UNE VILLE INCROYABLE

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 Le groupe marchait au milieu des gratte-ciel et autres immenses buildings. Cela faisait plus d’une demi-heure qu’ils étaient entrés dans la cité et une multitude de nouveautés sautaient devant leurs yeux : ici et là se trouvaient des marchands à la sauvette, les étaient rues bondées de cailloux, les voitures klaxonnaient à longueur de temps pour un oui ou un non, des bouchons interminables, les passants tirants la gueule, les bus plein de gens, les rer qui dégueulent de pierres… Bon, dis comme ça, on se croirait à Paris ou New York, mais pour de jeunes cailloux venant de la province de Brick City, tout était nouveau pour eux. Pierreceval, qui connaissait déjà la ville, les faisait visiter. Il les emmena d’abord voir…

  • Et voici donc le cimetière ! s’exclama-t-il tout joyeux.
  • Wouah ! s’écrièrent Lenny et Albert en cœur.
  • Mouais… tu n’as pas mieux ? demanda Mousse dépité.
  • C’est incroyable, toutes les pierres tombales qu’il y a ici… souffla Justin.
  • Oui, ce n’est d’ailleurs pas très hygiénique quand on y pense, ne devrions-nous pas plutôt enterrer nos morts ? Parce que bon, les laisser à l’air libre comme ça… dit Vikki.
  • Et ça, c’est quoi ? questionna Charly en désignant un immense mur.
  • Ah… ça, c’est le mur commun. Là où on met tous ceux qu’on n’a pas identifiés.
  • C’est si triste de voir que toutes ces pierres sont et seront sans doute pour toujours ici, à la merci des éléments et jamais identifiés, attesta Vikki.
  • Bah, c’est la vie… De là où je viens, le Conte fait la guerre pour son indépendance. Ce n’est pas facile tous les jours quand il y a des morts mais bon, vous savez, on finit par passer à autre chose. Très vite, le CCC redevient notre quotidien.
  • Le CCC ?
  • Café, Clope, Caca.

Le groupe resta silencieux un moment puis ils continuèrent leur route, Pierreceval toujours en tête. Il les emmena voir la plus grande banque du pays, à savoir la Rockshield Bank. Alors que Lenny et Albert tentèrent d’entrer, le vigile les expulsa au motif qu’il faut être millionnaire pour espérer y entrer. Plus loin, les cailloux virent la concession Rockford, l’une des marques de voitures les plus prestigieuses avec la célèbre Rockford Panthère ou encore la Rockford Party.

  • Et ce n’est pas fini, s’exclama le guide improvisé. Regardez au loin, la petite montagne ! Vous la voyez ?
  • Difficile de la louper, oui…
  • Eh bien, c’est le Mont Rochemaure ! Le fameux !
  • Hein ? C’est connu comme endroit ? demanda Albert.
  • Bien sûr ! C’est là-bas que s’est déroulé il y a deux mille ans le massacre des habitants de la ville de Marble ! Des personnes sont venues par surprise avec des pioches et ils les ont tous tués ! Apparemment, le massacre à durer plusieurs semaines et aucun habitant n’a pu s’échapper. C’est d’ailleurs suite à ce massacre que le Mont a était renommé…
  • Mais, c’est horrible, s’écria Vikki. Pauvres cailloux !
  • Bof… Moi, ce genre d'histoires qui se passent à l’âge de pierre, ça me dépasse.
  • Charly ! Un peu de compassion bon sang ! Il y a beaucoup de gens qui ont souffert en haut de cette montagne, s’énerva Mousse.

Plus loin, le groupe s’arrêta devant un immense manoir.

  • Voici le clou du spectacle… Je vous présente, le manoir de Rocquo !
  • Euh… Qui-est-ce ? demanda Justin.
  • Voyons ! Tu ne le connais pas ? sérieusement ?! rigola Charles-Henri.
  • Bah, je dois avouer que moi non plus.
  • Quoi ? Même toi Mousse ?! Mais… Et vous, Lenny, Albert ?
  • Nope.
  • Nope nope nope, ajouta Lenny.
  • Vance ! Toi mon vieux ! Me dis pas que tu ne connais pas ?
  • Euh… Non… bafouilla–t-il en rougissant.
  • Bon, et tu vas nous dire qui c’est à la fin ? s’énerva Vikki.
  • Euh…
  • C’est juste l’acteur de film X le plus connu ! rigola Pierreceval. Il a joué dans plein de films ! “Family Gay”, “Le jouet et l’agneau”, “Ma famille avant tout”, “Rock’n’roule”,”Un long dimanche avec toi, ton chien, le voisin, la voisine, le maire et son frère”. Et plein d’autres !
  • Ainsi que “L’appel du devoir conjugal”, ajouta Vance.
  • Je croyais que tu ne le connaissais pas ? questionna Vikki.
  • Non… Enfin si, mais pas vraiment, j’avais vu passé une story sur mon AmStramGramme.
  • Bon, si on allait acheter à manger ? Tout ça m’a donné faim, demanda Lenny.
  • Très bien, il y a une supérette pas très loin, on a qu’à y aller.

Le groupe se dirigea vers sa nouvelle destination. Une fois sur place, ils achetèrent chacun de quoi se restaurer et reprendre des forces. Lenny ressortit avec un paquet de cacahuètes.

  • Je suis heureux ! s’exclama-t-il.

Mais, n’arrivant pas à l’ouvrir, il tira si fort que celui-ci lui explosa littéralement à la figure.

  • Noooooooooooooon ! Me voilà tout triste…
  • Ah… ça c’est rigolo ! taquina Charly.
  • Ne te moque pas ! hurla le pauvre Lenny.
  • T’en fais pas, mon pote, lui dit Albert, tiens, j’ai pris des noix de pécan moi…
  • Ce n’est pas pareil ! Je voulais des cacahuètes !
  • Désolé, je n’ai que ça…
  • Si j’allais en racheter ?
  • Non, regretta Pierreceval. Nous avons besoin du reste de notre argent pour l’hôtel. Ils sont très chers dans la capitale.
  • En parlant d’hôtel… On va dormir où ?
  • Aucune idée… c’est vrai que je n’y ai même pas pensé.
  • Avec mes parents, la dernière fois, on était aller dans un R’n’B.

Tout le monde se retourna vers Lenny.

  • Euh… J’ai dit quelque chose de mal ?
  • Non, mais j’avais oublié que tu y étais allé ! Tu saurais nous y guider ?
  • Oui, je pense.
  • Je suis déjà allé dormir dans un Rock’n’Bed, c’était pas très confortable.
  • C’est une chaîne, Vance, celui-là est peut-être meilleur.
  • On verra bien une fois sur place !

Le groupe repartit donc, suivant Lenny.

Après une dizaine de minutes, il arrivèrent dans un quartier où des vêtements jonchaient le sol. A cela se rajoutait de nombreux sacs poubelles traînant à moitié ouverts au milieu de la route ainsi que des excréments minérals.

  • Tu… Tu es sûr de là où tu nous emmènes, Lenny ? bafouilla Charly.
  • Oui, oui, il suffit d’aller par là-bas. Enfin, je crois. Le quartier à quand même vachement changé.
  • Comment ça,” vachement changé” ?
  • Et bien, cela ne ressemblait pas du tout à ça. Cet immeuble là, n'était pas là, celui-ci ne me dit rien non plus, d’ailleurs. Mais je crois que ce panneau me dit quelque chose, je reconnais aussi vaguement cet arbre là bas...
  • Un arbre ? Mais quel arbre ?! s’écria Mousse.
  • Ah pardon, j’ai pris ce lampadaire pour un arbre… avouez que de loin, on pourrait s’y tromper !
  • Putain, que quelqu’un fasse quelque chose où je vais faire un meurtre ! hurla Vikki.
  • Oune meurtre ? demanda un inconnu assis dans une ruelle sombre à côté d’eux. Très bienne, yé peux touer qui tou veux. Pour quelques joyaux seulement. Qui tou veux touer, hein ? Qui ?
  • Quoi ?
  • Et bienne, tou dis que tou veux touer quelqu’un, yé peux être ce caillou qui tou débarrasse de ton problème.
  • Non mais t’es pas bien toi ? C’est une expression !
  • Ici, pas d’expression. Ou on toue, ou on toue pas, c’est aussi simple que ça. Yé peux aussi te faire une oumelette. Mais attention… elle tou sera pout-être fatale !

Sur ses mots, l’inconnu se mit à rire puis s’en alla, s’enfonçant dans l’obscurité.

  • Ça suffit ! s’écria Charly. Je ne sais pas où on est, mais hors de question que l’on reste plus longtemps ici ! Aller, moi, j’me barre avant de me faire touer ! annonça-t-il en faisant demi-tour.
  • Attends Charles-Henri ! s’écria Justin. T’en va pas ! On va trouver un autre hôtel. Albert ? Tu pourrais… euh… Albert ? Où est-il ?
  • Quoi ? Comment ça ? Il est… Il était là, y’a deux minutes ! Où est-il passé ? s’écria Mousse.
  • La pierre chelou la touer !! Non !!!
  • Ou pire il en a fait une oumelette !! AAAaaaalbeeeeert !! se mit à crier Lenny.
  • Je suis là ! hurla une voix au loin. J’arrive !
  • Qu’est ce qu’il fout bon sang ? demanda Vikki.
  • Tiens, Vance. C’est pour toi, dit fièrement le jeune caillou en tendant un objet à son ami.
  • Merci… qu’est-ce que ? Un téléphone ? Où l’as-tu trouvé ? demanda-t-il.
  • Je l’ai acheté à ce monsieur là bas, annonça la pierre en désignant un inconnu au loin. Je lui ai filé le peu de meth qu’il me restait et il m’a donné son téléphone en échange. Il a accès à internet dessus ! Je suis sûr que tu peux nous localiser et trouver l’hôtel le plus proche avec Howlite.
  • Avec quoi ?
  • C’est un comparateur d’annonce.
  • Mais… depuis quand tu connais ces trucs-là, toi ?
  • Je suppose que j’ai utilisé ma tête… je ne saurais trop vous dire. D’ailleurs, j’ai un peu mal, c’est étrange.
  • Tiens, bois un peu d’eau de cactus, proposa Lenny en tendant une bouteille.
  • Merci…

Après quelques minutes de recherches, Vance trouva enfin un hôtel en dehors de ce quartier et tous le suivirent. En scrutant le téléphone, il trouva un superbe appareil photo et le caillou commença à prendre plusieurs clichés afin de les poster sur son AmStramGramm. Le groupe arriva enfin devant un hôtel et y entra.

A plusieurs kilomètres de là, à l’entrée de la ville arrivait une voiture noire. La voiture s’arrêta à un feux rouge lorsque l’un des passagers ouvrit sa fenêtre.

  • Enfin arriver ! s’écria Hank.
  • Il était temps… je commençais à trouver le temps long. ajouta Michel. Ce putain de pneu nous a fait perdre un bon bout de temps.
  • J’espère que Justin va bien…
  • Ne t’en fais pas, Michelle. Je suis sûr que notre petit va bien.

Et voilà ! Que va-t-il se passer lors du prochain chapitre ? Le narrateur est-il toujours la personne incroyable que vous avez toujours connu ? (spoiler : oui) Tout ça et bien plus encore dans le prochain chapitre !

Prochain chapitre :

UNE INCROYABLE JOURNÉE

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