Un coup de coude venant de Lola me sortit de mes pensées. Elle me fixait d'un air gêné.

- Lulu, fais attention ! Tes iris sont gris... Et plus clairs que le ciel en plus ! Mets ta capuche pour cacher ton visage.

Ce que je fis de suite. De voir ces casse-croûtes sur patte, physiquement très appétissants, ça émoustillait mes sens... Olivia me tendit son miroir pour que je puisse voir mes yeux. En effet, ils étaient gris clair. Je me concentrai sur autre chose et regardant mon reflet dans le miroir, je les vis redevenir noirs.

- Bon, il est l'heure d'aller en cours Lola ! Je ne veux pas rester plus longtemps ici... chuchotai-je.

Nous nous avançâmes à pas rapide vers le portail d'entrée. Lola s'arrêta d'un coup, figée.

- Que se passe-t-il ? On dirait que tu viens de voir un fantôme ! me moquai-je.

- Non ! Un fantôme ne me donne pas cette sensation Lucile ! Avance ! m'intima-t-elle agacée.

Je tournai la tête dans la même direction que Lola, vers le groupe des garçons. Nous ne cessâmes de les fixer tout en marchant. Ils étaient tous vêtus de noir de la tête aux pieds. Certains avec les cheveux longs et noirs, d'autres courts noir, châtain ou blond. Celui qui attira mon attention fut le plus petit de taille. En effet, les autres le dépassaient largement. Ses cheveux bruns et bouclés lui arrivaient à hauteur du menton. Son teint plutôt pâle contrastait joliment avec ses lèvres roses presque rouges, laissant apparaître une dentition pointues parfaitement blanche. Les traits fins de son visage lui donnait un air d'ange. Ses yeux noirs profonds étaient envoutants, à tel point que je ne parvins pas à lire ses pensées. Comme hypnotisée par sa beauté.

- Lulu ! Réveille-toi, me chuchote Lola à l'oreille. C'est lui, l'homme que tu aimeras à jamais... Ton inséparable amour ! En tout cas, je pense qu'il t'a déjà repérée vu la façon dont tu le fixes... soupira-t-elle.

Je me cachai dans ma capuche, puis, regardai vers cette splendide création de la nature et constatait qu'en effet, il me fixait. Ses copains aussi, maintenant que je m'étais faite surprendre... Je me ressaisis et on repartit vers le bâtiment où nous avions cours.

Arrivées devant notre salle, Elie nous y attendait. Ou plutôt, il attendait Lola. Il me salua, puis, s'approcha de Lola, l'embrassa et l'enlaça. Lola devint invisible puis réapparu.

- Pardon, c'est mon nouveau pouvoir... s'excusa-t-elle. Tu as vu, c'est cool !

- En effet ! répondit Elie. Evite de le faire trop souvent, que je sache où tu es ! taquina-t-il.

Il se retourna vers moi.

- Lucile, fais attention aux six nouveaux gars... Surtout le plus petit. Je ne les sens pas ! Ils n'ont rien d'humain et je n'arrive pas à détecter ce qu'ils sont exactement.

- Lola m'a dit qu'elle sentait que le plus petit était dangereux, mais c'est tout... Moi je ne sens rien non plus... Peut-être qu'ils sont des êtres des ténèbres.

- Je ferai des recherches ne t'en fais pas pour ça ! me rassura-t-il.

J'entendis des voix d'hommes, dans l'escalier, approchant. Arrivés à notre étage, ils empruntèrent tous le couloir où nous nous trouvions. Il était là... Ses copains passèrent d'abord. Nous nous regardâmes. Il ouvrit la bouche et me sourit. Je lui rendis son sourire.

- J'aime beaucoup tes yeux, gris clairs comme ça c'est assez rare, déclara-t-il tout à coup.

- Merci... arrivai-je seulement à répondre.

Je me tournai brusquement vers mes amis. Ils me regardaient inquiets.

- Lulu ! me chuchota Lola. Ne te retourne pas, il te regarde encore. Attends... Mince ! Ils sont dans la salle d'à côté. Tu t'es vraiment faite repérer là ! Et tes yeux sont redevenus noirs maintenant. Ne regarde pas vers eux, ils vont comprendre que tu n'es pas normale... paniqua-t-elle.

Je restai dos à eux jusqu'à ce qu'ils rentrent en cours. Mon prof arriva et nous fit rentrer dans la salle. Elie nous quitta.

Ce midi, à la cantine, tout était bizarre. Nous étions en train de manger lorsque les six nouveaux garçons se sont assis derrière nous. Elie était assis à côté de moi. Je vis qu'il serrait son poing sur la table. Lola assise face à lui, prit sa main et lui demanda de se calmer. Constance assise en face de moi observait les faits et gestes de l'étrange créature divinement belle, me rapportant tout par la pensée.

Après cette journée de pluie, je rentrai à pied. J'eus l'impression d'être suivie depuis le lycée. Je m'envolai et atterris sur le toit d'un immeuble près de chez moi. Je me postai là afin de voir mes assaillants. Il s'agissait de trois des magnifiques mecs du lycée. Ils m'avaient vu sauter sur le toit et ils m'y rejoignirent. Des Chiroptères.... Je m'en doutais un peu !

- Reine des vampires, nous devons te tuer. Le prince des ténèbres, fils de Sulak nous en a donné l'ordre. Si nous échouons, il devra nous exécuter ! Alors, prépare-toi à périr.

- Je suis d'accord pour vous combattre, mais laissez-moi me transformer ! Nous devons être quitte...

- D'accord... soupira le porte-parole.

Je me transformai et le combat commença. Placés en demi-cercle face à moi, le plus grand m'attaqua d'abord. Ses bras étaient verts comme de l'herbe. Au dessus de son majeur gisait une épine rouge. Elle sortait du dos de sa main. Il m'en lança plusieurs qui me transpercèrent de part en part. Du sang jaillit de ma bouche et de mes narines. Je pris mon couteau, sortis mon poison et leur soufflai dessus. Le blond et le plus petit des trois s'écroulèrent sur le sol et se transformèrent en poussière. Le porte-parole, qui était le plus fort, se tenait à genou, les mains posées à terre. Je m'approchai de lui et dégainai mon katana gauche.

- Mon maître se vengera de ce que tu fais subir à notre peuple !

Lorsqu'il eût terminé sa phrase, je lui coupai la tête. Du sang jaillit et il se changea en poussière. 

De retour chez moi, mon père m'apporta des poches de sang pour me refaire une santé ! Mes plaies se refermaient petit à petit. Je dû donc rester allongée avec des perfusions dans le bras. Je fixai le plafond blanc ne cessant de penser à cette magnifique création de la nature... Mais alors ! Serais-je amoureuse ? pensai-je en écarquillant les yeux.