Chapitre 20

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Incrédules, tous porte leurs attentions sur Elijah et Solen. Ce dernier, alors que l’elfe remonte sur la terre ferme, court vers sa sœur et l’aide à se relever. Lui demandant si elle est blessée.

Perdue, Solange ne lui lance qu’un regard flou. Puis prise de lucidité, elle prend une respiration pour se donner de l’énergie et ainsi frapper son jumeau de toute ses forces en hurlant.

— Idiot de frère, elle le tape une seconde fois, suivit de frappes plus violentes les unes que les autres. Ça ne t’es pas venue à l’esprit de nous contacter et de nous dire que tu connaissais le Seigneur. Que tu l’a kidnappé.

— C’est pas moi mais Charlotte, tente-t-il de se défendre en reculant de plusieurs pas.

— Je m’en contrefous c’est la même chose, crie-t-elle en voulant le frapper de nouveau, quand elle croise les yeux rieur et un brin fatigués de son presque meurtrier.

Tournant la tête vers lui, elle se rend compte qu’il est légèrement plié en avant, la main sur son ventre. Solen suit le regard de sa sœur et, prenant un peu contenance, s’approche de l’elfe aux iris rouge.

— Elijah… commence le métisse, ne sachant que dire pour le ramener enfin chez lui.

L’ignorant, le Seigneur Phœnix contemple la clairière et les traces de leur petite bagarre. Passant du sol à moitié cramé, jonché des carcasses des yeux mécaniques ou des cendres des lianes, pour finir sur le jeune brun soutenant le blond se maintenant l’épaule, sûrement foulé. Puis cette thériantrope qui ne cesse de le scruter avec peur et curiosité.

Cet effroi dont ressentait la plupart de ses soldats quand il déployait son aura au combat.

Le tintement des bracelets le ramène au renard fantomatique, l’attendant devant la forêt. Sa main rouge de son sang, Elijah décide de faire marche arrière. Si seul un petit groupe composé d'humains et d’une thérianthrope le met dans cet état, il ne donne pas chère de sa peau chez les elfes. Surtout s’il entre clandestinement.

En boitant légèrement, il passe à côté du blond. Il lui lance d’ailleurs un regard rempli de colère qui lui tire un sourire. Solen rattrape l’elfe par le bras pour lui faire face.

— Elijah, rentrons au plus vite. Je te promets qu’on ira à ton sanctuaire, mais pour l’instant, rentrons.

L’elfe n’eut le temps de répondre qu’un œil mécanique filant à toute allure passe au-dessus de leurs têtes avant de se stopper juste devant le brun. Ce dernier retire son masque, dévoilant des yeux d’un vert lumineux, strié de blanc et de bleu. Il lève une main et semble toucher quelque chose d’invisible.

Elijah observe cet étrange jeune homme, intéressé par ses mouvements et sa concentration alors qu’il ne ressent aucun mana.

Quand la présence de la métisse s’approche. Côte à côte, il se rend compte qu'ils se ressemblent comme deux gouttes d’eau. Frère et sœur. Inconsciemment, il lève sa main jusqu’à son cou, mais n’y rencontre que la texture humide du tissu.

Durant ce bref instant, Solange perçoit comme un voile de tristesse recouvrir son regard. Qui fut coupé par l’intervention de Jon.

— On a plus de temps à perdre, un drone de surveillance à détecter des présences sur le mur ce qui est normalement impossible. Un fourgon de SS se dirige vers nous.

— Personne, sauf un elfe violent aux yeux rouges, attaque Solange.

— Je dirais que j’ai juste un penchant pour rendre les coups. C’est vous qui m'avez attaquez en premier, rétorque Elijah en haussant les épaules.

Offusquée, elle s’apprête à l’insulter mais Solen la retient une main sur son bras.

— On se rejoint chez moi, je vous mettrais au courant de la situation, il annonce.

Il empoigne Elijah et l’entraîne jusqu'à la voiture garé non loin d’ici. Surprit par son obéissances, il lui jette un regard et constate que son visage et bien pâle. Identique à leur première rencontre.

S’engouffrant, il aperçoit Édouard se redresser malgré la douleur, rassurer sa jumelle qui venait l’aider, et se rendre à leur voiture.

Elijah, lui, ne lâche par la renarde qui se détourne de lui. Et entrevoit la sœur de Solen se plaindre devant la carcasse de son véhicule, lui arrachant un sourire.

Enfin ils prennent de l’altitude, rejoignant la circulation. La faible luminosité et le calme de l’étang laisse place aux lueurs vives et aux bourdonnement de la Cité.

L’image le frappe soudain, cette ville et biens différente de toutes celle qu’il a connue. Elle est pareillement éclatante que la patrie de la lumière. Autant grouillante de vie que la forteresse de la terre. Aussi aérienne que l’acropole des tempêtes. Mais pourtant, elle est bien trop métallique.

Presque… inhumaine.

Morte.

L’être millénaire appuie sa tête sur le dossier, lassé. La main sur le ventre, il prête une oreille légère aux phrases de Solen qui sorte à une vitesse hallucinante. Le traitant de fou, d’inconscient, même de dégénéré.

— T’es pas fatigué à répéter toujours la même chose ? Le coupe Elijah.

Le métisse lui lance un regard incrédule avant de le reposer sur la route. Puis lui répond.

— Oui. Oui justement Elijah, je suis lasse de te réitérer sans cesse de ne pas sortir. Qu’il faut attendre que…

— Toi et Charlotte devrait ranger vos couteaux dans un tiroir en hauteur, il le stoppe de nouveau en posant l’arme sur le tableau de bord, j’ai surpris Kyrio l'utiliser pour se couper un morceau de gâteau. Je l'ai confisqué quand vous êtes revenue et l’ai caché dans ma veste.

Une mauvaise, bonne, habitude qu’il a gardée.

À leur retour de travail, Elijah avait demandé des informations à Solen sur le quartier elfique, ne trouvant rien de bien concluant sur internet. Mais ce dernier, sachant ce qu’il souhaite depuis plusieurs jours, a compris immédiatement le sous entendu de ses questions. Le ton est vite monté. Puis il a sauté du balcon.

Il considère l’expression choqué de son conducteur et se re-concentre sur la vitre. Il l’ouvre, tentant de sentir la nature dans le vent sur sa peau. Il ne saisit que l’huile qui l’agresse.

C’est ma sœur.

Sa main cherche quelque chose sur son cou vide, par-dessus les tissus mouillés de son haut et de son écharpe. Poussant un soupir, Elijah est soulagé d’enfin atteindre le foyer des Royer.

— Ou sont les autres ? Il s’informe.

— Ils utilisent une route différente. Mais on arrivera certainement ensemble.

Cela s’est avéré quand au pas de la porte, le duo fait face au groupe. Elijah leur lance un sourire hautain. Solen les dépêches de rentrer, voulant éviter le regard de ses voisins. L’elfe est le premier à entrer, bousculant la métisse.

Solange jure les dent serrés, exaspérée de son comportement. Mais son visage rayonne quand une petite tête blonde court dans leur direction. Elle s’apprête à le réceptionner dans ses bras, sauf que ce morveux l’ignore royalement pour suivre l’elfe dans le salon en disant.

— Eli, Eli, moi aussi je veux sauter comme toi. Comme les Seigneurs Sith. La prochaine fois, on le fait ensemble. Dis Eli, Eli.

Fatigué, Elijah dépose son doigt sur son front, évitant de justesse que le gosse s’accroche à sa jambe blessée.

— Charlotte peux-tu récupérer ton moulin de fils ? Il ordonne d’une voix douce, en levant les yeux sur elle.

La mère du garçon les dévisages, notamment son visage exténué, avant de finir sur sa belle-sœur et le reste du groupe. Leurs états est aussi pitoyable les uns que les autres. Prenant une inspiration pour calmer le mal de tête qui arrive, elle propose.

— Je vais faire du café, qui en veut ? Tous, je présume, elle marmonne en partant dans la cuisine.

Elle appelle Kyrio, qui suit silencieusement sa mère. Elijah se laisse tomber sur la chaise, tournant le dos au groupe pour regarder le dôme du vaisseau. Il entend Solen les inviter à s’installer à la table, qui se trouve malheureusement juste derrière le canapé à côté de lui.

Fermant les yeux, il tente de se reposer mais surtout, de guérir sa blessure au ventre. Du moins avec le peu de mana qu’il lui reste. Cette lance dentelée lui a massacrée sa chair quand il l'a retirée. Salop de karja.

— Solen, je pense que tu as des explications à nous donner.

Impuissant, Solen jette un regard sur sa sœur qui ne cesse de fixer l’elfe. Jon, qui assiste Allison pour guérir l’épaule d'Édouard, intervient.

— J’ai hacké tout le réseau sur notre passage. Personne ne sait qu’on est ici.

Le père de famille sent une partie de la tension le quitter. Charlotte pose les tasses de café sur la table et demande.

— Comment il va ?

Après une dernière dose d’énergie, Allison secoue la main pour faire disparaître de la fumée bleu que dégage sa magie. Édouard bouge son épaule, étire son bras, et répond.

— Mieux. Elle ne s’est pas disloquée au moins.

Charlotte lui sourit. Elle couve du regard son fils s’installer sur le canapé avec sa Nintendo. Elle s'assoit à côté de son mari, se gratte la gorge, ne sachant quoi aborder en premier.

— Tu devrais peut-être nous dire qui il est ? L’invite à commencer Jon.

— D'accord, mais, vous n'allez pas me croire.

— On a déjà une petite idée à la question, continue le hacker, on pense que les Hauts Dirigeants on utilisaient une relique qui à permit à cet elfe de devenir ce qu’il est aujourd’hui.

— T’a tout faux, coupe Charlotte.

Elle lance un regard à Elijah, qui les écoute avec attention. Ça ne devrait pas lui plaire qu’il le traite de cobaye, d’une expérience humaine. Mais étrangement, l’être millénaire ne dit rien. Se levant, elle va dans sa chambre pour chercher la tablette ramené du centre. Le temps qu’elle l’active, Solen explique.

— Juste avant la descente des SS, Charlotte avait découvert ce qu’est cette relique. Mais l’attaque et la surveillance assidue nous a empêchés de vous joindre en toute sécurité. Surtout que le « Seigneur » en question habite chez nous depuis ce jour.

— Pourquoi ne pas nous avoir contacter via Tariel ? Demande Allison.

— Car personne ne doit le savoir, intervient Charlotte. Absolument personne.

Interloqués, le groupe la regarde. Ayant préparer les dossier, elle commence.

— Déjà, avant de vous montrez ça, je vous remet dans le contexte.

Doucement, l’elfe ouvre ses yeux. Car enfin, elle va leur raconter son histoire. Leurs histoires.

— Tout d’abord, rappelez-vous que l’Ancien Monde était rempli de magie. Appelé magoï, c’était le fil conducteur, l’océan qui reliait le monde en une seule et même entité. Les êtres magiques, dit faés qui pouvaient le manipuler, ne se cachaient pas et cohabitaient avec les humains de l’époque. Certaines espèces et cultures ont aujourd’hui disparue. Mais tout se mélange n’était pas forcément homogène. Des tensions entre les religions, la mentalité, créèrent ce qu'on appelle l'Insurrection. Une révolte fomentée par des chefs des Grandes Familles, des Rois et des Empereurs contre celui qui les gouverne tous. Le Monarque.

— Pourquoi est ce que tu nous raconte les légendes qu’on a étudiées au collège, la coupe Edouard.

— J’y viens. Le Monarque n’était pas sans défense. Il avait non seulement sa garde personnelle, mais aussi les Seigneurs qui le protéger. Malheureusement ils ne purent éviter le massacre et les batailles sanglantes de l’Insurrection. La dernière d’entre elle, le Cataclysme, fut si puissante qu’elle détruit un continent en entier.

— Oui, la majorité du monde à réussi à fuir dans l’Alter Égo, qui sont plusieurs bulles de dimension parallèles reliées à Ruh’témia, découvertes bien deux milles cinq cent ans plus tard. L’autre partie mourut à leur ultime combat. Tandis que le reste survécut miraculeusement et façonna les bases de notre monde, termine Jon.

— Où veux-tu en venir Charlotte ? Demande Allison.

— C’est Seigneurs. Ils étaient trois. Le Seigneur Griffon, connu pour être un puissant archimage. Le Seigneur Hydre, une sirène qui possède une connexion et est capable de manipuler cette entitée, cet océan que forme le mana. Puis, le Seigneur Phoenix, un elfe aux yeux rouge sang, l’unique être immortel grâce à son familier et le seul pouvant utiliser la magie du sang.

À la fin de sa phrase, Charlotte attend une réaction de leur part. Chacun ont le regard braqués sur elle, traitant chaque mot de son discours. Avant de tourner d’un même mouvement la tête en direction de l’elfe qui lève immédiatement la main, la secouant comme s’il chassait une mouche.

— Pour information JE suis le Seigneur Phoenix, je ne répondrais à aucune question. Si vous voulez savoir, demandez à Charlotte, elle possède toutes les réponses.

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