Chapitre 30

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Jon entre, vite suivi d’Allison après qu’elle efface sa brume. Édouard lance une œillade à l’elfe, pensant qu’il se serait dépêché à y entrer en premier. Mais il constate son visage ébranlé.

— Elijah ? S’inquiète Solange.

L’elfe ferme brièvement les yeux, inspire, bloque sa respiration, et ouvre un regard limpide. Puis entre déterminé dans la salle.

Ce qu’il remarque avant tout, ce sont deux longues dagues incurvé avec, entre elles, une épée droite.

Les lentilles de Jon remarque les gravures le long des lames, ressemblant à des formules runique, ainsi qu’un phœnix sur les pommeaux et les fusées.

Silencieux, Elijah s'approche de ses reliques en parfaites état. Sa main frôlant les relief de la poignée. Commençant par la pointe des plumes avant de suiv la silhouette des ailes déployées, rejoindre le buste en flamme et de longer le cou d’où démarre la lame. Pour finir par la tête, bec ouvert sur un cri qu’il sait assourdissant et rageur. Un rugissement que sa moitié a poussée dans les multiples combats.

Il constate derrière ses bien, son armure exhiber dans une vitrine. Malgré les nombreux dommages comme preuve de sa dernière bataille.

— Il en reste presque que des miettes, il laisse échapper dans un sourire.

Solange ferme les yeux brièvement, ne voulant pas imaginer la douleur qu’a pu apporter ses attaques.

Se détournant, Édouard s’approche d’une deuxième stèle ou cette fois est exposé une lance brisée en deux au milieu. Les lames du taillant et du mail sont ébréchées à plusieurs endroits. Seule celle du talon à l’autre bout, semblable à une dent acérée, est au mieux intact. En observant de plus près, le blond remarque que l’intégralité de la tige est gravé d’écaille de toutes les nuances qu’arbore l’océan. Sur les lames, ce sont des vagues déchaînées.

Levant le regard, il s’attend à voir une armure mais fait face à une surface teinté. S’approchant, il glisse sa main sur le mur, tentant de trouver l’interrupteur pour enlever l’opacité de la vitre.

De l’autre côté , Solange s'approche d’un arc en or, de son carquois et de deux flèches. Elle ne put retenir sa surprise à la vue des plumes qui orne les branches de l’arme. Comme si on venait de les arracher de l’animal. La corde est cassé. Le viseur détruit par une petite explosion, laissant des traces de brûlure sur la poignée.

Le carquois n’est pas sans reste. Une partie supérieure semble avoir disparu dans la bouche d'une créature. Les flèches, quant à elles, résument le massacre de par la présence de sang séché et les pointes ébréchées par les coups répétés.

Mais ce qui l'intrigue, c’est cette vitre teintée contre le mur, juste à côté des autres.

Les yeux baissés, Elijah tire le tiroir sous la stèle ou orne ses armes. Une partie de lui. Il prend ses fourreaux accroché à une ceinture autrefois soigneusement entretenues sont recouverts des séquelles de la bataille.

— Enlève les systèmes de sécurité, ordonne le Seigneur Phœnix au geek à côté de lui.

— Tu veux les voler ?

— Les récupérer, il rectifie.

Après une brève hésitation, Jon laisse un de ses drones sur le coup. Il détaille l’elfe qui ne l’attend pas pour mettre sa ceinture et régler les sangles.

— Alors, il plonge ses yeux rouge dans les siens, tu en ais capable ou non ?

Le jeune brun ne put s’empêcher de laisser échapper un rire. Lui, incapable de désactiver une sécurité aussi défaillante que celle-la ? Quelle bonne blague.

Les lumières des socle s’éteignent soudainement. Impatient, l’elfe empoigne enfin son héritage qu’il range naturellement dans les fourreaux. Un soupir de soulagement lui échappe.

— Jon viens ici, l'appelle Édouard.

Le hacker rejoint le grand blond immédiatement, deux drones dans son sillage. Elijah suit curieusement ses machines volantes puis baisse les yeux sur la lance brisée.

Continue à me faire chier, je t’enverrais une vague sur ton camp et éteindre enfin ce phoenix de malheur.

Son regard se perd dans le vide alors que la voix de cet homme lui revient. Il voit très clairement son visage hautain, son héritage pointée vers le ciel, brillant, reflétant à elle seule la surface de l’océan.

Tournant la tête, Elijah veut fuir ses pensées. Hélas, ses yeux atterri sur l’arc autrefois d’un dorée limpide.

Tu sais qu'il m'arrive d’entendre la mélodie quelque fois. Ce monde abrite encore de la bonté, elle est seulement cachée.

Cette voix douce, cette expression remplie de bienveillance.

Il passe une main sur son visage, tentant d’effacer ses souvenir. Quand une note frôle son oreille.

Revenant aux présents. Elijah tourne vivement la tête en direction de la renarde. Ce qui a retenue son attention depuis le début devant cette vitrine de bijoux est ce collier qui dénote avec tout le reste.

Curieuse, elle invoque un petit feu follet, qui se fait immédiatement dévorer par l’étrange aura du bijoux.

Une de ses oreilles se tourne vers l’arrière, Allison fait face à l’elfe.

D’une main aux doigts tremblants, il prend le pendentif, le fixe quelque seconde à hauteur des yeux, puis le met et le cache sous son écharpe et son haut. Il enfile d’autre ornement sous le regard curieux de la renarde. Notamment des boucles d’oreille.

Il lui lance un clin d’œil, l’invitant à garder le secret.

— Elijah, viens voir, le hèle Solange.

Il la rejoint en poussant un soupir. Ces gens l'appellent avec une insouciance déconcertante.

Tandis que les deux hommes du groupe se focalise sur le boîtier, la métisse à ouvert les tiroirs des trois socles. À ces côté, il considère les divers objets qui s’y trouve. Dont deux qui l’intéresse.

Du coin de l’œil, il remarque qu’un filet de brume rejoint la main de la rousse, ses pupilles soudain aiguisées.

— On doit se dépêcher, souffle Elijah alors qu’il glisse dans ses poches des reliques qu’a découvert la jeune femme.

En dernier, il récupère une boucle d’oreille, possédant deux chaînes reliées en un point, avec une partie pendante. À son bout, une sorte de petite amulette ronde, aux bas-relief d’un oiseau enroulé sur lui-même, dévoré par les flammes.

Elijah la garde en main quelque instant, les yeux fermés, puis la met à son oreille droite.

Le détaillant, Solange constate que ce bijoux fini le personnage. Elle affirme son identité de Seigneur Phœnix.

Le drone de Jon retire la sécurité, permettant à l’elfe de récupérer ses armes.

— Le marché est conclu. Il faut se hâter, tonne Elijah, entendant au loin un étrange bruit de pas lourd.

Les automates approchent.

— Une seconde, j’ai presque désactivé… voilà.

À sa voix enjoué, tel un gamin qui a gagné son paris, le groupe se tourne vers le duo. Les deux vitres autrefois d’un noir opaque s’éclaircissent progressivement.

Sauf que leurs expressions se décompose face à la vérité dévoilée.

Le souffle erratique, Elijah pose sa main tremblotante sur la vitre, doigts écartés. Ses yeux rouge toise le visage en sang, endormis pour l’éternité, de son amie. De sa confidente. De sa sœur d'armes.

Carmina Onfroy.

Le Seigneur Griffon.

Une partie de son crâne brûlé par le tir d’un nardiir. Son œil crevé par une dague. Son bras droit à moitié écrasé par un téras. Sa main, d’ou il manque deux doigts suite à une explosion. Sa jambe, transpercée au niveau de la cuisse.

Et la totalité de son armure cabossée et carbonisée lors de la chute de la prison de Apophis.

La surface se fissure par l’aura de colère qui se dégage de sa paume.

Il tourne son regard faussement serein en direction de la vitre à gauche. Il y découvre le corps méconnaissable de son coéquipier, son challenger. Son frère d'armes.

Urip, fils de Nikos.

La moitié du visage scarifié par d’immense griffe. Des traces de morsure à son abdomen. Son bras droit ôté par un téras. Son genoux gauche broyé par un coup de marteau. Ses écailles, qui resplendissaient sous le soleil, sont aujourd’hui d’un blanc laiteux.

Pourquoi ?

Quelle est la raison idiote qui autorise d’exposer le corps de mes amis comme de vulgaires objets ?

Prise d’un sursaut, Allison s’éloigne vivement, repoussé par l’aura meurtrière de l’elfe.

Tous essayes de respirer. L’air devenu soudainement lourde.

— Les gars on doit partir, formule la thériantrope d’une voix paniquée. Jon prépare un ascenseur et sécurise une voie pour sortir.

La main sur l’épaule de l’être millénaire, Allison tente une connexion d’aura pour calmer son esprit. Mais elle se confronte à un mur solide et vertigineux, lui faisant perler de la sueur froide sur la tempe.

— Elijah nous devons partir, lui intime la renarde.

C’est comme parler à un sourd. Son poing toujours contre la vitre qui se fissure graduellement avec les secondes.

Jon sort vivement de la pièce, se rendant compte grâce à ses drones qu’étrangement, tous les automates se dirigent dans leur direction. Il fonce vers une double porte bordée de trait rouge qui indique un ascenseur privé, craque le boîtier, et l’attire à cet étage.

— Elijah.

Rien à faire, c’est comme si l’elfe n'appartient plus à cette réalité.

L'as-t-il appartenu au moins une fois ?

Se demande Solange alors qu’elle croise ses yeux vide mais grand ouvert. Un regard acéré.

Doucement, elle pose une main sur son bras. Il l’a retire vivement comme s’il était brûlé au fer rouge. Rejette celle d’Allison et, empoignant l’une de ses dagues, sort silencieusement de la pièce.

Édouard le rattrape, s’efforce de l’emmener en direction de Jon, mais se confronte à une masse. Lassé, l’elfe s’arrête. L’intimant d’un simple regard de le lâcher.

— Elijah, je conçois ta colère mais il faut fuir, risque le blond à lui faire comprendre l’urgence de la situation.

Elijah retire son bras, puis annonce.

— Notre marché est terminé. Je n'ai plus rien à voir avec vous. Faites comme bon vous semble.

Édouard fixe le dos de l’elfe s’éloigner d’un pas décidé.

Poussant un soupir tremblant, il recule en même temps qu’une tête brune passe à côté de lui en courant.

Avant que quiconque n'ait pu réagir, Solange attrape le poignet de l’elfe tenant la dague et lui fait face.

— Ne pense même pas à partir les affronter, déclare-t-elle à voix basse. Ce n’est ni le lieu ni le moment. Tout ce que tu vas accomplir c’est détruire quelques squelettes métalliques. Rien que du matériel rechargeable pour eux.

Silencieux, l’elfe l’écoute, les yeux plantés dans les siens. Se redressant avec assurance, elle se rend compte qu’il doit être plus grand d’à peine quelque centimètre.

— Je peux comprendre ta haine, j’ai ressenti la même chose il y a des années. Chacun d’entre nous. C’est le dénominateur de tous les dissidents. Si tu nous suit, tu obtiendra vengeance Elijah. Ensemble, nous atteindrons les Hauts Dirigeants.

La tête penchée légèrement, sa boucle d’oreille se balançant un instant, il analyse ses paroles. Un faible sourire étire ses lèvres.

— Est ce un nouveau marché ? Il murmure.

Solange déglutit. Derrière, Allison échange un regard avec Jon et lui fait un signe de la main. Il reste deux minutes avant que les automates n’atteignent cet étage.

— Si on veut. Plutôt une alliance, elle répond haussant un sourcil, confiante malgré la peur. Ton aide contre la nôtre pour un même but.

Le sourire de l’elfe s’accentue. Un frisson lui parcourt l’échine.

— C’est joliment dit. Sauf que cela ne m’intéresse pas. Car ma haine ne s’arrête pas à vos dirigeants. Elle va à l'encontre du monde entier. De ce peuple qui nous a oublié. De vous tous qui avez fuis cette planète que nous avons protégés de nos vies.

S’approchant, Elijah baisse la tête vers elle, son souffle la percutant.

— Alors donne-moi une raison valable de vous suivre.

La respiration tremblante, Solange ne quitte pas des yeux l’elfe. Elle se rend compte, à cette courte distance, que ses iris ne sont pas d’un cramoisi sombre et brillant des vampires. Mais un feu ardent. Une bataille entre le rouge sang et le jaune des braises.

Malgré la peur, elle sent cette bienveillance dans ce regard sinistre qui la calme.

— Je ne laisse plus personne derrière moi, souffle la métisse la gorge serrée. Ni mes amis, ni ma famille. Comme tu l'as dit, nous vous avons tous oubliés. Cela ne peut être changé. Tu a été abandonné mais moi, je ne ferais pas cette erreur une seconde fois.

D’une voix résolu, elle termine.

— Je ne te laisserais pas derrière moi.

Elijah tente de lire son âme comme avec sa moitié à l’époque. En réalité, il n'en a pas besoin. Ses yeux reflètent son cœur et ses pensées. Elle ne va pas renoncer.

Un rictus mal assuré étire ses lèvres.

— Et puis, tu ne veux pas savoir qu’est devenue ce peuple pour qui tu as tout sacrifié ? Ce que l’on a vécu ? De notre futur ?

Penchant la tête de l’autre côté, l’elfe réfléchit.

Sentant l’inquiétude et l’impatience envahir les trois membres derrière lui, il décide de répondre.

— On va dire que tu m’a convaincu. Pour l’instant.

Elijah retire son poignet de sa main pour ranger son arme et traverse cette brume marécageuse en exigeant.

— Bon, tu nous l’appelle cet ascenseur ou pas quatre yeux ?

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