Chapitre 21

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— Attend, attend, attend, répète Solange en balançant ses mains et énumère d’une traite. Pose. Vous êtes entrain de nous dire que, cet homme, assis tranquillement, qui a disloqué l’épaule d’Édouard, fondu les drones de Jon, brûler le pouvoir d’Allison. Cet individu recherché par la Section Spéciale depuis plus d’une semaine, ce fou qui a bien faillis me planter la gorge, ce bâtard qui à détruit mon aéronef, et le Seigneur Phoenix d’il y a trois milles ans.

La jeune femme récupère son souffle. Les têtes se tournent vers Solen et Charlotte, incapable de leur donner une réponse. Puis tous dévisage l’elfe au yeux rouge qui s’exclame.

— Réctification, vous m’avez abordés, puis suivis et attaqués sans aucun motif valable. Je me suis senti agressé, naturellement, je me suis défendue. De la simple défense.

Outrée, Solange lui lance un regard noir, prête a rétorquée.

— Aussi, je n’allais pas vous tuer. Juste vous blessez pour pouvoir m’enfuir, il leur adresse un sourire, après tout cela nous aurez mis dans l’embarras. N’est ce pas Solen ?

Ce dernier ne dit rien, abasourdis. Passant une main sur son visage, sa femme le sauve en leur donnant les réponses.

— Passons, on a d’autre chose plus urgente. Nous avons trop peu d'informations sur le Cataclysme. Bien qu’englouti sous les océans, détruit par les séisme, ou encore brûlé par les explosions des volcans du continent. Des pilleurs ont réussi à trouver ce champ de bataille.

— Le groupe de James, en conclut Jon.

— Oui. Ils ont récupéraient ce qu’ils pouvaient sur place avant que des téras n’interviennent. Photographiant tout le reste comme preuve. Des armes, des reliques, des armures, des cadavres d’hommes ou de monstres mais surtout, le corps intact et coincé dans la glace du Seigneur Phœnix Elijah Alktêr.

Charlotte affiche une photo sur l’écran et le tourne vers eux.

Allison détourne le regard, ne supportant pas la dureté mais néanmoins, vivacité de ces images. Seules les légendes ont dépeints cette guerre. Mais aucun ne décrivit sa barbarie.

Jon passe son bras sur les épaules de sa petite amie, tentant de la réconforter. Édouard y fait face en silence, tandis que Solange ne peut cacher l’horreur sur son visage.

Les cadavres de soldat lui provoque un haut le cœur. Aucun d’eux n’est intact. Des membres manquant, leurs armures en partie détruites, brûlées, mordus, griffées. Leurs éclats disparaîent sous une couche de crasse et de sang.

Mais rien n’est comparable à leurs expressions figés depuis trois mille ans. Outre leurs blessures, ce qui frappe aux yeux du groupe se sont ses veines noires sur les corps.

Solange déglutit difficilement, voulant se détourner quand elle fit face à l’image de cadavre d’une sirène arborant, sur ce qui fut une armure éclatante, les armoiries d’une Hydre. Suivit d’une femme à la chevelure blonde. Le Seigneur Griffon. Puis celle d’un homme aux cheveux et à la barbe poivre et sel, dont son identité est écrite dans un petit paragraphe sur le côté. Le Monarque.

À la fin, l’image de l’elfe aux yeux rouge assis juste derrière eux s’affiche. L’armure en partie détruite, exposant ses blessures. Seul son corps flotte dans cette prison de glace, en position fœtale, tandis que les autres sont allongés sur des tables d’autopsies.

N’y tenant plus, Solange détourne le regard. Elle rencontre le dos de l’elfe, ses yeux tournés vers la fenêtre donnant sur le dôme. Sa main serrée sur le haut de son torse. Cela l’étonna qu’il ne fit aucun commentaire sur son histoire.

— Le vaisseau a explosé dans l’espace, se souvient Édouard, comment les SS aurait-il pu récupérer tous ces corps ?

— Certainement ils les avaient mis au frigo, une section que quelque vaisseau possèdent. Elle permet de garder les cadavres et les reliques à l'abri de la pollution. C’est prouvé, que certains artefacts finissent en poussières au contact de l’atmosphère après être enfermés durant des siècles. Notamment si on prend en compte le mana. Cela les a sauvés si ont peut dire, explique Jon en lisant les divers document à travers ses lentilles.

— Solange m'avait fait part de vos enquêtes. Et tout cela ne m’amène qu'à une seule hypothèse, les pilleurs ne s'attendaient pas à trouver ce champ de bataille. Certainement cherchaient-ils des reliques plus puissante à vendre. Alors une fois dans l’espace en sécurité loin des téras, leur chef à voulus négocier le prix. Cet appel à permis aux Hauts Dirigeants de connaître leurs réussites, termine Solen.

— Mais durant la communication, il y a eu une réaction. Intervient Solange en se souvenant de son interrogatoire avec James. Un des pilleurs s’est approché de trop prêt d’Elijah, déclenchant l’explosion.

— La première source de mana qu’il rencontre depuis sa prison de glace, développe Allison, chaque être vivant contient du mana plus au moins important même si cette quantité à baissée depuis le Cataclysme. Cela a dut provoqué un stimulus, une réaction virulente dont les deux énergies se sont fait face.

Solen acquiesce, abondant dans son sens, et révèle.

— Un équipage s’y est rendu et ont tout rapportés à la Cité. Après diverses observations, ils ont découvert que Elijah était toujours en vie dans la glace. Dans le coma depuis la guerre. Ils ont décidés de le réveiller. Cela prit plusieurs mois, mais ils y sont parvenus. La tablette qu’il a volé à l’un des scientifiques ne dévoile pas tout hélas, mais on peut en déduire qu’ils voulaient l’utiliser comme sorte de noyaux pour une arme. Ils étaient prêts à le menacer s'il ne coopère pas. Sauf que personne ne s’attendait à ce que, dès qu’il ouvre les yeux, il s’enfuit en sautant du toit d’un immeuble de six étage encore faible et blessé.

— Blessé ? réitère ironiquement Édouard, car il ne lui a pas sembler que ce soit le cas.

— Oui, confirme Charlotte en leur montrant son bilan médical. Des blessures datant du Cataclysme. De ce que j’ai comprit, seule une exposition à haute concentration de mana pourrait le soigner.

— Il ne guérira pas normalement, assimile Jon. Son organisme nous ressemble mais il est bien différent. Il est dépendant au mana. Toutes les fluctuations du vaisseau et les comportements étranges des animaux, sensibles à la magie, sont du à lui.

— Oui, d’après les donnés, avant son réveil, il absorbé inconsciemment le mana environnant. Heureusement, cela n’a jamais été fatal.

— Alors pourquoi sauter du haut d’un immeuble, fuir et prêt à se battre s’il est dans un aussi mauvais état ? Demande Allison en lançant avec inquiétude un regard à l’elfe.

Mais son aura a la fois brûlante et glaciale à disparu. Comment parvient-il à contrôler son aura jusqu’à la faire disparaître ?

— Et bien… commence Solen, la voix hésitante.

Elijah intervient après un long silence.

— Car il me faut des réponses, se redressant sur le fauteuil, il leur fait face. Pour cela, je dois me rendre à l'arbre-mère du quartier elfique.

— Que veux-tu savoir ? Tente de comprendre Solange.

L’elfe ne lui répond pas, l’ignorant royalement. Baissant les yeux sur sa tasse de café froid, elle se demande si lui verser le contenu sur sa foutu tête aux oreilles pointues suffira à lui attirer son attention. Quand la question de Charlotte jette un froid dans la pièce déjà pas très chaude.

— Tu à évoquer une deuxième Insurrection, pourquoi cela Elijah ?

Serrant des dents, l’elfe décide finalement de poser ses yeux sur le groupe. Les détaillant un à un. Tentant de déchiffrer leurs visages. De comprendre leurs intentions. Hélas il ne les connaît pas suffisamment, ni ce monde pour saisir quel serait leurs rêves et leurs cauchemars.

Il ne possède plus la capacité de lire leurs cœurs.

Est-ce qu’il peut les considérer comme des alliés ?

Bien sûr que non, ils sont tous morts il y a trois mille ans. Sûrement brûlés, dévorés ou brisés.

Comment les utiliser ? De quel manière il doit avancer ses pions ? Sur quel chéquier il joue ?

De toute façon, a-t-il envie de jouer de nouveau ? Non, la partie est fini depuis longtemps. Dans ce cas, pourquoi sa voix refait-elle surface ? Il étais totalement impuissant il y a trois mille ans, alors aujourd’hui ?

Ignorant les regards sur lui, Elijah ne put retenir le rire sans joie de sortir de ses lèvres. Tout comme ses mauvais souvenirs ressurgir, ainsi que les larmes qui l'accompagnent. Il les empêche de rouler sur ses joues. Non, le temps des pleurs n’est pas pour maintenant.

Les vidéos des élus possédés par sa voix tournent en boucle dans sa tête, superposés à ceux de son époque. Les yeux lumineux, leurs marques s’agrandirent, leurs auras illuminer tout ce qui les entoure.

Tendant le bras, il attrape la tasse de la jeune brune à la peau halé et la boit d’une traite. Solange, la bouche grande ouverte, s’apprête à la lui arracher des mains, quand il avoue.

— Cette voix dont tu m’a parlé, il dit a l’intention de Solen mais à l’écoute de tous. Celle qui habite les élus avant qu’ils ne se fassent tuer ou attraper. C’est la même que celle qui nous avait prévenu du Cataclysme. Ou du moins, elle a essayée.

Surprise, la métisse tourne le regard vers Édouard, vers le père de son défunt meilleur ami. La mâchoire serré, le teint blafard, il demande avec difficulté.

— Comment ça ?

— Cette voix à tenté de nous prévenir à travers les élus, ce que vous appelez les marqués, de l’avenue d’une créature emprisonnée bien loin dans les étoiles. Elle fut étouffée par les braises de l’Insurrection. Les guerres, les catastrophes, les cieux qui se déchirent et j’en passe. Tout ce qu’a provoqué l’Insurrection durant des années avant le Cataclysme. Elle nous aient arrivée trop tard, nous permettant juste de nous préparer à nous battre et à faire fuir la population. Bien que nous sachions qu’il était trop tard. Que cette bataille serait notre tombeau.

Se frottant les yeux, Elijah tente d'effacer les réminiscences qui apparaissent dans son esprit et étouffes ses sens.

— Alors cette voix, intervient Édouard en retenant un sanglot, qui a causé la mort des marqués, qu’essaye-t-elle de nous dire ? Contre quoi nous mais-t-elle en garde ?

— C’est pour répondre à cette question que je dois me rendre là bas, il affirme sourire au coin.

— Mais enfin, c’est impossible, conteste Solange en regardant d’abord son frère puis l’être millénaire, les elfes ont fermés leur quartier il y a déjà quarante ans. Ils se sont isolés du vaisseau, devenant complètement autonome.

— Mais si nous t’aidons, les interrompant, Édouard se penche sur la table, le regard ancré dans celui rouge rubis de l’homme. Si nous t'emmenons là-bas, pourras-tu répondre à ma question ?

Surpris, l’elfe lève un sourcil, l’enjoignant à suivre d’un signe de tête.

— Je te la poserai une fois sur place. Tout ce que je te demande, c’est la vérité.

Après un instant de silence, Elijah déclare.

— Dans la mesure du possible, le visage du blond se rembrunit, accentuant ses rides. J’ignore qui va me répondre et si ils auront mes réponses. Mais j’ai espoir que cela soit possible.

À cette phrase, il lance un regard au renard fantomatique caché sur le balcon, entre les rideaux. Le suivant, Allison découvre un bref instant ce renard brun avant de disparaître derrière le rideau, laissant une fumée d’un bleu pâle sur son passage.

— Quand bien même cela aurait été possible, intervient Jon. Il va falloir attendre. Un fourgon de SS sont sur les lieux et tente déjà de reproduire les faits avec les voyeurs. Ils essayent aussi de savoir qui est le propriétaire de la moto.

— Comment tu peux être au courant de ça ? Demande l’elfe réellement curieux.

Malgré sa fatigue, l’elfe avait perçu le bruit d’une unité déployée sur les rives de l’étang. Bien que cela soit à plusieurs kilomètres.

— Grâce à ma connexion au réseau du vaisseau, explique Jon en pointant du doigt ses lentilles vertes, j’ai accès à toutes les caméras de surveillance, aux drones et j’en passe. Sur le retour j’ai effacé toute trace de notre passage ou de ta fuite. J’ai aussi supprimé les données sur la moto pour ne pas remonter jusqu’à toi. Mais ce n’est qu’un sursis. Solen, il faut que vous rejoigniez Tariel et que vous vous cachiez au quartier treize. Là-bas ils n’ont aucune autorités.

Elijah passe outre le fait que le jeune brun l’a tutoyé, touché en plein dans son égo, et tente d’assimiler les informations qu’il vient de déblatérer.

— Si je comprends bien, cette Ville des Étoiles, la population de ce vaisseau, et sous surveillance continuelle grâce à ces divers yeux mécaniques. Et toi, en utilisant ces… truc, tu a accès au réseau qu’ils forment.

Jon dévisage l’elfe sous un nouveau jour. Il ne s’attendait pas, à cause des millénaires et de la science les séparant, qu’il réalise aussi clairement la situation.

— Ne me regarde pas comme ça, grogne Elijah, après tout, c’est une version différente de la toile de Cyriel. En plus voyant.

Ne le comprenant pas, le Seigneur Phœnix sent les regards incrédules des hommes et femmes en face de lui. Balayant l’air de sa main, l’elfe efface le sujet comme s'il n'avait jamais été abordé. Il décide de se mettre à côté du brun, posant une main sur son épaule. Jon se crispe immédiatement, n'aimant pas le changement de comportement de l’elfe.

Sur le qui vive, Solange et Édouard se lèvent de leur chaise, prêts à se jeter sur lui.

Sourire aux lèvres, Elijah les observe tour à tour, décidant de finalement toiser du regard la plus grande menace.

— Range tes flammes, jeune renarde, je ne vais pas tuer ton mâle.

Surprise, Allison ne se laisse pas démonter. La main déployée sous la table, la chaleur familière de la magie coule sur ses doigts. Elle soutient le poids de ses iris flamboyant.

Accentuant son sourire, Elijah prend plaisir de voir la renarde tentant de lui faire face. Mais allégeant l’atmosphère, il explique.

— Je propose un marché.

Sentant le plan foireux, Solen s'échange un regard avec sa sœur, se redressant pour stopper l’elfe. Mais ce dernier le devance.

— Je suggère que vous m’emmenez à l’arbre-mère en sécurité et sans faire de remue ménage, en contre parti, je répondrais à toute vos question concernant les élus et la voix. On est d’accord.

— Pas d’accord, s’oppose avec véhémence Solange, ne détournant pas le regard. Si on y va autant se rendre tout de suite aux SS, voir aux Hauts Dirigeants tant qu’on y est.

— Faux, car notre beau brun aux mille yeux pourra utiliser l’un de ses sorts et nous cacher de leur vue.

— Mais enfin, je suis pas un sorcier moi, crie Jon en levant la tête vers l’elfe qui l’ignore.

— Il ne s’agit pas de sortilège mais de logiciel de piratage qui, à la moindre erreur, se fera prendre, tente d’expliquer Solen.

— Ça m’étonnerais alors qu’il a accès à la toile dans son intégralité de la ville. Je me trompe ? Il demande en baissant uniquement ses yeux sanglant sur le brun, faisant toujours face à la jeune femme devant lui.

Sous son regard qui ne reflète aucun refus, Jon sent ses épaules s’affaisser, comme un enfant pris en train de mentir.

— Bah, théoriquement, oui, je pourrais pirater le réseau alentour, et nous rendre invisibles en quelque sorte. Mais c’est plus compliqué que ça, marmonne le geek.

— Ça, c’est pas mon problème, réplique l’elfe en claquant de la langue.

— C’est trop risqué, crie Solange en plaquant ses mains sur la table, faisant trembler les tasses encore remplies de café. Une seule erreur et les SS débarqueront ici. Il est hors de question que mon frère ou qui que ce soit se fasse embarquer, surtout mon neveu.

— Si ces hommes en noir entre en forces dans cette maison, je les tuerais, c’est aussi simple que cela.

Son sang se glace. Tous peuvent sentir que l’elfe ne ment pas. C’est comme si une aura glaciale s’est déployée à ses mots.

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