UNE INCROYABLE ET SURPRENANTE TRAHISON

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Le groupe marchait depuis quelques heures, les montagnes étant désormais loin derrière eux et un nouveau désert avait été atteint. Pierreceval et Vance se parlait sans discontinuer :

  • Et là, alors que j'enferme les deux traîtres du Conte dans la crypte familiale, je leur hurle “ce tombeau sera VOTRE tombeau !”.
  • C’est marrant, ça ! rigola Vance. Tu as vécu plein de choses dis donc ! Tu en as d’autres comme celle-ci ?
  • Oh, oui ! Plein ! Y’a eu une fois où j’ai dû ramener au Conte un étrange anneau.Oh, et une autre fois où j’ai dû sauter d’un immeuble en feu !
  • En feu ?! Que s’était-il passé ?
  • Ce n’était pas l’immeuble qui était en feu, c’était moi.
  • Wouaaaaaaaaaaaaaaaah ! s’émerveilla le caillou.
  • Je suis désolé, Lenny, annonça Albert à son ami.
  • Ce n’est rien, excuse-moi, aussi, tu m'as sauvé la vie tout de même.
  • Oui mais si on ne s’était pas disputé, tout cela ne se serait jamais passé.
  • Je sais bien… mais sache que tu es pardonné, on oublie toute cette histoire.
  • Écoute Justin, je comprends que tu te poses beaucoup de questions sur moi, expliqua Mousse à son ami. Une fois que l’on en aura fini avec tout ça, je te propose de répondre à toutes tes interrogations. ça te va ?
  • D’accord. Tu me caches beaucoup de choses encore ?
  • Ce n’est pas que je te les cache mais tu ne sais pas tout de moi. Je ne veux pas qu’il y ait de malentendu entre nous, tu es mon meilleur ami.
  • Non, toi tu es mon meilleur ami. Si j'étais le tiens, tu me dirais dès maintenant ce que tu me caches.
  • Je ne peux pas…
  • Alors, inutile de me parler pour l’instant.
  • Les garçons, ce n’est pas le moment de se disputer. Nous nous sommes embarqués là dedans pour toi, Justin. Mousse est ici de son plein gré et il a toujours été là pour nous et pour toi. Ne lui parles pas comme ça, dit Vikki en essayant d’apaiser les tensions.
  • J’ai l’impression de ne pas le connaître alors que l’on se connaît depuis toujours. Comment suis-je censé me comporter face à ça ?
  • Je te jure que je te répondrais mais dans d’autres circonstance, Justin. Concentrons-nous sur notre quête pour le moment.
  • Bon, c’est d’accord…

Un peu plus loin derrière le groupe, se traînait une petite boule de pierre. Charly avançait en marmonnant le visage fermé. Il se sentait délaissé.

  • Ville en vue ! cria Albert
  • Une ville ? C’est super, la journée va bientôt prendre fin ! dit Vance.
  • Allons-y, vite !

Le groupe roula jusqu’à la rue principale. Là, il s’arrêtèrent et n’en crurent pas leurs… euh… disons ce qui leur sert d’yeux. Les bâtiments de la ville étaient tous faits de bois. Les magasins se succédaient de part et d'autre et les maisons se situaient au bout. Il y avait un boucher avec une étale à l’entrée de la ville puis un médecin, un magasin, quelques vendeurs divers, une banque, un saloon et un poste de shérif. Le groupe s’approcha et vit au milieu de la rue deux pierres face-à-face avec plein d’autres sur les côtés. Les deux individus, armés, s’observaient. Vance s’approcha d’un caillou très sale et lui demanda ce qu’il se tramait :

  • Mais c’est qu’c’est un duel ça, mon p’tit ! Y’a l’vieux Bill, l’a volé trois chariottes d’paille à son cousin l’Robert ! Du coup, v’la ti pas qu’ils veulent s’la mettre maint’nant.
  • Mais… c’est autorisé, ce genre de duel ? demanda Vikki, choquée.
  • Ti es bien une dame d’la ville. Ici dans l’désert, y’a que les forts qui vivent. J’espère que c’est l’Bill qui va clamser, j’ai jamais pu l’blairer ! Surtout maint’nant qu’il fait partit de c’gang…

Les deux adversaires se hurlèrent dessus une bonne minute. Le shérif, adossé à un poteau, une gerbe de blé dans la… dans ce qui pourrait lui servir de bouche, s’avança et cria de commencer le duel. Après un instant de suspens, les deux ennemis sortirent leur revolver de leur holster et se tirèrent dessus. L’un des deux tomba à terre et une femme hurla le nom de “Robert” avant de rouler vers celui gisant au sol. Les cailloux autour regardèrent la scène quelques minutes, puis repartirent comme si de rien était. Le shérif ramassa le corps tout en saluant la bravoure de la pierre l’ayant tué. Justin se tourna vers le caillou sale :

  • Quand vous disiez qu’il faisait partie d’un gang, que vouliez-vous dire ?
  • Et bien, l’Bill a voulu m’ner une vie de voyou et a rejoint l’groupe qui terrorise la région !
  • Mais, le shérif ne fait rien ? demanda Albert.
  • Non, j’sais pas trop bien pourquoi, d’ailleurs… il est soit payé par eux, soit pas assez par l’état pour s’interposer. Quoiqu’il’soit, ce groupe r’crute des gens qui s’sentent délaissés, ils profitent d’ces personnes pour faire n’importe quoi.
  • C’est terrible… attesta Mousse en entendant cela.

Le groupe roula alors en direction du saloon pensant y passer la nuit, sauf Charly qui resta dans les nuages un instant.

Alors que Vance l’appela pour les rejoindre, il se ressaisit et les rattrapa rapidement. Ils entrèrent dans le vieux bâtiment et découvrir à l’intérieur un endroit très chaleureux : des bougies éclairaient à peu près toute la salle qui était très grande, un pianiste dans un coin de la pièce jouait des morceaux endiablés et plusieurs parties de cartes se faisaient sur une table à côté d’une des fenêtres. Beaucoup de cailloux discutaient très fort et de nombreuses péripatéti-pierres tentaient d’aguicher de potentiels clients. Pierreceval offrit la nuitée au groupe avec les sous du Conte. Ils se posèrent ensuite à une table et commencèrent à manger. Une heure passa, Lenny, Charly ainsi que Vikki allèrent se coucher. Pierreceval se tourna alors sournoisement vers les autres :

  • Bien, maintenant que Vikki et cette chochotte de Charles-Henri sont partis, on va pouvoir parler entre vraies pierres ! Vous avez déjà couché avec une petite caillette ?
  • Euh… c’est à dire que… bredouilla Albert.
  • Pas vraiment, je dois dire, avoua Vance.
  • J’avais bien une touche avec quelqu’un mais finalement, j’ai dû annuler le rendez-vous, je ne pouvais pas louper l’épisode de Cap’tain Plouf qui passait ce jour-là…dit Justin.
  • Une fois… mais je ne préfère pas en parler, raconta Mousse.
  • Oh, là, là ! Va falloir changer ça les gars ! Quoique je vous comprends, mieux vaut attendre la bonne. Je pensais l’avoir trouvée, fut un temps. Elle s’appelait Brigitte. Ah, Brigitte… qu’est-ce qu’elle était belle ! Si vous aviez vu ses formes ! Elle était à la fois ronde mais pas trop, légèrement courbée mais en même temps plate. Attention, pas comme un mauvais galet, hein ! Plutôt comme une sorte d'améthyste. Elle avait une couleur vraiment unique. J’étais jeune et innocent à cette époque et j’étais amoureux de la plus belle pierre du bahut. Au bout de quelques mois, elle a fini par me remarquer en train de la regarder depuis la fenêtre de sa chambre et c’est ainsi que démarre notre histoire d’amour. Je pensais être le roi du monde à l’époque, persuadé d’avoir à jamais à mes côtés ma Brigitte. Mais pour elle, l’amour n’existe pas s’il n’y a pas eu moins vingt-cinq autres cailloux pour le partager. Après notre première fois, j’ai commencé à avoir de la mousse sur mes parties génitales. Cette salope m’avait refilé la Bryophyta ! Putain ! Brigitte, sale pute ! Enfin… tout ça est derrière moi, maintenant. Mais jamais je n’ai retrouvé quelqu’un comme elle, malgré plusieurs aventures.
  • C’est trop triste, dit Albert.
  • Bah, ce n’est rien. C’est du passé maintenant.
  • Tu peux me raconter d’autres histoires ? demanda Vance surexcité.
  • Hum… attends, je réfléchis. Y’a bien eu une fois ! J’était là pour le compte du Conte et je devais récupérer des sous que lui devait un caillou. C’était un pavé, trop bavard. Cet enfoiré avait des infos compromettantes sur le Conte et j’ai dû aller lui parler. Il s’est énervé et m’a menacé de tout balancer à un journaliste. On s’est battu et je l’ai jeté dans une marre pas trop loin. Il a fini par se noyer, mais c’était nécessaire, le Conte tient à ne pas faire trop de vagues… contrairement à ce p’tit merdeux.
  • Mon dieu, tu as tué cette pierre ?!! s’écria Justin.
  • C’était un accident ! Je devais juste l’empêcher de parler à la base. Mais bon, ne discutons plus de ça ! Je vais aller me coucher, demain une longue journée nous attend…

Pierreceval se leva et roula en direction des escaliers qu’il eut beaucoup de mal à monter (oui, je vous rappelle que ce sont des pierres quand même…). Justin, Vance, Mousse et Albert prirent chacun une bière et restèrent assis autour de la table.

  • Les gars, je dois vous remercier pour tout ce que vous faites pour moi. Sans vous, jamais je n’aurais pu arriver là où on en est. Sachez que ce que vous faites me touche et j’espère vous le rendre un jour.
  • T’en fais pas, mon pote ! s’exclama Albert en levant sa bière.
  • Ahah, tu fais du sentimental maintenant ? demanda Vance en souriant.
  • On sera toujours là pour toi, mon pote. Quoiqu’il nous arrive, on restera soudés, ajouta Mousse.

Ils levèrent leurs verres et prirent chacun une longue gorgée.

Le soleil commençait à se lever sur la ville encore endormie. Le groupe se réveilla petit à petit et se rejoignit à la même table que la veille. Alors que la matinée passait, Charly ne les rejoignit pas.

  • C’est bizarre qu’il ne soit pas encore debout, non ? questionna Lenny.
  • Oui, d’habitude c’est un lève-tôt, surtout qu’il ne s’est pas couché tard, hier.
  • C’est vrai ça, ajouta Vance. On va le chercher ?

Avant même d’obtenir une réponse, Vance et les autres entendirent une ferme hurler depuis l’extérieur. Le groupe sortit du saloon et vit cinq cailloux dans une boutique de vêtements en train de tout casser.

  • Et v’la. J’vous l’avez bien dit, les jeunots, annonça une voix familière.

Les compagnons se tournèrent et virent le vieux caillou de la veille.

  • Que se passe-t-il ? demanda Justin.
  • C’est l’gang de malfrat dont j’vous parlez. Ils viennent, ils cassent des trucs même pas à eux et ils s’cassent. D’ailleurs, j’crois qu’y a un d’vos gars avec eux. Vous devriez l’dire de rev’nir avant qu’il s’fasse casser un bout.

Le groupe s’avança en direction de la boutique et virent le caillou qui s’était battu en duel ainsi qu’un autre qui leur était bien familier : Charles-Henri. Justin s’approcha d’avantage et engagea la conversation :

  • Charly ? Que fais-tu ici ?
  • J’ai décidé de rejoindre ce groupe de joyeux lurons. Ils m’ont tout de suite accepté, eux !
  • Quoi ? Mais pourquoi as-tu fait ça ? demanda Vikki.
  • J’en ai marre d’être avec vous, aucun d’entre vous ne me considère !
  • Ce n’est pas vrai, voyons ! s’écria Vance.
  • En plus vous niez…
  • Que se passe-t-il ? demanda une voix dans le fond.
  • Rien… ce sont mes anciens compagnons.

Le caillou se rapprocha doucement d’eux. Il était plutôt grand pour une pierre et avait une vraie tronche de cake. Mais… une seconde… Timmy ?!

  • Et oui ! C’est moi ! Je t’avais bien dit que j’allais intervenir dans ton histoire toute pourrie !

Pourquoi fais-tu partie du gang ! Tu n’as pas le droit !

  • J’ai tous les droits ! C’est aussi mon histoire, quand même ! Et Charly se sentait tellement mal, j’étais bien obligé d’intervenir…
  • Merci, mec.
  • Je t’en prie ! Bon, vous les jeunes, sachez que désormais, il fait partie de notre bande. Le premier qui essaie de le convaincre de rester avec vous, il finira dans le désert pour nourrir les vautours.
  • Charly, je ne comprends pas… si j’ai fait quelque chose qui a pu te déplaire j’en suis désolé, dit Justin.
  • Tu ne comprends pas, ce n’est pas juste toi, c’est tout le monde ! Vous n’êtes pas de vrais amis !
  • Allez, viens mon garçon, on s’en va, annonça Timmy.

La bande sortit du magasin et s’en alla. Ils montèrent sur des blattes et chevauchèrent à travers le désert. Justin se tourna vers ses compagnons :

  • Nous ne pouvons pas laisser tomber Charly !
  • Et voilà que la chochotte joue les coqs ! annonça Pierreceval.
  • Ne te moque pas de lui ! C’est vrai qu’on l'a un peu délaissé… mais jamais je n’aurais cru qu’il réagirait comme ça ! s’écria Vikki.
  • Je suis d’accord, on ne peut pas le laisser partir, ajouta Albert.
  • Allons prévenir le shérif ! suggéra Lenny.

Et c'est ainsi que se finit ce chapitre…

Timmy ? Timmy ! Viens là !

Espèce d'enfoiré tu as essayé de pourrir mon histoire ! Ramènes toi !

Tu veux faire le mort ? Très bien, ma vengeance sera terrible !

Prochain chapitre : TIMMY EST UNE INCROYABLE PETITE MERDE ! Quoi que… un peu de sérieux. Prochain chapitre : LE BON, LE CON ET L’INCROYABLE TRONCHE DE CAKE !

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