Chapitre 32

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— Tiens, tiens, comment on se retrouve, souffle une voix que Solange aurait préférée ne pas entendre.

Elle appuie de toutes ses forces pour éviter l'hémorragie. Hélas, le sang ne cesse de s'écouler entre ses doigts. Sous sa paume, elle sent le cœur de l'elfe ralentir.

— Elijah, elle l'appelle comme si cela pouvait tout régler.

Menacé par les armes de la Section Spéciale et leur surnombre, le groupe de se regrouper derrière les barrière des drones, en demi-cercle devant l'elfe blessé et Solange.

Graçe à ses lunettes, Jon identifie chaque personne qui viennent d'entrer. Notamment, une avec surprise.

— La femme, c'est la Haute Dirigeante de la recherche et de l'innovation, Ivana Blavatsky. À côté d'elle, l'homme aux yeux jaune c'est le capitaine Anurag Vijay.

Ces mots sembles redonner de la force à l'elfe qui se souvient maintenant ou il a vu le visage de cette irrumatrix.

Lors de l'un de ses premier réveil qui ressemble à un rêve pour lui.

Aussi sur ses miroirs qui diffusent les informations quotidiennes. Il y a quelque jours, un partie à porté plainte et manifeste contre elle, la condamnant de recherche et d'expérience illégale et inhumaine. L'accusant en particulier de participer à une sorte d'asservissement des Voix et des peuples d'autre monde.

Qu'importe, cette femme doit posséder la réponse.

Ses yeux terne brillent soudainement d'une sombre lueur écarlate. Son regard arrive, à travers ses mèches de cheveux sanguinolent, à fixer le visage de cette lupatria alors qu'elle les rejoint avec assurance.

Il sent les hommes en noirs les encercler, les menacer avec des armes de son époque qu'ils ne savent même pas tenir correctement.

D'un geste rapide, il attrape les poignées de la métisse et de l'autre main, enfonce deux doigts dans sa blessure. Il fouille dans sa chaire pour enfin retirer la balle logée contre sa clavicule, sous le regard éberlué de Solange.

Un sourire mauvais sur le visage, Elijah retire l'étrange projectile plus petite et ronde que celle de son époque. Il remarque même une sorte de capsule au bout remplie d'un liquide violet.

À l'odeur, il peut dire qu'il s'agit d'un anesthésiant de mana.

Cela accentue son sourire, d'un geste du doigt, il renvoie la balle avec puissance. Dans sa trajectoire rectiligne elle frôle le visage de la femme et s'enfonce dans la vitre derrière. Un filet de sang coule sur sa joue pâle.

La Haute Dirigeante ainsi que tous les SS qui l'accompagnent se fige sur place, perdant leur expression de supériorité face à l'elfe tentant de se remettre debout.

La tête penchée en avant, il l'a bascule sur le côté pour les observer d'un regard sombre. Puis la redresse en plaquant ses cheveux en arrière de sa main sanguilonante. Affichant un sourire joueur.

Il crache une gerbe écarlate en exposant sa blessure aux yeux de tous.

— Ça fait mal bande de maraud, accuse-t-il en y jetant un coup d'œil, si vous voulez prendre quelqu'un par surprise, visez au moins le cœur ou la tête.

Du bout des doigts il essuie le sang, montrant juste une cicatrice à la place du trou d'il y a quelque seconde.

Il lève brusquement les yeux sur eux et ajoute.

— Sinon la personne sera très en colère.

Les SS s'échangent un regard, attendant un ordre de leur supérieur Anurag. Cet elfe, qui s'appuie maladroitement contre la vitre recouvert de sang, les menace avec un aplomb qui les surprend.

Ils sont plus nombreux, mieux équipés, ont bloqué son mana.

Mais malgré tout, une main invisible et glaciale serre leurs cœurs entre ses doigts squelettiques. Son aura gèle leurs poumons.

L'elfe disparaît.

Les SS pointent leurs armes en direction d'un bruit sourd sur leur gauche.

L'un de leur camarade est allongé au sol, le sang s'écoulant de sa gorge tel une cascade. Debout derrière lui, l'elfe les regarde d'un air enfantin, une dague à la main recouverte du liquide rougeâtre. Malgré leurs champ de forces, il a tué rapidement un de leur camarade.

Une goutte écarlate s'apprête à rejoindre la flaque sanguilonante qui ne cesse de s'agrandir à ses pieds. Quand celle-ci se fige dans sa chute et rebrousse chemin. Le sang sur l'arme se fait aspirer par les étranges runes inscrites sur la lame. Elles se mettent à briller d'un rouge sombre, d'un jaune brillant, d'un orange flamboyant.

Semblable aux yeux de l'elfe.

— Tirez, protégez la Haute Dirigeante, ordonne Anurag dans un cri rageux.

Les ordres ne se font pas attendre. Avant même qu'il ne finit sa phrase, les premiers tirs volent dans les airs.

Toujours son rictus aux lèvres, l'elfe évite les projectiles magistralement. Comme un danseur sur scène.

Mais il ne s'agit pas de la seule bataille. Une petite partie des SS se concentre sur l'équipe. Solange tire sur l'un d'eux, mais ses balles ricochent sur le champ de force qui le recouvre entièrement.

Qu'importe, elle a atteint son objectif.

Concentré sur sa cible, l'homme ne voit pas la brume qui l'enveloppe tel des tentacules. L'une d'elle réussit à traverser son armure et provoque un choc d'aura. Il s'effondre, inconscient.

Dans le même temps, main au sol, Édouard réussit à modifier la structure moléculaire du métal et créer une vague. Déséquilibrant leurs adversaires.

Ne perdant pas une seconde, Jon abandonne le bouclier et envoie ses drones attaquer les SS. Ils crakes leurs bouclier et les neutralisent d'un coup de taser plus puissant que la normal. Les paralysants sans qu'ils puissent crier un son.

Solange vérifie l'état de ses camarades, soulagée de ne pas les voir blessés, puis pointe son arme en direction du reste de la troupe pour soutenir l'elfe.

Un cri incontrôlable s'échappe de ses lèvres.

Craignant le pire, les trois sont prêt à se battre. Quand ils découvrent une vision d'horreur.

La dizaine de SS sont désormais des cadavre désarticulé et écorchés vifs. La première chose qu'ils voient, c'est ce sang omniprésent.

Puis Elijah debout, au centre de cette scène macabre, en est recouvert.

En face de lui, le capitaine Anurag, le seul survivant. Ce dernier, comprenant que son arme ne lui sert à rien, jette sa relique.

Un tir brise le silence.

Un morceau de courage ou la peur a poussé l'un des gardes de Blavatsky à agir, pensant avoir saisi une chance de stopper ce monstre et ce carnage.

L'elfe décale la tête, évitant la balle. Pour réponse, il lance l'une de ses dagues qui finit dans l'œil du tireur, traversant son champ de force comme si elle n'existait pas.

L'homme s'effondre sans un bruit, sous le regard à la fois horrifié et désireux de la Haute Dirigeante.

Le sang éclabousse son visage et sa blouse d'un blanc immaculé.

D'un geste saccadé, elle jette ses lunettes et fixe l'elfe.

— Impressionant, elle finit pas dire, malgré votre état lamentable durant plusieurs mois, vous avez réussi à vous enfuir, à mettre en déroute une escouade de SS qui devait vous récupérer, et voilà que maintenant vous faite preuve d'une force tel que vous vous battez sans difficulté sur un champ de bataille.

S'appuyant sur la console, Blavatsky fixe l'elfe et susurre.

— Vraiment impressionnant.

Les sourcils froncés, Elijah ignore le métamorphe en face de lui.

— Personnellement je ne suis guère impressionné de vos exploits à vous.

Touchée dans son estime, la scientifique remet les lumières blanches devenue rouge par l'éclairage d'urgence, dévoilant le sang qui s'écoule même des vitres.

— Puis-je en connaître la raison ? Elle demande, l'agacement résonnant dans sa voix.

— Il est vrai que cette Ville des Étoiles est surprenante. Mais vous l'avez construite pour fuir. Tout comme ces hommes en noir, fait pour éviter votre population et la vérité qui vous explose à la gueule. Cette destruction du vaisseau pour effacer vos responsabilités. Ce que j'aimerais savoir, c'est pourquoi vous m'avez amené ici ? Et aussi, qu'elle est cette sensation désagréable et familière qui s'échappe du sommet de votre tour de cristal ?

Cette fois-ci, le visage de l'elfe est impassible, son sourire disparut.

Tandi que la femme éclate dans un fou rire. Arrachant un rictus au métamorphe.

Se reprenant, elle explique.

— Vous m'impressionnez vraiment. Vous n'avez même pas remarqué de quoi il s'agit depuis des semaines ?

Penché en avant, Blavatsky dévoile avec une lueur de folie dans le regard.

— La meilleure arme de destruction massive que vous avez construite. Capable d'avaler une grande quantité de mana qu'elle transforme en faisceau de lumière électrique dévastateur.

Les mains serrés en poing si fort à en trembler, l'elfe ne l'a quitte pas de ses yeux écarlate. Le métamorphe le contourne, se rapprochant d'une relique à côté du cadavre d'un de ses hommes.

— On raconte que cette arme à briser le ciel du désert de Fallas, déformant le temps et détruisant toute vie. Vous l'avez utilisé durant l'Insurrection. Nous, nous l'avons déterrée, modifiée, améliorée. Nous nous en sommes servis lors de la deuxième conquête spatiale, d'un rire elle ajoute. Je remercie les pilleurs de vous avoir déterré.

— Comment, souffle Elijah, comment pouvez-vous savoir ce qu'est cette machine et la manipuler alors que le monde entier semble nous avoir oublié ?

— Grâce aux habitants de l'Alter-Égo, répond Blavatsky comme si c'était une évidence, une femme, une marqué encore une fois, l'a découverte il y a des siècles. Ce peuple est resté bloqué à l'époque de l'Ancien Monde si ce n'est deux ou trois invention avancé. On ne peut que remercier les elfes, les nains et les familles nobles d'avoir gardé des manuscrits.

— Et même en connaissant les conséquences, vous utiliser le devorator.

— Le dévoreur, traduit la scientifique, ce nom lui va à ravir. Des centaines d'orbes n'ont suffit, nous sommes donc passés aux mana vital de dizaine de marqués. Cela ne l'a rempli qu'au quart de ses capacités. Mais quand on a appris pour vous, j'ai su que vous serez une batterie de recharge infini.

Reniflant d'un air dégoutté, Elijah dit, tout en jetant un regard au métamorphe qui se fige immédiatement sur place.

— Je ne vais pas retenir que vous aviez l'intention de m'utiliser comme orbe éternelle. Ce que je veux, c'est en connaître les raisons.

Sous les yeux scrutateurs des drones, Jon a remarqué que depuis le début de la conversation, Elijah avance discrètement vers le cercle qu'il a tracé au sol plus tôt.

Le hacker indique à Solange et Édouard de se préparer à tirer. Seul Allison se tient prête à l'avant de groupe, à attaquer dans toute les directions.

— Pour contrôler Gaïa bien évidement.

— Gaïa ? Répète l'elfe, perdue.

— C'est le nom donné à l'esprit qui règne sur Ruh'témia. Cette âme qui a expulsée l'humanité dans l'espace. Cette Voix qui manipule les marqués. Grâce à cette machine, nous prendrons le contrôle sur elle et reprendrons ce qui nous appartient.

Elijah ne peut retenir l'éclat de rire qui grimpe en lui.

Son rire, en désaccord avec l'atmosphère macabre des lieux, lui ajoute une image de détraqué en plus de l'assassin affirmé qu'il est.

Une main sur le visage, la tête penchée en arrière, l'elfe se laisse aller. Au milieu de tous ces cadavres.

Ayant un mauvais pressentiment, Anurag décide d'agir. Il se jette sur l'arme en un éclair, se met en position à genoux, vise le torse et tire.

L'elfe cesse de rire, et d'un coup de lame, dévie la balle en direction de la grande baie vitrée. Heureusement, la vitre résiste à l'impact.

C'est sans surprise qu'Anurag regarde l'elfe pointer sa dague vers lui. Son visage est encore plus sombre, froid et impassible que la faucheuse elle-même.

Son regard vive d'un rouge ardent se dévoile derrière ses mèches noir aux reflets sanglant.

Un frisson de peur traverse le corps du métamorphe. Mais au lieu d'être tétanisé, son sang s'échauffe, prêt à se battre. Oui, c'est une expression rempli d'excitation et d'adrénaline qu'il montre.

Pourtant, l'elfe n'est pas sa priorité pour lui. Non, son attention dérive à la jeune femme. Son visage métisse devient livide quand elle croise son regard animal.

Ses yeux autrefois humains se transforment en ceux d'un prédateur félin.

Comme réponse, l'elfe lui lance un sourire, et sort son épée. En position de combat, sa main proche de sa joue tenant la longue arme pointée vers son ennemi, l'autre bras avec la dague plié vers son flanc. Il regarde son adversaire entamer sa transformation.

Son corps augmente de volume, des griffes remplacent ses ongles, des oreilles et une crinière apparaîent autour de sa tête dont des moustaches et des canines lui donnent un air plus animal qu'humain.

Les deux se jaugent.

Quand une alarme résonne dans tout le vaisseau.

Ahuri, l'équipe lancent un regard sur l'écran qui affiché l'annulation de l'autodestruction reprendre son compte à rebours.

— Assez joué, déclare Blavatsky en retirant sa main du bouton, Anurag capture le Seigneur le plus rapidement possible et vous, tuez moi ces dissidents, elle ordonne aux trois SS restés auprès d'elle.

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