Chapitre 23

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Bien que cette Ville des Étoiles ne soit faite que de métaux. Que son air et une odeur d’huile et ces lumières soient fausses. Malgré tous ses défauts qui lui donnent l’impression d’être à l’intérieur d’une maquette d’un nain enfermé depuis des années dans la cave la plus profonde du bastion de la terre dans les entrailles des montagnes.

Elijah fut malgré lui subjugué par la vue en hauteur que lui offre cette voiture.

Une nuit éternelle attribué par l’espace. Son tableau s’illuminant par ces nuages coloré et brillants de ces étoiles lointaines. Éclairé par ces différentes lueur de la Cité. Des lampadaires jaunâtre, en passant par les lignes bleu des routes aériennes et les lumières rouge, orange, rose et vert des multiples boutiques. Le tout aveuglé par ces panneaux publicitaires.

Oui, bien malgré lui, Elijah ne peut mépriser ce charme étrange.

— Comment vas-tu obtenir ces réponses ?

Une voix étouffé par la colère. Il toise la jeune femme assise sur sa gauche. Ses yeux noisette continuent de l'épier sans ciller. Ses long cheveux d’un brun foncé, serré dans une tresse, laissent échapper quelque mèche rebelle qui encadre son visage, se confondant presque avec sa couleur de peau un peu plus clair.

— Ça ne regarde que moi, détaillant la thériantrope, il ajoute. De toute façon vous le découvrirez bien assez tôt.

L’elfe croise le regard du blond et du brun dans le rétroviseur assis juste devant lui, et retourne à sa contemplation. Ce qui ne dure guère longtemps.

— On ne doit pas perdre de temps je te rappelle, plus on en saura, et plus vite on agira.

Ne pouvant rétorquer à une constatation aussi logique, il répond simplement.

— Tout ce que vous avez à faire c’est de m’escorter jusqu’aux racines de l’arbre-mère.

— Et après ? Continue Solange, voulant lui faire cracher le morceau.

— Après vous regarder de loin en commandant des gâteaux et une boisson. Si les elfes n’ont pas changé leurs habitudes, ils produisent d’excellentes briques de légumes.

Son ton acerbe ne passe pas inaperçu. Se mordant la lèvre, la jeune femme se retient de lui lancer une réplique. À la place, elle demande.

— Si tu es bien celui que tu affirmes être, comment peux-tu obtenir des réponses sur la situation actuel et tenir notre marché, alors que trois milles ans nous séparent ?

Car aucune preuve, si ce n’est des photos, dont ils n’ont pas prouver l’authenticité, abonde dans ce sens. Peut-être que cet elfe a eu accès à la relique récupérer sur Ruh’témia et qui lui a conféré d'étranges pouvoirs, le changeant physiquement.

Piqué à vif, Elijah lui répond d’un ton cinglant.

— Rien ne t’oblige à me croire. Mais ne remet pas en doute ma parole, et encore moins mon identité. Qui d’autre affirmerait qu’il est le Seigneur Phoenix. Qui pourrait être un elfe aux yeux rouge du sang qu’il a vu et fait couler. Qui serait capable de manipuler le sang, le flux le plus naturel de la magie du vivant avec les flammes des oiseaux de feu. Qui inventerait d’avoir survécu à la bataille contre le Béhémot Apophis, rester prisonnier de la glace durant des milliers d’années. Qui oserait porter impunément mon nom ?

Un rire jaune lui échappe. Il plonge ses yeux dans ceux de la jeune femme qui, enfin, tremble de peur. Il serre des mâchoires, rictus au lèvre.

— Pour en plus se réveiller non sur sa terre, mais dans une Ville des Étoiles. Que dis-je, un vaisseau. Pour apprendre que les Hommes ont fuis la planète pour laquelle tant se sont sacrifiés et vous perdre dans cette noirceur sans fin. Oh crois moi, je suis l’unique Seigneur Phoenix, dernier survivant de cette meretrix de guerre. Et je m’en serais bien passé. J’aurais préféré mille fois mourir auprès des miens.

Tremblantes, Solange fait face au regard sombre de l’elfe avant de baisser la tête. Ses yeux ne mentent pas.

Une main aux ongles telle des griffes, recouvert d’un vernie bleu, enveloppe la sienne. Elle jette une œillade à sa camarade, les poils de ses oreilles et de sa queue hérissée.

À travers ses lentilles, Jon remarque la tension. Les poings serrés sur le volant, Édouard est prêt à intervenir.

— Nous serons bientôt arrivés, le devance le hacker. J’ai un contact à l’intérieur. Dès que nous passerons le contrôle, il sera au courant de notre présence et viendra nous soutenir. Mais j’ignore s'il pourra nous emmener aux racines de l’arbre-mère. C’est uniquement sur permission du Roi.

— Nous aviserons, répond simplement l'elfe, ne détournant pas le regard de la vitre.

Le reste du trajet se fit dans un silence pesant. Solange réussit à calmer ses tremblements mais ne lâche pas la main de sa meilleure amie.

C’est étrange. Lors de l’explosion, quand elle a plongé dans ses yeux, un sentiment de protection l’a envahi. Comme si tant qu’il sera là, plus rien ne leur arrivera. Mais à l’instant, c’est comme si toute la haine du monde lui a serré le cœur, glaçant ses poumons.

Les deux face d’une même pièce. L’une brûlante d’une ardeur de les protéger, l’autre, glaciale d’éliminer les obstacles.

Elijah sort de sa contemplation tandis qu’ils atteignent un portail métallique recouvert de relief. Ce long détour pour éviter tout contact avec les hommes en noir à mis à rude épreuve sa patiente.

Avec nostalgie, il détaille les sculptures des deux elfes armé d’arc et de lance, tous deux protégeant le dessin de l’arbre derrière eux. Bien que certain symbole important à ce peuple n’y figure pas.

Profitant que le blond stationne le véhicule devant une cabine, le brun lui tend une paire de lunette aux verre sombre.

— Pour cacher la couleur de tes yeux, explique Jon.

Elijah les lui arrache et les met sans un mot. Bien qu’il pense au plus profond de lui qu’elles sont de mauvais goût.

Édouard fait face au gardien qui examine chaque personne présente dans la voiture, casquette ou y est inscrit sécurité relevé d’une main.

Certainement pour se donner un air supérieur.

Pense le Seigneur Phœnix jugeant le comportement du garde.

— Autorisation d'entrer ? Il finit par demander.

Jon lui tend une carte. Elijah détaille en un instant sa couleur d’un noir bleuâtre, orné d’une feuille. Sans aucune expression, le gardien met l’objet dans une sorte de boîtier. Dans le même temps, un drone apparaît en face d’eux et d’un rayon bleu, examine la voiture et ses occupants.

Remarquant l’attitude surpris et scrutateur du Seigneur, Jon explique.

— Depuis leur isolement, l'entrée au quartier elfique est fortement protégée. Seules les livraisons et une poignée de personnes possédant une autorisation peuvent entrer. Pour tous c’est la même règle. Pas d’arme, de robot ou de substance illicite. Ce drone permet d’examiner avec son rayon la voiture et notre identité.

— Il n’y a donc qu’un gardien ? Demande Elijah.

— Oui et non. La porte est certes gardée pas un elfe, mais un immense dispositif de surveillance sophistiqué alertera les gardes se trouvant de l’autre côté pour intervenir immédiatement. En plus de trente ans, ce mécanisme n’a jamais failli.

Le Seigeur Phœnix étudie silencieusement ce drone, dissemblable par les runes qui le recouvre. Son étrange rayon étendu tel un filet bleu traverse le véhicule et son corps.

Le petit robot coupe son halo et rejoint le gardien. Déclarant qu’il n’y a rien à signaler, il redonne la carte et leur ouvre le portail.

Passant l’immense porte, Elijah tente de retrouver cette essence naturelle que seuls les elfes sont capables d’émettre. Une aura verdoyante que le vent emporte dans les feuillage. Un air rempli de la magie dégagé par la nature. Mais ce qu’il vit est tout autre.

Malgré lui, la déception est grande, ses espoirs se brise un par un.

Il n’y a rien de naturel ici. Le vivant et aléatoire, un hasard bien fait. Ce quartier est planifier de la plantation du buisson, à la position de l’arbre, aux agencements des maisons. Tout fait par ce béton et ce métal. L’unique touche spontanée sont ces enfants qui se transforme en artiste de rue. Les murs étant leurs toiles.

Les deux jeune femmes sourirent d'enthousiasme. Comme le disait les rumeurs qui circulaient à travers les dissident, ce quartier protège depuis vingt ans les marqués. Il n’y a qu’à constater leur grand nombre.

Solange s’apprête à demander à l’elfe si ces personnes sont bien les élus auquel il fait référence. Mais son expression fermé repousse sa joie. Il regarde droit devant lui, désintéressé de ce qui l’entoure.

— Est-ce que ça va ? Elle demande d’une voix basse.

Elijah lui accorde un faible regard.

— Pourquoi cette soudaine sollicitude ?

Ne tenant compte de son ton acerbe, Solange s’explique.

— Tu semble aigri, on dirait tu regarde une horreur.

— Peut-être est-ce le cas. Ce quartier dédié aux sylvestre, n’a absolument rien d’inhérent.

— Que veut tu dire ? Demande Édouard, se garant devant la mairie, ou les attend déjà un elfe accompagné de quatre gardes du corps.

— Les elfes sont les médiateurs de la nature, de la vie sauvage, des arbres et des fleurs. Mais ici, dans leur propre quartier, je ne vois rien de naturel. Juste un faux semblant.

Sur ces mots, il sort de la voiture.

Le groupe est déconcerté du comportement hostile de l’elfe. Était-ce finalement une erreur de l’avoir emmené ? Édouard commence à douter de sa décision alors qu’il rejoint l’elfe, voulant l’empêcher d’aborder le conseiller du roi. Heureusement, le Seigneur Phœnix les attend patiemment, les mains dans les poches. Le blond se poste juste devant lui, le cachant des regards curieux des gardes, tandis que Jon, accompagné d’Allison, aborde l’elfe.

Solange, elle, préfère rester légèrement en arrière, l’encadrant pour le surveiller.

— StormEye, c’est un honneur que de vous voir en personne et non derrière un écran, déclare l’elfe habillé d’une longue toge bleu nuit.

— Hélas, je crains que cela ne soit pour une bonne raison, dit Jon.

— Je m’en doute. Mais grâce à votre soutien, nous avons pu recueillir nombre de jeunes marqués et nous ravitailler. Si je suis en mesure de vous rembourser d’une quelconque façon.

Curieux, Elijah se penche vers le blond et demande.

— Pourquoi l’appelle-t-il StormEye ?

— C’est son pseudonyme, répond simplement Edouard.

— Pseudonyme ?

Solange garde un œil sur son coéquipier, qui explique leur situation au conseiller en ôtant quelque détail, notamment l’identité de l’elfe à côté d’elle.

— Un faux nom, qu’il se sert en tant que hacker, devant son regard interrogatif, elle tente d’expliquer. Les hacker sont des pirates informatiques, Jon à gagner son surnom car il utilise quotidiennement une seule méthode. On t’a raconté qu’ici, tout est relié à un même réseau. Dans le monde numérique, on nomme ce système In-the-wild, qui signifie dans la nature. Grâce à ses drones, Jon fait partie intégrante de cette jungle virtuelle. Un jour, il a cracké le serveur de toute la Cité, créant un cyclone informatique avec un seul lieu protégé ou il se trouvé.

— L’œil de la tempête, termine Édouard, c’est la traduction de son pseudonyme.

Un sourcil levé, Elijah trouve cette anecdote intéressante.

— Et cet homme ?

— Jon a fait beaucoup de chose en tant que hacker avant de nous rencontrer. Notamment le soutien pour consolider les logiciels du quartier elfique.

— L’elfe rembourse cette aide avec une demande, en déduit l’être millénaire.

Édouard acquiesce.

Le regard caché derrière ces lunettes, il juge les gardes et le conseiller qui s’approche de lui.

— J’ai cru comprendre que vous aviez une requête.

— C’est exact. Jon a dû vous expliquer la situation plus au moins urgente. Il faut nous rendre immédiatement aux racines de l’arbre-mère, intervient Elijah aux grand damne de Solange et d'Édouard.

— Seul le Roi peut donner une telle autorisation.

— Je me suis mal fais comprendre, je crois, retirant ses lunettes, Elijah plante ses yeux rouges dans le regard horrifié de l’elfe.

Sentant son aura qui était jusque là presque inexistante, les gardes du corps se mettent en position de combat, armes levée dans sa direction. Un simple coup d’œil suffit au Seigneur Phœnix de reconnaître les cryptic, des lances magiques des chevaliers sylvestre. Finalement, tout n’a pas disparu de son époque.

Ignorant les regards ahuris du groupe d'humains qui l’accompagne, Elijah propage son aura pour les empêcher de faire le moindre geste, utilisant avec subtilité la magie du sang. Mais ce simple effort lui tire sur sa blessure au flanc et fait crisser ses os cassés.

— Je dois me rendre au sanctuaire dans les plus bref délais. Autrement dit, maintenant.

Reprenant ses esprits, l’elfe bafouille quelques mots incompréhensibles et finit pas prononcer.

— Suivez-moi.

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