Chapitre 7

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Tâtant son bureau de la main, Jon se penche de plus en plus dangereusement sur le côté, ne quittant pas les écrans des yeux. Quand enfin ses doigts rencontrent un bol, puis une surface douce et granuleuse. Sans même vérifier de quoi il s’agit, le geek se redresse brutalement sur sa chaise et enfonçe l’objet non identifié dans la bouche. De suite, l’acidité du sucre l’envahit, confirmant qu’il s’agit bien d’un bol de bonbon qui traîne depuis… Depuis quand d’ailleurs ? Qu’importe. Le bonbon n’est pas dur, c’est mangeable.

Concentré sur les écrans, Jon laisse son logiciel finir de cracker la clé du fugitif. Heureusement que Solange à enregistrer tous l’échange, mais même avec sa, il a dû remonter son chemin via les diverses caméras de surveillance qui traînent dans chaque coin de rue de cette Cité. En utilisant un logiciel fait par ses soins qui se base sur la morphologie et le mouvement du corps, et donc qui ne dépend pas de la reconnaissance faciale, Jon a pu en partie retrouver son chemin, et découvrir ou se trouve la clé.

Détournant les yeux de l’écran, le brun jette un regard à la silhouette allongée dans son lit. Grâce à ses lentilles, il vérifie la tension et le rythme cardiaque de la jeune femme couchée dans ses draps. Il laisse ses yeux divaguer sur son visage fatigué, sur ses paupières clause, cachant ses magnifique yeux orangé, en passant par sa tignasse rousse d’où des oreilles de renarde en sortent.

Depuis sa crise il y a deux nuits, Jon prête encore plus attention à la santé d’Allison. Heureusement, il semblerait que le seul effet que le phénomène a produit soit une grande fatigue suite à une saturation de mana. Ni plus, ni moins. Du moins, il espère.

Reportant son attention sur l’écran, Jon se redresse d’un coup en remarquant les innombrable fichiers qui s'y agglutinent. Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il avait tout copié sans distinction.

Jon se gratte la tête, voyant déjà le nombre d'heures qu’il va devoir passer à tout trier et voir en revue. Se penchant pour prendre du carburant dédicacé Jon, il engouffre trois bonbons à la fois. S’étirant les bras, les poignées et les doigts, il se penche sur son écran, tapant du clavier plus vite que son ombre.

•°•

- C’est quoi ce bordel ?

La tête penchée en arrière, les bras ballant le long du dossier, Jon fixe du regard son plafond d’un gris terne. Alors qu’en vérité, ses yeux ne cessent d’étudier chaque phrases, chaque mot des dossiers que ce dissident a pu copier dans le centre de recherche du quartier dix-neuf.

Quand bien même la plupart des données se sont auto-détruites suite à une erreur dans les codes d’accès, Jon a pu en tirer le plus important. Il sait à quoi doit servir ce Seigneur même si le but est resté confidentiel et floue. La raison derrière ses innombrables disparitions, la raison derrière ce trafic de reliques et ce commerce de perles.

Fermant les yeux comme s'il portait un fardeau trop lourd, Jon régule sa respiration, suivant les techniques de méditation qui apparaissent derrière ses paupières closes grâce à ses lentilles. Après s’être calmé, il lève péniblement un bras pour activer son oreillette. C’est au bout de tout juste deux sonneries que l’interlocuteur répond.

- Tu as réussi ? Demande une voix bourrue.

- Oui, mais ça ne va pas te plaire.

En une manipulation, Jon connecte Solange à leur discussion. C’est sans surprise qu’elle répond tout aussi rapidement. Leur groupe est vraiment composé que d’insomniaque. Pense le jeune homme tout en lançant un regard à la renarde, qui derrière ses paupières basse, son regard ambré le contemple, attendant la suite des informations.

- Que contenait la clé ? Demande Solange.

- Alors, le pourquoi ils font réellement ça reste confidentiel, je sais juste que sa a un rapport avec ce qu'ils appellent les Âmes. Mais ce que je sais, c’est que dans huit semaines, ils prévoient de faire la purge. Durant ce jour, lors d’une exécution massive de criminelle en tout genre, ils s’attende à une rébellion, provoquant ainsi une guerre civile et profitant de la cacophonie pour faire cette purge.

- Un massacre de masse, en déduit amèrement Édouard.

- Et ce n’est pas tout, ils comptent avoir l’avantage en utilisant les reliques d’armement. Tout cela est fait dans le but pour que le Seigneur emmagasine et canalise le mana qui s’échappera des corps. Ce qui m’amène à un autre point. Tous les disparus signalés récemment sont utilisés comme matériaux pour ce Seigneur, pour accélérer son réveil.

- Son réveille ? Répète Édouard, surpris. Alors la relique est inutilisable.

- C’est plus que ça, il ne s’agit pas d’une relique matérielle, mais plus un ensemble qui agit de manière autonome, ils ne cesse d’évoquer l’hypothèse que ce « Seigneur » pourrait être contre eux.

- Attend, attend Jon, je ne te suis plus, le couple Solange.

- L’un des Hauts Dirigeant a engagé des pilleurs pour récupérer des reliques sur Ruh’temia, mais ce qu’ils ont trouvés est plus que sa. D’après les rapports, le Seigneur semble être inconscient, en reprenant leur terme, depuis des mois. Et que pour l’activer, enfin, le réveiller d’après eux, il lui faut du mana. Beaucoup de mana.

- Le phénomène, Allison s’assoie sur le lit, les yeux pétillants. Le phénomène qui s’est produit et à causé la coupure dans toute la Cité, c’est lui qui l’a provoqué. Je pense que c’est une réaction à son réveil. Et je peux vous affirmer qu’il se trouve au quartier dix-neuf.

- Plus précisément dans l’entrepôt abandonné, continue Jon en envoyant les coordonnées à Édouard. Il faudrait que tu y ailles en éclaireur. Leur sécurité est plus élevée et leur brouilleur empêche mes drones de s’approcher de trop près.

Édouard, malgré son visage calme, serre son verre rempli d’alcool plus fort. Il lance un regard sur la photo. Une photo d’une autre époque. Un moment de bonheur figé de lui, plus jeune de plusieurs années, le visage encore sain de toute substance, serrant dans ses bras un jeune homme réservé. Mais ses lèvres se courbe en un sourire timide.

Avec amertume, les yeux d’or d’Édouard retrace les courbes d’un noir d’encre qui entame l’œil du jeune homme, en passant par sa joue pour ensuite disparaître sous son t-shirt.

- Ne t’inquiète pas, je connais parfaitement le terrain, il affirme en prenant une gorgée de son verre.

Solange se pince les lèvres, baissant les yeux sur le cadre où se trouve la photo du groupe d’amis. D’une voix serré, elle dit.

- Je vais contacter Solen, voire si on peut avancer la date de départ.

- Oui, souffle Jon, le mieux serait de partir dans trois semaines au plus tard, pour les prendre au dépourvu.

- Bien. Merci Jon, passant une main sur son front, elle raccroche et pose son oreillette sur le lit.

Malgré ses efforts. Malgré les années passées. Elle ne put empêcher ses larmes de couler. Tristesse. Colère. Haine. Tant d'émotions passent à travers ces gouttes transparentes qui coulent le long de ses joues creuses.

Pendant encore combien de temps va-t-elle pleurer ?

Quand va-t-elle enfin rire ?

Depuis ce jour, une partie de son coeur à brûlé avec son ami d’enfance.

Depuis cette fête, une partie de son cœur à saigné pour son meilleur ami.

Et depuis cette nuit, le reste de son cœur est brisé à cause de son ex.

Quand bien même son frère est là, ou que ses proches la soutiennent. Elle n’arrive pas à passer outre. Mais peut-être, bientôt, elle pourra enfin apaiser une partie de sa colère. Bientôt, elle le sent, elle pourra se venger. Et enfin, passez à autre chose.

Tout ce qu’il faut, c’est détruire tout ce que représente cette haine, et partir loin d’ici.

Calmant sa respiration, elle reprend son oreillette et contacte son frère. Sans même essuyer ses larmes elle gardd un ton calme.

- Solen, j’ai des informations qui pourront t’être utiles.

•°•

Les yeux rivés sur l’écran, Solen tape toutes les informations que sa sœur lui à transmise, mettant l’accent sur le fait que la guerre arrive plus vite que prévu. Dorénavant, ils doivent avancer leur fuite. Solen ajoute comme ordre que chaque Jokers, le nom donné au chef de chaque branche de dissidence, doit commander plus d'armes auprès des gangs et contrebandiers du secteur treize et qu’ils doivent s’entraider.

Maintenant, il n’est plus question d'agir dans la petite cour. Mais bel et bien de s’unir pour faire un spectacle grandeur nature, auprès des plus grands.

Solen relis son rapport, ou plutôt son ordre qu’il va envoyer à tous les dissidents. Seuls ceux sous couverture ou hésitant, ou encore leur familles ne connaîtrons leur plan qu'à la dernière minute.

La main hésitante, il appuie finalement sur ses fichiers audio. Il défile les nombreux fichiers quand il trouve ce qu’il cherche. La démarrant, Solen écoute les quelques notes du piano, légère mais remplie d’émotion. Puis une voix féminine la rejoint. Faible, comme si elle chuchotait, hésitante. Puis, cette voix remplie de tristesse prend de la puissance, tout en restant basse, comme essoufflée.

En l’écoutant, Solen ne peut retenir les larmes. Il sait ce qui se cache derrière ses mots. Derrière cette voix cassée qui malgré tout continue de chanter. Pour transmettre un message. Pour donner l’espoir. Pour se souvenir.

Se souvenir des disparus.

La chanson terminée, Solen ajoute le fichier à la fin de son rapport. Cette chanson est un signal. Un message de rassemblement. Au départ il s’agissait juste d’une chanson d’une fille en deuil, perdu dans un tourbillon de désespoir et de haine. Mais ces morts ont transmis un message dans leurs trépas et fournissent de l’espoir aux survivants. Voilà pourquoi cette chanson s'intitule Souvenir. Car il ne faut pas oublier ceux qui ne sont plus là.

Envoyant le fichier, Solen se promet de sauver sa sœur cette fois si.

Perdue dans ses sombre pensées, le jeune homme sursaute quand une femme aux cheveux blond fonçé entre dans son bureau. Sans s'excuser, elle s’approche à grand pas de lui, et demande le visage tout proche.

- Il faut que tu me donnes le numéro de Jon tout de suite, je crois savoir ce qu’est ce Seigneur, ou plutôt qui il est.

Solen regarde les yeux rond de surprise sa femme, dont son regard ne pus masquer sa curiosité et son éxcitation.

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