Chapitre 9

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À l'extérieur, l’elfe découvre un couloir étrangement cubique et terne identique à la salle. Il hésite sur la direction à prendre quand à sa droite, il entend les pas précipités d’un groupe de personnes. Fonçant dans le sens inverse, l’elfe examine l’étrange structure cherchant une issus en passant par les flux de magoi, mais ces derniers sont presque inexistants.

Quand trois hommes, eux aussi habillés en noir apparaîssent au tournant du couloir. Sans même y réfléchir, plus par réflexe, l’elfe attrape la tête du premier et le pousse avec force contre le mur qui se fissure, laissant une traînée de sang. Dans le même rythme, il donne un coup de pied à la tempe du second qui s'effondre. Le troisième réagit vivement et pointe une étrange arme vers lui. Elijah le regarde avec curiosité quand un projectile sort de l’orifice.

L’elfe l’évite d’un pas sur le côté et suit le projectile du coin de l’œil. Voyant l’étrange balle s’enfoncer dans le mur derrière lui. Tournant les yeux vers l’homme, ce dernier déglutit en rencontrant cette paire d’œil rouge. L’elfe hausse un sourcil, comme pour lui demander ce que sait, et fait un pas dans sa direction.

L’homme en noir réagit et enchaine les tirs. Sauf que l’elfe est bien plus rapide qu’une simple balle. Il évite la première d’un pas sur le côté, la seconde d’une pirouette et décide de sauter sur le mur pour éviter les autres et foncer sur l’homme, le genoux en avant qui rencontre son menton dans un craquement.

L’homme s'effondre dans un gémissement de douleur. Mais les yeux de l’elfe sont attirés par l’arme. Il s’approche, voulant l'examiner, quand d'autres pas se rapprochent attirés par les coups de feu. L’elfe recule, les yeux fixés sur cette étrange arme qui fonctionne sans orbe. Il s’apprête à continuer sa route quand un animal lui bloque le couloir.

Elijah est figé de surprise, interloqué. Pourquoi le renard est-il ici ? Car en effet, un canidé le regarde de ses yeux d’un bleu étincelant. Assis, la queue enroulée autour de ses pattes, l’animal penche la tête d’un côté, comme le questionnant sur ses actes. Puis décide de partir dans un mouvement léger dans le couloir. L’elfe le suit sans hésiter, ne prêtant plus attention au cri paniqué qui se fait entendre derrière lui.

Le renard le guide dans un dédale de couloir, évitant à chaque fois de quelque seconde soit des hommes en noirs soit des groupes de physiciens. L’elfe les observe dans leur dos, et remarque que la plupart porte cet étrange miroir dans leur mains. Comme un objet précieux.

L’elfe baisse les yeux sur le sien. Juste un morceau de verre transparent, presque invisible si il n’y avait pas ce bout de métal ressemblant à un stylo sur l’un des côtés.

Un tintement enchanteur lui fait poser les yeux sur le renard. L’elfe passe son regard sur ses bijoux fantaisistes qu'il porte sur ses oreilles, pattes et queue. Lui donnant un air excentrique pour un simple animal. Ce dernier lâche un bâillement et lui montre d’un signe de la tête une porte. Sans hésiter, l’elfe s’y engouffre.

Ferment silencieusement la porte derrière lui, il remarque qu'il atterrit dans une cage d’escalier. Il jette un coup d’œil en bas, sachant déjà que c’est une mauvaise idée, et décide de monter.

En grimpant les marches, il réfléchit sur quel continent il peut se trouver. Il n’y a aucun blason nulle part dans les couloirs, juste cette étrange symbole d’un triangle à deux traits avec un rond à l’intérieur lui-même entouré d’un cercle. Mais il a beau réfléchir, il ne voit pas son origine. Même la langue lui est étrange. Par moment, elle semble être un dérivé de la sienne. Il y a juste ses vêtement en noir qui ressemble à ceux des occidentaux du nord. Mais même là il y a un problème, le tissu. Il n’arrive pas à savoir son origine.

Il ne comprend pas.

Peut-être est-il bel et bien dans l’alter ego. Est-ce Zéphyr qui est allé le chercher ? Après tout, ce jeune dragon lui était redevable. Mais par quel portail ? Tous ceux proches de lui ont été détruits par la bataille.

Par les huit mais où est il ?

S'arrêtant devant la porte du dernier étage, l’elfe espère obtenir une réponse claire de l’endroit où il se trouve. Fébrilement, avec un mauvais pressentiment, il ouvre la porte.

Un vent lui fouette son visage. Un vent qui possède une odeur d’huile. Puis cet air. Cet air qui semble lourd et factice. Ce froid, un froid qui ne vient d’aucun courant de montagne, est étrange.

S’avançant, Elijah observe les étranges maisons en ruine autour de lui. Détruite par un incendie. Mais étrangement, les maisons sont encore debout.

Le regard droit devant lui, la première chose qu’il voit est cette immense tour d’un blanc de neige au centre de toute chose. Puis les immenses mur circulaire qui séparent la ville. Il y voit un arbre qui atteint tout juste la moitié de la tour. Puis cette montagne, dont on semble l’avoir arraché de terre pour la poser ici.

Et enfin, ce ciel. Ce ciel nocturne alors que le jour est encore présent. Ce ciel nocturne qui ne possède pas les étoiles qu’il connaît. Ce ciel nocturne parsemé d'étranges brumes multicolores ou d'étoiles solitaires. Ce ciel nocturne qui ne possède pas les constellations qui aurait pu lui permettre de rentrer chez lui.

Sentant la panique lui monter. Une peur irrationnelle, Elijah décide d'examiner les flux de magoi. Avec un peu de chance ça le guidera jusqu’à un temple.

Prenant une inspiration, il se concentre sur l’air. Cet air qui semble aussi épais que le miel. Il sent les particules de magoi, mais aucun courant. Comme si aucune vie ne les animait. Ils sont juste figés. Il tente de faire le tour, de tous les explorer.

Brusquement il ouvre les yeux. La respiration saccadé, il tourne sur lui-même, cherchant à comprendre. Prouvant qu’il se trompe. Il cherche quelque chose. Quoi ? Il ne sait pas. Mais ça ne peut pas être ?

Et pourtant.

-On devrait voir plus loin. On connaît les secrets des océans les plus profonds. On connaît ceux de la montagne la plus haute. On a même atteint les limites du ciel et de la terre. Alors pourquoi ne pas voir au-delà. Vous imaginez ? Il existe déjà des Villes d’eau, des Villes de terre, des Villes de ciel et de feu. Il existe même la Ville du soleil et des tempêtes. Alors pourquoi pas les étoiles. Vous ne voulez pas savoir ce qui se trouve au-delà de notre simple planète. Moi je veux créer la première Ville des étoiles.

Et pourtant, il se trouve bien loin de chez lui. Bien loin de sa planète Ruh’témia.

Il se trouve bel et bien dans la Ville des étoiles.

Filant à toute allure, une horde de cinq petits robots se disperse en demi-cercle dans le quartier en ruine. Des voitures abandonnées, des immeubles brûlés, des magasins saccagés. Un paysage digne d’attaque de zombie.

Même s'il savait à quoi s’attendre, Édouard se sent bouleversé à cette vue dérisoire du quartier joyeux et simple où il habitait autrefois. En passant devant une cafétéria qui forme l’angle d’une rue, Édouard revoit cette petite fille joyeuse qui rigolait avec un garçon de son âge qui lui ressemble comme deux gouttes d’eau. Juste en face, un garçon aux cheveux ébouriffés et presque blanc fait le fou avec deux pailles coincés dans son nez, la jeune fille à côté de lui, les cheveux teint en jaune, rigole aux éclats, les larmes aux yeux.

Édouard se revoit les rejoindre. En baissant les yeux, il observe une main tenir la sienne. Il a un sursaut alors qu’il pose son regard sur cette silhouette. Mais son visage est flouté, à moitié effacé alors que la silhouette disparaît. Laissant la sensation de chaleur de son corps dans sa main.

Édouard fixe d’un regard vide l’endroit où le jeune garçon devait se trouver. Mais ceci n'était qu’une simple hallucination. Un rêve éveillé d’une personne en dépression.

- Édouard fais attention, mes drones détectent des mouvements, l’alerte Jon.

À la voix inquiète du brun, Édouard attrape son arme de service et actionne ses lunettes. Longeant le long des murs, le flic distingue l’entrepôt abandonné. Enfin pas tant que ça. D’ici, il remarque les groupes de patrouille et les sentinelles robotique. Il remarque même un radar à détecteur de mouvement, sur l’un des murs. Heureusement Jon à déterminer la limite de ces champs de détection.

Le geek lui envoie les données de ces cinq drones à travers ses lunettes. Sur ses écrans, Édouard regarde les mouvements devenue frénétique des membres de la Section Spéciale.

Une panique générale. Constate le blond, peut être une attaque.

En analysant leur mouvement, Jon peut affirmer qu’il s’est passé quelque chose à l’intérieur même de l’entrepôt. Mais malheureusement, ils ont déployé un dôme d’interférence d’onde autour du centre de recherche.

En zoomant sur une des entrées, il remarque un convoie de trois camions s’arrêter pour une inspection. L’un des garde de l’entrepôt ouvre l’un d'eux et examine le chargement.

Regardant de plus près grâce à l’un des drones, Jon prend immédiatement une photo alors que l’homme baisse la grille et signale aux autres qu’ils peuvent entrer.

Jon imprime la photo et l'efface immédiatement de la mémoire du drone, n’y laissant aucune trace sur le réseau. En regardant la photo, Jon reste sans voix. Ces camions sont remplis de dizaine d’hommes et femmes attachés.

- Jon, c’est quoi ça ? Demande Édouard alors qu’il pointe des yeux le sommet de l’entrepôt.

Le brun jette la photo dans un coin de la pièce et utilise l’un de ses drones pour s’élever au-dessus des immeubles abandonnés, au risque de se faire repérer. En zoomant il remarque une silhouette au bord du toit.

Changeant de position discrètement, Édouard garde les yeux fixés sur cette silhouette. Car avec de la chance, cet homme pourrait être identifié et peut-être avoir de plus amples informations sur le trafic et la purge.

Mais surprenant tout le monde, l’homme saute sans hésiter.

L'inconnu atterrit maladroitement sur le sol, cinq étages plus bas et s’enfuit entre les bâtiments sans aucune blessure pour disparaître dans le quartier avant même que les SS ne puissent réagir.

Se cachant contre le mur, Édouard remarque les hommes de la Section Spécial tenter de rattraper l’individu. En vain, Jon lui a déjà confirmé qu’en l’espace d’un bref instant, il a disparu des radars de ses drones.

Constatant que cela devient risqué, Édouard préfère se retirer. Ils auront peut-être une autre chance. Mais il craint que cette fuite entraîne une surveillance accrue du centre de recherche, ne laissant cette fois aucune ouverture.

Dans le même temps, dans un quartier à l’est du centre de la ville, à l'intérieur du cercle du deuxième mur.

Les oreilles d’Allison se tournent en direction du sud de la ville. Ses yeux, à l’origine de couleur orangé, prirent encore une fois une légère teinte bleu. Au plus profond de ses tripes, elle sent l’air changer. Comme si d’un coup, toute l’attention de toute chose fut attirée dans cette direction.

Si l’on y prête attention, on pourrait remarquer que presque tous les animaux qui vivent dans l’enceinte de la ville ont regardé durant une brève seconde vers le même point.

Allison, qui partage des gènes avec la race des renards, a eu le même réflexe que les animaux.

C’est comme si une étoile était apparue avant de s’éteindre.

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