherche d'informations, sur le braquage bien sûr, mais surtout sur toi.
- Sur moi, pour quelle raison ?
- Il voulait savoir si tu étais le même que celui que le président a félicité. D'après le parcours que tu m'as raconté, je pense que oui.
- Oui, c'est bien moi, mais quelle importance ?
- Rassure-toi, je ne lui ai rien dit.
- Je suis désolé, de ne pouvoir vous aider pour les dépositions.
- Ce n'est pas grave, mais tu aurais appris la procédure et les subtilités d'un interrogatoire, car sous l’aspect d'un simple témoignage, nous arrivons à découvrir des vérités cachées.
Michael en profite pour en savoir un peu plus.
- Je vous remercie pour Kalia.
- Un homme averti en vaut deux.
Je sens une pointe de malaise me traverser, mais je repousse cette sensation. Après tout, il ne voulait peut-être rien dire de particulier. Je quitte son bureau sans oser approfondir.
Quand je rejoins Kalia et Papi, le journaliste est avec eux. Que veut-il celui-là ? Je rebrousse chemin et m'enferme dans le compartiment. Un quart d'heure plus tard, je retourne au salon. À peine arrivé, ils m’interrogent.
- Où étais-tu passé ? Tu as manqué le journaliste. Il veut publier un article sur toutes tes aventures. C’est formidable, le succès que tu vas avoir !
Kalia me fixe, son regard brillant d’excitation.
- Kalia, je n’aime pas être mis en avant. Il y a des personnages bien plus intéressantes que moi, je présume.
Elle ne se démonte pas.
- Le spectacle que nous produisons demande une vraie mise en valeur. Un article bien exploité peut attirer une foule au cirque une fois que nous l’aurons rejoint. Fais-moi confiance.
Son sourire est assuré, convaincant. Je sais qu’elle a raison… Mais ne me suis-je pas trompé ? Elle vit sous les projecteurs et moi, je fuis la foule et les honneurs. Contrairement à Roy qui cherche la popularité.
Papi, toujours aussi discret, intervient :
- Michael, tu dois assumer les conséquences de tes actes. Recevoir les louanges de tes admirateurs fera partie de ta vie dorénavant.
Je fronce les sourcils.
- Je suis obligé ?
- Mais c'est formidable, toutes les femmes vont être amoureuses de toi et feront tout pour te voir.
Ajoute Kalia.
- Comment est-ce possible ?
- Tu as un charisme extraordinaire et une simplicité qui chavire les cœurs. Je t'aime Michael.
Comment résister à une telle déclaration, son sourire est éclatant, sa voix enjouée ? Mon amour grandit tous les jours. Mais une sensation étrange me traverse. Était-ce moi qu’elle aime, ou l’image que je lui envoie ?
- Moi aussi, je t’aime Kalia
Elle me saute au cou et m’embrasse. Qui es-tu Kalia ? Je serre Kalia contre moi, mais cette pensée me hante un instant avant que son parfum ne l’efface. Pourquoi est-ce que je me pose cette question ?
Le commissaire souhaite les témoignages de Kalia et Papi, aussitôt Kalia se propose.
- J’y vais de suite comme cela, on n’en parle plus.
- Je t’accompagne si tu veux.
- Non, pas la peine, j’aurais plus vite fait.
- Comme tu veux, je n’insiste pas.
Un peu, plus tard, elle est de retour.
- Papi, tu peux y aller.
Papi se lève et d’un pas hésitant se dirige vers le bureau du commissaire.
Il s’arrête un instant devant la porte. Il inspire profondément, ajuste sa veste. Puis il entre après-avoir frappé, laissant derrière lui un léger silence, comme si ce moment marquait la fin d’une époque.
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