Chapitre 25

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Il profite de la chute pour absorber l’énergie familière des reflets mauves sur son corps. Il atterrit à genoux, s’imprégnant de l’odeur de l'herbe. La tête baissée, il craint que cette lumière s'échappe. Comme le visage de ses amis. Comme la chaleur de son phoenix. Comme l’horizon qu’il avait depuis le sommet de sa tour.

Fébrilement, Elijah relâche son souffle, ouvrant ses yeux d’un rouge écarlate.

Un bassin d’eau brillant d’un mauve étincelant provenant de la multitude de cristaux qui forme son fond. Mais celle-ci est étrangement pâle, lui qui a visité des sources si puissante qu’elle rendait aveugle pour le reste de la vie.

Elijah ignore les oracles et gardes qui s'approchent de lui criant en agitant des bras.

Pire que des mouches.

S'arrêtant au bord de l’eau, il observe la structure en pierre qui trône au milieu du bassin. Une arche d’un cercle parfaite formée de multiples cailloux de différente taille recouverte de mousse. En son centre, une stèle avec des caractères datant de la nuits des temps.

Un bruit de terre l’avertit de l’approche des soldats. Elijah lève la main, et baisse l’index et le majeur.

L’air se transforme en une substance tangible, bien trop lourde pour respirer. Les gardes et oracles s’effondre subitement à genoux. Se tenant la gorge et, pour les plus faibles, crachant de la bile.

Enfin, Elijah pus libérer une partie de son aura.

Les sens concentrés sur la source, il plonge un pied dans cette eau colorée.

Des échanges de balles remplies de gaz. Des voitures blindées qui débarques par dizaines. Les agents de la Section Spéciale, armés de reliques et de bouclier statique, se mettent en position juste devant le portail du quartier elfique.

Autour d’une Tour de verre, ces même combattants protèges l’entré en tirant sans sommation dans l’émeute mené par un homme, le crâne à moitié rasé qui dévoile un tatouage tribal.

La majorité des émeutier n’ont même pas trente ans, le quart d’entre porte une marque d’un noir d’encre. Ils traînent les corps des blessés, se cachant derrière les carcasses des voitures ou des véhicules de transport. Tandis que les dissidents armés se mette à couvert dans les arcades, armes à la main.

Une forte explosion pousse la Section Spéciales à reculée. L’homme au crâne tatoué recharge son bras mécanique d'où se dévoile en réalité un fusil d’assaut. Prêt à tirer de nouveau.

Quittant la vision de ses lentilles, Jon revient à la situation présente en voyant son chef saisir la relique détenu par un garde, ses gants recouverts de rune rayonnant d’une lueur doré, brise l’arme devenu de l’argile.

Ou de la glaise, identifie le geek grâce à l’un de ses drones.

Le soldat se remet de son étonnement et attaque au corps à corps. Un elfe sera toujours supérieur à un humain. Édouard est incapable de riposter. Le garde s’apprête à en finir, quand une étrange brume bleue traverse son torse. Il est pris de soubresaut et s’effondre.

Allison échange un regard avec le blond et de la main, contrôle son feu follet qui se divise pour attaquer deux autres elfes qui tire dans sa direction. Elle évite les balles juste à temps et provoque une surcharge d’aura chez ses deux agresseurs.

Du coin de l’œil, elle avise la situation de Solange.

La jeune femme envoie un crochet avant de se remettre en position, ses mains levées tel une boxeuse. Irrité, l’elfe contre attaque. Elle en profite pour saisir son bras, frapper son genoux du pied et le plaquer au sol. Avant qu’il n’est pus réagir, elle plaque sa paume sur sa nuque et active une décharge électrique. Lui faisant perdre conscience.

Heureusement que j’ai ces mitaines, il aurait été impossible sinon de le battre.

Cela lui a permit de ralentir son métabolisme, et ainsi d’être à son niveau. Elle repère le roi des elfes qui contemple, effaré, à travers sa vitre brisée. Le rejoignant, Solange repère Elijah s’enfoncer dans l’eau mauve, le regard rivé sur l’étrange stèle en pierre.

Rallier par son groupe, les gardes en grande partie inconscient grâce à Allison, étudie à leur tour la situation.

— Dix huit mètres, annonce Jon.

la métisse ne retient pas la grimace. La queue balancé de droite à gauche après vérification, la rousse déclare.

— L'atterrissage sera brutal par contre.

Prenant une inspiration, la jeune femme découvre l’elfe aux yeux rouge qui, à sa surprise, a les mains jointes.

Est ce qu’il prie ? Elle se demande intérieurement.

— Si on veut nos réponses, il faut le rejoindre, répond gravement Edouard.

Jon acquiesce, abondant dans son sens.

— Et bien allons-y, finit par dire Allison.

Elle agrippe la main de Solange, qui la serre vivement, puis celle du brun à ses côté. Lui même attrape celle d’Édouard. Puis comme si une déflagration magique les percute, tous se jettes dans le vide.

La jeune femme sent le crie se bloquer dans sa gorge. Sur sa moto il y a un système d’aimant, sur le balcon il y a la balustrade sur laquelle s’accrocher. Ces protections lui ont permis de faire face à sa peur de tomber.

La renarde concentre son pouvoir. Une brume bleu apparaît à leurs pieds, se densifie et s’enroule autour de leurs jambes. Elle ralentie leurs chutes, mais pas assez vite. Malgré tout, l'atterrissage reste brutal.

Jon grogne de douleur, son corps peu habitué à des exercices physiques. Plantant ses mains dans l’herbe, Solange reprend son souffle, contente d’être au contact avec le sol. Allison lâche prise sur son pouvoir, la brume s’étale avant de disparaître. Se relevant, la thérianthrope se fige subitement. En face d’elle, assis devant la stèle, se tient ce putain de renard.

Le son de ses bracelets teintent dans l’air quand il tourne la tête vers elle. Croisant ses yeux d’un bleu profond. Mais l’animal l’ignore, retournant son regard sur l’elfe priant dans l’eau.

Curieux et impatient, Édouard s’approche du bord de la source, n’osant toucher le liquide d’une couleur étrange. Il jette un coup d’œil au hacker, qui tente de comprendre la situation.

Solange quand a elle, inspecte les elfes évanouie. L’un d’eux, un oracle, est encore conscient. Elle s’agenouille face à lui, tentant de communiquer. Mais l’elfe tremblant de tous son corps répète la même phrase en boucle.

—  Il est revenu. le Seigneur et revenu. Le cycle de mort et de renaissance reprend. De ses ailes de feu, il brûlera les ténèbres. De ses dagues, il coulera l’ichor. Le fléau ressurgit des larmes. Le Seigneur est revenu. Le cycle de mort et de…

Un crie de rage la fait sursauter. Elle rattrape son groupe et ne peut que constater la colère de l’elfe. Son bras frappe avec violence la surface de l’eau.

— Qu’est ce qu’il se passe ? Elle demande.

— Je crois que personne ne répond à sa prière, explique Jon, le regard scrutateur grâce à ses drones. En langue ancienne, il priait, comme une invitation à une déité.

— Quel dieux ? Intérroge Édouard les sourcil froncés.

— Je l’ignore, à travers ses lentilles, il décortique plusieurs textes. Il en existaient plusieurs. La plupart sont des faés si puissant qu’ils ont atteint l’immortalité, les rendant équivalents aux divinités. Soit des phénomène magique qui ont pris conscience. Ou bien des téras très anciens qu’ils possèdent ce titre. Mais…

— Mais quoi ? s'impatiente Édouard.

— Ceux qu’il appelle sont les Originelles. Sauf que je ne trouve leurs mentions nulle part.

Soudain, la voix hystérique de l’elfe brise la sérénité des lieux.

— Ne lateas me, Tiamat, Apsu, responde mihi. exaudi vocationem meam.

— Qu’est ce qu’il dit ?

— Ne m’ignorez pas, Tiamat, Apsu. Répondez-moi.

— Cur hic sum? Cur vivo? Cur omnia signa resurrectionis sunt? Cur… hurle Elijah en frappant la surface de l’eau, se mordant la lèvre jusqu’au sang.

— Pourquoi je suis là ? Pourquoi je suis en vie ? Pourquoi il y a tous les signes de l'Insurrection ? Pourquoi… continue de traduire Jon.

— Bellum est post lapsum, Marduk non magis. Moriar et vade in pace, supplie Elijah, sa voix vacillant à la fin.

— La guerre est finie depuis la Chute, Marduk n’est plus. Laissez moi mourir et partez en paix.

L’image de l’elfe rieur et remplie de confiance se brise. Ce souhait de mort est cette voix cassé. Sûrement qu’il ignore qu’ils peuvent traduire ses paroles.

Peiné, Elijah retient les larmes. Hors de question de montrer la moindre faiblesse dans cet étrange monde. Il sent tout espoir s’envoler quand une faible lumière bleue perce celle de l’eau.

Le renard qui l’observé disparaît dans une bruine. Elle se développe, planant sur la surface du bassin. Puis s’élève soudainement en un point pour prendre la forme d’une femme.

Ses long cheveux et ses vêtement flotte dans l’air. Un visage doux, sans aucune imperfection, relevé par ses pommettes hautes. Puis ses paupières laissent apparaître des yeux identiques à des saphirs. L’iris, la pupille et même la sclérotique sont semblables à la surface d’une pierre précieuse d’un bleu sombre et en même temps brillant.

Un frisson traverse l’ensemble des personnes présentes dans ses lieux.

Ils ne l’ont jamais vue. Ne fut jamais mentionnée dans les livres d’histoire ou dans une quelconque légende. Mais pourtant, à cet instant précis, c’est comme si la vie et la mort elle-même leur faisait face. Comme si la magie environnante à pris soudainement la forme de cette femme translucide.

— Tiamat, souffle le Seigneur Phœnix, brisant le silence.

Son visage, semblable à une statue, force un sourire.

— Tiamat, répond moi, pourquoi ?

Elijah n’avait pas besoin de développer. Il savait qu’elle avait entendu sa prière depuis le début. Elle était là, à veiller sans jamais intervenir. Comme toujours.

La femme fantomatique ne dit mot. Sa forme devenant de plus en plus vaporeuse.

Sentant la colère monter, le Seigneur Phœnix tend le bras dans un vain espoir de l’attraper.

— Qu’avez vous fait ?

Prenant de la hauteur, l’entité baisse ses yeux de pierre sur son visage, et saisit sa main.

À son contact, l’eau du bassin perd sa couleur mauve, absorber par le corps de l’elfe. Dans un courant d’air inexistant, la silhouette féminine disparaît. Comme si elle n'avait jamais existé.

Elijah prend un nouveau souffle. L’impression que c’est sa première respiration depuis son réveil. Ramenant sa main devant lui, il ouvre sa paume, laissant apparaître une pierre ovale, d’un bleu profond et brillant, comme les yeux de la femme.

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