Chapitre 6

14 minutes de lecture

« Coupure de courant générale dans toute la Cité »

« La pénurie d'orbes serait-elle la cause d’un dysfonctionnement ? »

« Les animaux devenue fou ? »

« Un piratage des Dissidents avance la Haute Dirigeant Blavatsky »

« Le Haut Dirigeant Meyer et la Haute Dirigeante Cidho reste silencieux sur le phénomène »

Poussant un soupir, Jon continue de faire défiler les titres de toute sorte de magazine et de chaîne d’information. Plus tape à l’œil les uns que les autres, mais aucun n’arrive à une réponse concluante. Une panne ? Un piratage ? Une attaque terroriste ? Sauf que aucun des trois ne répond à la réaction provoquée chez n’importe quels êtres vivants qui possède un gène animale. Même les plantes sont perturbés suite à l’étrange évènement de la veille.

Toujours aux aguets grâce à sa toile électronique, Jon et au courant du moindre changement, du moindre mouvement dans la Cité. Il sait plus que quiconque qu’il est impossible de hacker le réseau de la ville. Car même lui n’a pas réussi. Et si il n’y arrive pas, alors personne ne le peut.

Une panne est encore moins improbable vu que les maintenance sont faite toute les heures. Une pénurie d'orbe ? Ces perles de mana cristallisées ? Risible, les Hauts Dirigeants ont justement marchander ces perles sur le marché noir pour en obtenir des dizaines si ce n’est des centaines.

Mais alors, pourquoi partout dans la ville les lumières se sont arrêtées ? Même les drones de surveillance, qui sont sur un autre réseau, ont été touchés. D’autant plus ces nuées d'oiseaux qui ont volés dans le ciel, dans une seule et même direction, comme si elles fuyées une catastrophe planétaire. Ces animaux qui hurlent la tête levées dans un appel désespéré. Ces arbres qui germent leurs premières fleurs alors que nous sommes bientôt en hiver. Ces sols verdoyants devenue jaune, qui perdent leur vitalité comme si elles ont été frappées d’un feu de forêt.

- Alors le génie, une idée de ce qui à provoqué cette panne ? Intervient Édouard en s’affalant sur le siège à ses côtés.

Jon lui lance un regard torve, ses yeux vert d’autant plus prononcé de par ses lentilles.

- Aucune chef, il répond d’un ton rebelle, mais cela m’inquiète. Lors de cette… coupure, Allison s’est comportée étrangement.

- Comment ça ? Demande Solange, inquiète, en posant plusieurs tablettes remplies chacune de dizaine de dossiers.

- C’est quand les oiseaux ont recouvert le ciel, soudainement, ses yeux ont pris une teinte bleu. Comme lorsqu’elle manipule le mana. Sauf que cette fois, sa connexion était tellement forte que de la fumée sortait de ses yeux. J’ai beau l’appeler ou la secouer, son regard resté rivé dans la même direction.

- Vers ou ? S’ensuit Édouard en se penchant vers Jon, pour être sûr que personne ne les entendent.

- Vers le quartier dix-neuf. L’endroit que semblait fuire tous les animaux de la Cité.

Surprise, Solange lève les yeux vers Jon, ses doigts serrant la tablette jusqu’à en devenir blanche. La mâchoire crispé, Édouard se redresse, passant une main sur sa barbe pour reprendre contenance. Mais ses yeux ne peuvent cacher la colère qui le ronge. Plutôt que la colère, une haine longtemps refoulé.

Prenant une inspiration, Solange jette un regard à l’endroit, habituel occupé, d’Allison. Son siège vide laisse un goût amer. Un mauvais présentiment lui serre le cœur. Lui bloque la gorge, l’empêchant de crier toute sa colère, tout son mépris sur la gueule des responsables qui se cache là-haut, dans leur tour de verre.

Plongeant les yeux sur les dossiers de disparition, Solange se dit qu’elle devrait l’appeler plus tard. Maintenant elle doit se concentrer sur ces disparitions successives et inquiétantes. Elle passe d’un dossier sur un homme banal d’une cinquantaine d’année, propriétaire d’un petit market, à celui d’un adolescent orphelin aux cheveux bleu et aux yeux jaune.

Quelle peut bien être le lien de tous ses évènements ? Il doit forcément en avoir un. Un fil conducteur encore invisible aux yeux de tous.

- C’est étrange, murmure Jon en passant une main dans ses cheveux en pétard, témoignage de sa longue journée de travaille.

- Tout est étrange dans cette ville, lui répond Solange en se frottant les yeux, fatiguée d’avoir la tête penchée sur ses innombrables dossiers de disparus.

- Sa oui mais… tapant sur son clavier, Jon défile les nombreuses photos d’identification. Je ne comprends pas comment les EXIF ne peuvent être localisés à l’heure de leur disparition.

- Que veut tu dire ? Édouard etaint sa tablette et se penche sur son écran.

- Normalement, quelque soit la situation, l’EXIF d’un résident fonctionne vingt quatre heures sur vingt quatre, ne tombe jamais en panne et ses métadonnés ne sont jamais en surcharge.

- Tu parle bien de la puce ? S’assure Solange en se frottant l’arrière de l’oreille.

À l’âge de trois, tous résident de la cité se voit injecter une puce d’identification à l’arrière de l’oreille gauche. Toutes les données inscrites se mettent à jour toutes les semaines sur son porteur, dont sa localisation continue. Normalement, seuls ceux possédant le grade de capitaine et au-dessus peuvent accéder à ses informations, mais bien souvent Jon se permet certaine liberté.

- Oui. Mais il y a un problème.

- C’est normal, ils ont dû le leur enlever après les avoir kidnappés, conclut Édouard.

- C’est pas ça le problème. Le problème c’est que les dernières données d'un tier des disparus sont exactement les mêmes. Le même endroit et toujours six minute et quarante trois seconde avant qu’ils ne disparaissent des radars de la Cité. Et toute leur métadonnées sont éxactement les même.

- C’est impossible, les cent vingt quatre disparus ne peuvent pas avoir le même poids, la même taille et le même âge, contredit Solange en défilant les photo des disparue sous ses yeux, passant d’une enfant de huit ans à un homme de soixante treize ans.

- Quel lieu sa indique ? Demande Édouard, le regard sombre.

Jon plonge ses yeux dans celui de Solange, les lèvres pincées, puis répond d’une voix basse.

- Le quartier dix-neuf. Plus exactement, l’étrange entrepôt du quartier dix-neuf.

Solange n'a pas le temps de réagir qu’une alarme se déclenche dans leur bureau, vite suivi pas la voix du commissaire.

- À toutes les équipes, nous avons une chasse à l’homme dans le quartier treize, les policiers en fonction qui s'occupent de ce secteur doivent immédiatement aller sur le terrain pour élargir et consolider le dispositif mis en place par la Séction Spéciale.

À cette annonce, plutôt que de réagir en bon représentant de force de l'ordre, presque la totalité des policiers en charge de ce secteur se sont plaints d’une même voix. Poussant des grognements ou des soupirs de colère. L’un d’eux hurle à l’interphone alors que dans le même temps, sur les écrans des bureaux, une image d’une caméra de surveillance montre le fugitif en question.

- Et on pourrait savoir pourquoi les SS quémande notre aide pour la sixième fois ce mois-ci ?

- Car cet homme serait en possession d’une clé transportant des fichiers confidentiels, répond le commissaire via l’interphone d'une voix ironique, on n’en sait pas plus sur le sujet. Mais il semblerait que même notre bon Président et notre incroyable Haute Dirigeante Blavatsky serait dans l’histoire.

- Commissaire, c’est pas très sage de dire ça comme ça à voix haute, soupire Solange en passant une main sur ses yeux.

Ce n’est un secret pour personne que leur commissaire est en friction continuelle avec la Section Spéciale. Ainsi que leurs employeurs, qui sont nulle autres que les Hauts Dirigeants, et donc le Président qui est à la tête des Hauts Dirigeants.

Quand bien même cette animosité est partagée avec presque la totalité des flics de ce commissariat sous ses ordres, il y a ce presque qui indique qui doit forcément y avoir des taupes dans leur rangs.

- Dans tous les cas, se reprend le commissaire, on a pour ordre de les assister car l’homme en question porte un tatouage sur le visage qui brouille toute reconnaissance ou tout scanner facial. Il s’est même aspergé d’un parfum qui brouille l’odorat des métamorphes des SS. En gros, ils ont besoin de bras. Alors maintenant grouillez-vous et que ça ne dure pas toute la nuit.

Solange se bouche les oreilles tandis qu’Édouard ne fait que pencher la tête. Étant habitués au comportement non formaliste de leur commissaire, les policiers agissent sans aucune précipitation dans leur mouvement. Ils ont même le temps d’échanger quelques blagues sur le chemin.

Solange enfile son oreillette, le connectant à l’ordinateur de Jon qui s’équipe de son casque, qui ressemble plus à un serre-tête enveloppant ses yeux et ses oreilles.

- Tu prends la moto ? Demande Édouard alors qu’il fait signe à un groupe d’hommes qui attend devant l’ascenseur.

Solange acquiesce.

- Et toi la voiture avec Théo et Ric.

- Oui. On reste en communication, on compte sur toi Jon, dit Édouard en mettant lui aussi son oreillette.

- Comment d’hab, balance Jon en s’enfonçant un bonbon dans la bouche.

Solange lâche un ricanement et se dirige vers les escaliers. Elle dévale les marches quatre à quatre jusqu’à finir au parking des deux roues. Avec son empreinte, elle ouvre l’un des nombreux casiers et sort son équipement . En enfilant sa veste, elle pense soudainement que certaines choses n'ont vraiment pas besoin d'évoluer. Comme son casque qu’elle enfile, certains portent pour la plupart des casques rétractables grâce au micro robot, ou encore en utilisant une rune offrant un sous espace. Mais même les casques à l’ancienne protège tout aussi bien que les nouvelle génération. Enfin, c’est aussi que leur commissariat n’a pas les fonds nécessaire pour se munir d’équipements de protection plus récents et performants.

Solange enjambe sa moto, connecte son casque et son bracelet avec la moto pour la mettre en marche. D’un coup sec du poignet, elle fait vrombrir le moteur, un léger sourire au coin. Finalement, elle sort du parking en grande pompe, laissant une trace de pneu sur le sol.

Solange rejoint la circulation dont elle dépasse les voitures autonomes à grande vitesse sous les acclamations de surprises des passagers. N’y prêtant guère attention, elle sort du flux de circulation pour se diriger vers une plateforme au bout de la route. La plateforme, qui est en soit un bout de metal incurvé vers le ciel, est un mécanisme qui permet une transition du système mécanique du véhicule à un système de rune de vole et de capteur électromagnétique.

Appuyant sur un bouton alors qu’elle atterrit sur la plateforme de cinq mètres de long, certains tuyaux et capteur de la moto prennent une teinte blanche. Dans un léger bruit sourd, les roues de la moto changent brutalement de sens. Maintenant horizontale, une étrange lueur blanche se dégage de leur surface, dévoilant d’étrange rune.

Avant de finir par s’élancer dans les airs.

Tranquillement, Solange rejoint l’un des flux de circulation aérienne, dirigée par les aimants flottant à distance et se dirige vers le quartier treize. Profitant de là sérénités que lui offre les hauteurs, la jeune femme lance un regard par delà le grand mur extérieur. Elle examine d’un regard le seul quartier plongé dans l’obscurité. Le quartier dix-neuf, le quartier détruit par un marqué qui n’a laissé que des bâtiments détruits et brûlés derrière lui.

Tout'comme leur vies.

Solange se reconcentre sur la route, passe cette fois rapidement les controle du mur extérieure graçe à la situation d’urgence, et entre dans le quartier treize quand Jon la contacte via l’oreillette.

- Coup de feu confirmé. Trois morts, deux policiers et un SS. D’après les dernières informations, il se dirige vers l’Ouest, en direction de la parois. Je vous envoie les coordonnées.

Dans le même temps, la carte du quartier apparaît sur l’écran du casque. Immédiatement un trajet se trace. Solange remarque qu’elle peut être sur les lieux en moins de deux minutes, et annonce.

- Je peux m’y rendre immédiatement. Informe Édouard, Théo et Ric qu’ils doivent ralentir les recherches, je vais voir si je peux soustraire des informations.

- Comme avec James ? Demande Jon en faisant référence à l’interrogation de la sirène. C’est d’accord, un de mes drones à réussi à le pister. Voici son emplacement.

Un nouvel itinéraire, plus rapide. Solange passe l’allure supérieure et fonce sans plus tarder vers l’informateur.

Jon a pu le confirmer après quelques recherches. La photo de la caméra de surveillance prouve qu’il s’agit bien d’un membre de la Dissidence. Bien qu’il ne fasse pas partie de leur branche, Solange et l’équipe vont faire de leur mieux pour l’aider à s’échapper. Mais pour aussi récupérer les données volées. Avec un peu de chance, ces données sont les pièces manquantes à leur puzzle. Pour cela, il faut être les premiers.

Arrivée à destination, Solange remarque la voiture d'Édouard garé sur les lieux de l’attaque. Hélas, les trois cadavres qui jonchent le sol n'échappent pas à son regard. Solange essaye d’y faire abstraction. Éprouvant tout de même de la peine aux policiers morts, et trace sa route.

Heureusement, Édouard s’occupe déjà de prendre les affaires en main. Se prenant même la tête avec un agent de la Section Special, attirant ainsi l’attention de tout le monde.

Solange y jette un dernier regard, croise les yeux jaune de l'un des SS qu'elle reconnaît être Anurag, et gare la moto un peu plus loin, profitant de l’obscurité qu’offre l’étroite ruelle coincée entre un bâtiment, où abrite les familles pauvres, et une vielle bâtisse qui fait office de brasserie mais aussi de point de deal.

Retirant son casque, la jeune femme oublie rapidement le regard pétillan du métamorphe à sa vue et active immédiatement sa lunette rétractable. L’individu ne devrait pas être loin, juste cinq ruelles plus haut. Posant son casque, elle prend le pistolet tranquillisant, vérifie sa batterie ainsi que le chargeur.

Avançant silencieusement, Solange se colle contre le mur quand elle entend des pas traînants et une respiration saccadée. La jeune femme prend une respiration silencieuse, d’un geste du pied, elle fais face à la ruelle, face à l’homme, l’arme dans sa direction.

-Police, main en l’air, scande Solange la voix froide.

L’homme redresse vivement la tête, un regard apeuré rencontre le sien. Il se reprend rapidement et tire dans sa direction. Solange qui, grâce à l’écran de son oreillette, l'a prévenue du danger, évite amplement la balle en se collant contre le mur en béton.

- Écoutez-moi, crie Solange d’un ton dur, les tirs s'arrête, preuve qu’il coopère un minimum. Vous êtes encerclé, les SS ont demandé un renfort policier pour faire un étau. Mais avant que l’on vous arrête, ils vous trouveront et vous tueront pour garder le silence sur cette affaire. Alors maintenant baissez votre arme. Qu’il n’y est pas plus de victimes.

L’homme semble réfléchir, se sachant en mauvaise posture. Solange décide d’utiliser ce code en espérant que cela le calmera et au plus vite. Les coups de feu ont dû attirer l’attention.

Une voix douce, une mélodie remplie de tristesse, résonne dans la ruelle.

Au fur et à mesure que la chanson continue, le visage de l’homme se détend, soulagé. Il se décolle du mur, se positionnant au milieu de la ruelle. Solange arrête de chanter sur une dernière note. Elle n’a pu empêcher les trémolos dans sa voix. Cela fait si longtemps qu’elle ne l’avait plus chanter. Se redressant, elle fait face au fugitif, tous deux l’arme à la main, pointés sur le sol.

- Vous êtes Solange, n’est ce pas ? il demande sans que ce soit une réel question.

La jeune femme acquiesce de la tête, elle s’approche de quelque pas, s’enfonçant dans la ruelle.

- Les SS en sont après vous, ils affirment que vous avez volé des documents confidentiels.

- Oui. J’ai réussi à infiltrer leur entrepôt se trouvant au quartier dix-neuf, l’homme semble reprendre conscience de la dangerosité de ce qu’il a découvert, sa respiration s’accélère, ses yeux cherchant une quelconque menace autour de lui. Leur entrepôt n’est qu’une couverture, il s’agit en réalité d’un centre de recherche. J’ignore comment mais ils ont réussi à ramener quelqu’un qu’il n’aurait pas dû. Cet homme, ce Seigneur, est au cœur de leur projet. Il compte l’utiliser, le menacer pour le forçer à coopérer avec eux.

- Comment ça ? De qui parlez-vous ? Mais tout comme James, l’homme semble être pris dans une peur animale.

- Sauf qu'il y a une chance, minime, pour qu’il soit de notre côté. Ce Seigneur peut être leur plus grand allié comme leur pire ennemi. Quand il reprendra pleinement conscience, on doit être les premiers qu’il rencontre pour le convaincre. Il faut le récupérer, le kidnapper et en faire notre allié. Notre arme.

Solange ne comprend pas. Elle fixe le visage de l’homme recouvert de tatouage géométrique pour éviter la reconnaissance faciale, voyant certes de la peur, mais aussi une lueur plus vivace dans son regard. Cette lueur, comme un enfant qui veut absolument avoir son jouet par tous les moyens possible. Pensant même au vol.

Comment peut-il y avoir deux réactions si différentes? James était transi de peur, expliquant que la destruction du vaisseau s’est produite à cause de ce Seigneur. Et maintenant cet homme, qui a été en contact avec lui, affirme qu’il faut le prendre et le mettre dans les mains des dissidents. L’utiliser pour leur idéal.

Ce Seigneur est-il réellement un être humain ou bien un objet ?

- Solange écouter moi, la jeune femme plante ses yeux dans le siens, ne sachant comment elle doit réagir. Toutes les données que j’ai volées se trouvent dans une clé. J’ai réussi à la cacher pendant que je m’enfuyais.

- D'accord, maintenant dite moi où se trouve cette clé.

- Ils nous ont dupé, il continue sans l’écouter, tout se déroule dans ce centre. Et même les Hauts Dirigeants savent ce qu’ils se passent. Non, ils en sont les commendataire.

Solange écarquille des yeux, enfin, elle a la preuve que les Hauts Dirigeants sont dans le coup.

- Qui ? Demande Solange d’une voix pressée. Qui des Hauts Dirigeants trempent dans cette affaire ? Qui sont les têtes ?

- Ils prévoient de tous nous utiliser comme ingrédient pour le Seigneur. J’ignore encore comment et pourquoi, mais ils veulent l'utiliser pour conquérir les Âmes. Nous devons avancer notre fuite avant qu’ils ne fassent le premier pas. C’est les prémisses de la guerre et nous devons agir avant qu’ils nous attaquent. Nous devons…

La tête de l’homme part subitement en arrière, silencieusement. Les yeux révulsés, sa voix s'évanouit dans l’air alors que son corps rencontre le bitume. Du sang s’écoule, formant une auréole autour de sa tête.

Solange, au départ figée par la surprise, réagit vivement et s’agenouille derrière un tas d'ordures. Elle lance un regard au corps inerte du dissident, et tente de repérer le tireur. Mais même avec le détecteur thermique, elle ne le trouve pas.

Tandis que le tireur, lui, qui se trouve à trois immeubles d’ici, fixe tranquillement le visage de la femme dans le viseur de son fusil à longue distance. Il demande d’une voix amusée.

- J’élimine l’intrus ?

- Non, répond une voix grave après quelque instant de silence. Elle peut encore nous être utile.

- À vos ordres Capitaine Vijay.

L’homme range son arme, sifflotant un air d’une musique qui date d’il y a quarante ans. Fermant la mallette, il se redresse, un sourire amusé aux lèvres alors qu’il regarde la jeune femme au loin, et décide de partir en marchant en rythme. Sans se rendre compte qu’un petit drone a eu le temps de le photographier, notamment en zoomant sur le symbole qui orne la poitrine de son gilet de protection.

Le symbole qui représente la Section Spéciale.

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