Chapitre 15

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Assise sur la chaise, éberluée, Charlotte ne quitte pas des yeux l’elfe affalé sur son canapé en face d’elle. Croisant ses yeux rouges, Charlotte baisse le regard pour observer les taches de sang qui recouvrent tout le bas de son t-shirt et le haut de sa jambe. Dans la voiture, Charlotte à bien voulu l'amener dans un centre hospitalier privé, dont elle connais le gérant et les médecin de part Solen, mais l’elfe la comprenant, à sa grande surprise, à refusé en bloc.

À la place ils se sont juste rendus à une ruelle dans le quartier voisin ou l’elfe à récupérer un sac. Sac qui traîne sur la table basse qui les sépare.

Prenant son courage à deux mains avec une grande inspiration, Charlotte demande.

- Vous êtes Elijah Kriss DisPater, Seigneur Phoenix, n’est ce pas ?

L’elfe ne montre aucune expression, mais malgré tout, il hoche la tête. Affirmant sa supposition. Se sentant fébrile, Charlotte se rend compte de qui elle a en face d’elle.

- Comment… comment pouvez vous être en vie ? Comment avez vous atterri dans ce vaisseau ? Où étiez-vous durant ces trois milles dernières années ?

Fronçant les sourcil, l’elfe se redresse et répète.

- Vaisseau ? Mille ans ? Quoi… cela signifie ?

Charlotte se fige. Elle comprend que l’elfe ne saisit pas encore tout le vocabulaire de sa langue, et surtout n’a aucune idée de sa situation. Pouffant d’incrédulité, Charlotte se remémore qu’après tout il s’est réveillé il y a tout juste trois jours si on se fit aux étrange réaction du vaisseau. C’est déjà incroyable qu’il est les bases de la langue française. Peut être parce que le français est un dérivé direct du latin, la langue la plus couramment utilisée lors du millénaire datant d’avant le Cataclysme. Autrement dit, sa langue d’origine.

Pointant de la main la fenêtre, donnant vue sur le centre du quartier où elle habite. On peut même y distinguer l’un des trois Mur ainsi que la coque du vaisseau. Et son incroyable dôme, donnant vue sur l’espace.

- Le vaisseau. C’est la ville dans laquelle nous vivons. Plus communément appelé la Cité, tente d'expliquer Charlotte.

Se penchant, l’elfe regarde à travers la fenêtre.

- Le vaisseau ? Vous dites… la ville des étoiles.

- La ville des étoiles ? Répète Charlotte, interloquée.

Quand elle se souvient qu’il existe huit types de villes différentes dans l‘Ancien Monde. La ville de l’eau, se trouvant dans les abysses les plus profonds des océans. La ville de la terre, se trouvant dans les entrailles des montagnes ou sous la surface du sol. La ville de l’air, se trouvant lui aux sommet des montagnes, aux apic les plus blanc. La ville du feu, se trouvant dans le cœur encore brûlant des volcans. La ville des tempêtes, se trouvant seulement au cœur des cumulonimbus. La ville de lumière se trouvant haut dans le ciel, à la limite de la stratosphère, ou dans les désert. La ville des sylves se trouvant au cœur des forêts les plus sauvages. Et enfin, la ville de glace, se trouvant sur des calottes glaciaires ou dans les poches d’un iceberg.

Et maintenant, pour lui, le vaisseau de la Cité est la ville des étoiles.

- Et mille ans… Cela signifie quoi ? Demande l’elfe, la sortant de sa stupéfaction.

La plongeant dans la panique. Comment lui expliquer qu’il à vécu il y a trois mille ans ? Qu’il est resté en sommeil pendant tout ce temps sans qu’elle ne sache comment. Comment lui expliquer que tout ce qu’il a connu… n’existe plus.

Charlotte sursaute quand elle entend la porte de son appartement s'ouvrir. Durant un instant, la voix chaude de son mari et le rire de son fils lui réchauffent le cœur et la détendent. Mais cela fut de courte durée quand Solen, portant Kyrio dans ses bras, entre dans le salon pour s'arrêter dans son élan. Ses yeux braqués sur l’elfe qui le regarde du coin de l’œil, l'ignorent presque.

Comment expliquer ça ?

Charlotte prend sa tête entre ses mains et lâche un gémissement de douleur.

- Qu’est ce que… ? Commence Solen, mais son fils pointe du doigt et demande.

- C’est qui le monsieur ?

Attendant une réponse, Solen lance un regard à sa femme, qui garde la tête cachée dans ses mains.

- Charlotte, pourquoi il y a un inconn…

Croisant une paire de billes rouges, Solen se stop dans sa phrase.

Il se souvient de la demande de sa femme il y a quelque jours. Qu’elle pense savoir qui est ce Seigneur et qu’il faut qu’elle contacte Jon de toute urgence. Mais alors qu’il allait contacter Solange dans la tranche horaire autorisée pour ne pas se faire repérer par le système, les SS ont attaqué toute la cité. Entrant même par effraction chez eux.

Heureusement il n'y avait aucune preuve concrète pour les arrêter. Et tous les fichiers ou accès au dissident ne se trouvent nullement dans leur appartement.

Mais depuis, Solen et Charlotte n’ont ni contacté Solange ou son équipe, ni Alaric et encore moins les dissidents. Le seul message qui a circulé sur les réseaux pendant quelque seconde fut la date de la fuite. Ni plus ni moins. Seuls les jokers sont au courant de l’intégralité du plan. Plan qui se diffusera trente secondes avant le début de la fuite.

Malgrès tout, sa femme à insister pour voir Solange. Elle est la seule qui peut les entrer en contact avec Édouard et Alaric en utilisant sa couverture de flic. Solen lui a demandé à la fin qu’est ce que ce Seigneur.

- Pas quoi mais qui.

Puis Charlotte lui a brièvement expliqué que ce Seigneur était une personne qui se trouvait il y a trois derniers millénaires. Solen se souvient de l’image que lui a envoyé Jon. Bien que flou, on distingue la couleur des yeux et des cheveux.

Et cela correspond à l’homme assis, en sang, dans son canapé. En voyant ses yeux, Solen voulus affirmé qu’il s’agit là d’un simple vampire, quand il remarque ses oreilles pointues sortir de sa chevelure. Un symbole elfique.

- Chérie, il faut qu’on parle, finit par dire Solen en allant dans la cuisine.

La cuisine est certes ouverte sur le salon, mais suffisamment loin pour chuchoter sans se faire entendre.

Se levant lentement, Charlotte rejoint son mari, frottant la tête de son fils au passage. Arrivée devant son mari, elle s’explique immédiatement.

- Écoute, je l’ai trouvés près de la place juste après l’explosion.

- L'explosion, la coupe Solen en lançant un regard à l’elfe… vampire ? C’est peut être lui l’auteur de l’explosion. T'as vu ses blessures.

- Pas de près non et ça m'inquiète. Mais je suis sur que c’est pas lui, pourquoi il aurait fait sa ?

- Peut-être que cet homme fait bien partie des SS. Ou alors il est dans l’armée. Regarde le on dirait un croisement entre un elfe et un vampire.

- Chérie, tu sais tout aussi bien que moi que les gènes des elfes ont toujours pris le dessus sur celui des vampires. Il y a beau eu avoir des métissages, les enfant sont en final des elfe ou demi-elfe, mais en aucun cas des vampires.

- Alors peut être qu’ils ont réussi grâce à une expérience.

- Non, ce type, c’est le Seigneur Phoenix.

Se rendant compte qu’ils commencent à parler de plus en plus fort, le couple se tourne vers l’elfe, mais ce dernier n’y prête guère attention. Affaissé sur le canapé, la tête en arrière et les yeux fermés. Sa respiration est bien trop lente. Sa blessure au ventre commence à inquiéter sérieusement Charlotte.

Retournant à la discussion, aucun des deux ne remarque le petit garçon s’approcher rapidement du canapé.

- Quand je l’ai appelée dans la rue, il s’est immédiatement retourné. Il était choqué. Choqué que quelqu’un l'appelle enfin par son prénom.

Le petit garçon, au même cheveux blond foncé que sa mère, regarde d’un air curieux l’elfe sur le canapé. Sentant sa présence, l’elfe ouvre faiblement un œil, puis le referme, se moquant de la présence d’un enfant en plus. La main sur son ventre, il tente de fermer le plus vite que possible sa blessure, mais ne trouvant aucun courant énergétique autour de lui, il peut juste se plaindre mentalement du sang qui s’écoule sur sa main.

- Chérie, franchement c’est quoi le plus crédible. Une créature fantastique disparue il y a trois mille ans, ou une possible expérience sur les gènes d’un elfe et d’un vampire. Personnellement je penche plus pour la deuxième. L’époque magique s’est finie il y a bien longtemps, maintenant c’est la science qui gère nos vies.

Pensant que l’elfe dort déjà, le garçon tourne la tête vers le sac posé sur la table. Son regard passe de l’elfe au sac, puis du sac à l’elfe. Le regard fixé sur les yeux fermés de l’inconnu, le garçon tend le bras en direction du sac, et l’ouvre. Remarquant qu’il ne se réveille toujours pas, le garçon fouille le sac sans se cacher.

- Je suis sûr que je peux te prouver que j’ai raison. Regarde le il est complètement perdu.

Entendant du bruit, l’elfe ouvre l’œil sur le petit garçon, mais voyant qu’il est inoffensif, il referme l’œil. Il ne put voir l’objet que sort le garçon, surpris, et partir précipitamment vers ses parents.

- Et en sang, finit par dire Solen d’un regard dur. Nous allons juste l'emmener chez Jaden et voir ce qu’il nous dit.

- Mais…

- Maman, papa c’est quoi ça ?

Charlotte était sur le point de répliquer quand la petite voix de leur fils les interrompt. En baissant les yeux sur leur fils de six ans, tous deux sont surpris en remarquant une tablette dans leurs mains. Une tablette qui n’est pas de chez eux. Solen lance un regard à sa femme et s’agenouille devant son fils en demandant.

- Ou tu l'as eu ?

- C'était dans son sac, il répond en pointant du doigt la sacoche qui traîne sur la petite table du salon.

- Nous aurons peut-être les réponses à nos questions, souffle Solen en remarquant, sur le dessus du stylet, le symbole du groupe de colonisateur et découverte spatiale, VAD.

Solen partit à grande enjambée dans son bureau pour récupérer l’ordinateur que lui a donné Jon pour contacter les dissidents. Bien sûr, c’est de Jon dont on parle, l’ordinateur à bien évidement d’autres fonctions et une sécurité implacable. Solen connecte la tablette avec l’ordinateur et commence à pirater le réseau.

Entendant sa femme discuter avec l’homme, le supposer Seigneur Phoenix, et son fils poser un tas de question, il décide de les rejoindre pour partager les informations qu’il va recevoir sous peu avec sa femme. S’asseyant à la table juste derrière le canapé, Solen garde un œil sur l’elfe, mais ce dernier garde les yeux toujours fermés, la même position.

Même pour un elfe, l’homme semble bien pâle.

- Nous devrions appeler Jaden, annonce Jon. Nous ne savons peut-être toujours pas qui il est, mais il ne deviendra qu’un cadavre sans nom s'il ne voit pas un médecin, tournant les yeux sur son ordinateur, Solen utilise un logiciel pour forcer les code d’accés en marmonnant. Sur notre canapé de surcroît, comme si avoir les SS sur le dos n'était pas suffisant.

Comprenant la tension qui habite son mari, Charlotte lâche des yeux son fils qui tente d’attirer l’attention de l’elfe.

- Je sais que tu as beaucoup de pression depuis la descente des SS. Non seulement ils nous avaient à l’œil depuis des années, mais en plus ils ont des centaines de prisonniers qui en font des otages. D’autant plus qu’en temps que joker, tu dois coordonner la fuite avec les autres. Mais au final…

- Au final les dissidents ne sont pas une cohésion solide, termine Solen alors qu’il surveille la barre de téléchargement. Les dissidents se battent pour la liberté et l’égalité, mais au final, les tensions restent et sont un frein. Les Fou tentent de nous faire croire qu’ils ont un plan pour sauver les prisonniers juste avant la fuite, mais on sait bien que c’est une mission suicide et que personne ne veut s’y tenter. À part les membres de la famille mais ils n’ont reçu aucun entraînement et ne possèdent aucune arme.

- C’est pour ça que tu prévois notre fuite seulement avec Alaric, Tariel et un autre joker. Si je me souviens bien, un Fou devrait aussi nous rejoindre sur Kepler ?

- Oui, Solen prend une inspiration quand il voit la barre de téléchargement disparaître pour laisser place au symbole du VAD. Enfin pour le moment, voyons qui de nous deux à raison. Dans tous les cas, cela va nous rajouter une énième charge de travail.

Charlotte lance un dernier regard à l’elfe, ses yeux rouges dorénavant ouvert et braqués sur la fenêtre du salon, qui donne vue sur pratiquement toute la Cité. Notamment sur le bouclier en verre du vaisseau qui donne vue sur l’espace et ses étoiles. En passant, elle passe sa main dans les cheveux de son fils, l'exhortant de se calmer.

Le jeune garçon lève un regard limpide sur sa mère, devenant soudainement silencieux. Il lance un dernier regard à l’homme sur le canapé, qui l’ignore royalement, et décide de s’asseoir à côté de lui. Mains sur ses genoux, il balance ses pieds dans le vide, il lance un regard à l'elfe, puis tourne la tête en direction de ses parents penché sur l’ordinateur. Il repose encore le regard sur l’elfe qui, se sentant observé, tourne légèrement la tête en direction du nain à quelque dizaine de centimètre de lui.

Croisant ses yeux rouge, l’enfant lui sourit, heureux d’avoir enfin son attention. Quand des exclamations de surprise et de peur mêlées résonnent dans la pièce.

- Putain de bordel de merde, s’exclame Charlotte une main devant sa bouche, les yeux tremblant.

Se mettant debout sur le canapé, l’enfant pointe du doigt sa mère et crie.

- Maman à dit des gros mots. Il faut mettre le billet dans le bocal.

Charlotte et Solen lance un regard vide à leur fils. Tandis que l’elfe, captant la tension dans l’air et leurs visages crispés, se met sur pied et les rejoint en grande foulé. Baissant les yeux sur leur étrange miroir, l’elfe met quelque seconde pour comprendre ce qu’il est entrain de voir.

La colère, la tristesse et le désespoir mêlés. Malgré son visage impassible, ses émotions traversent ses yeux rouges qui se mirent à briller. Serrant ses poings jusqu’à s’enfoncer les ongles dans la peau, le sang gouttant le long de ses phalanges.

Comme un instinct de survie animal, Charlotte et Solen reculent vivement de l’elfe. L’air l’entourant devenue soudainement trop lourd pour être respirer. Comme si elle s’épaississait.

Fixant son visage, Charlotte baisse soudainement les yeux sur ses mains en sang. Quand quelque chose d’anormal se produit. Alors qu’une goutte coule le long de sa phalange, elle tombe dans le vide. Mais arrivé à mi-chemin, la goutte de sang ralentit, elle flotte dans l’air avant de faire machine arrière. Comme si on remontait une vidéo.

Mais ça ne s’arrête pas là. Tout le sang qui s’est écoulé de ses mains, le sang tachant ses vêtements, ou même la flaque de sang sur le canapé. Toute cette eau rouge dont les tissus se sont imbibés semble soudain contrôlée. S'extrayant des tissus, puis flottant dans l’air

Les yeux fixés sur ce phénomène, Solen réagi le premier en prenant son fils dans ses bras. Rejoingant sa femme, ils gardes les yeux fixé sur ce sang flottant. Tous deux ne remarque pas l’elfe qui se met à trembler violemment. Ni que ses yeux, dont la lumière se met à clignoter faiblement, s’éteint doucement, étouffé par des sentiments biens trop lourds.

À ce moment-là, l’elfe se promit. Alors que du sang se mit à couler de son nez et qu’il s'effondre à genoux vite suivit par le sang jusque là dans l’air. Il se promit que ou qu’il soit, et qui que ce soit, il promet. Levant les yeux sur le miroir montrant les cadavres brûlé, sanguinolent et brisé de ses frère et sœur d'armes. Il promet de les ramener et de faire souffrir l’être qui a osé ramené leur corps sans faire le rituel.

Il promet à ses camarades morts au combat, qu’il se vengera de ce monde qui semble les avoir effacé.

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