IV

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Malgré le manque de sommeil et la fatigue ressentie, Claire est heureuse. Le sexe l’a met toujours en joie. Surtout que son amant a réussi avec brio le test. Elle se demande même s’il accepterait des jeux plus jouissifs, plus coquins.

Elle se reconcentre, son rendez-vous a lieu dans dix minutes. Si cela fonctionne bien, elle pourra se faire un bon paquet d’argent. On lui propose d’organiser un mariage d’une centaine de personnes et les enterrements de vie de jeune fille et de garçon des futurs mariés. Au téléphone, ils lui ont expliqué que ce n’était pas le montant qui comptait, mais l’organisation des festivités. Ils ont des idées très précises en lien avec leurs passions, un mariage warcraftien et des enterrements plutôt steampunk. Ils recherchent une personne capable de les adapter, peu importe la distance à parcourir.

Pour faire bonne impression, elle les reçoit non pas au siège de l’entreprise, mais chez le meilleur traiteur du quartier. L’entrevue se passe bien, elle leur propose différents lieux qui pourront les accueillir, eux et leur foule d’invités. Pour être au plus proche de leur thème, elle porte ses choix sur la nature, idéaux pour des «elfes de la nuit», choses totalement inconnues pour Claire avant cet entretien. Les enterrements de vie de jeune fille et de garçon sont vite décidés, la proposition du Dernier Bar avant la Fin du Monde fait mouche. Ils ne veulent rien d’autres, «Vous avez parfaitement compris ce que nous voulions» la réjouit au plus haut point. Les détails sur le dresscode et la décoration pour l’intégralité de cet évènement lui font marquer des points.

Le couple tombe sous le charme de la jeune femme. Lorsqu’ils se séparent, comme tout bon professionnel, Claire leur indique qu’ils recevront les devis dans les deux jours. En voyant leur réaction très positive, elle les quitte confiante, et, surtout, pleine de joie.

Cette journée a vraiment bien débuté. Karl lui a donné du plaisir la veille, un contrat juteux quasi signé, que demander de plus ? Une idée surgit, elle pourrait proposer à son nouvel amant de la rejoindre entre midi et deux. Dans la foulée, elle l’appelle. Répondeur. Claire lui envoie, alors, un message sans équivoque. « Ma bouche a faim de toi ».

Rien que de penser au corps nu de son Apollon, elle est tout émoustillée. Son bas ventre se liquéfie. La jeune femme se hâte de retourner à l’entreprise. Elle prévient sa secrétaire, elle ne reçoit personne. Elle entre et ferme la porte à double tour.

N’en pouvant plus, elle s’assoit à son bureau, retrousse sa jupe et pose ses jambes bien écartées sur la table. Elle déboutonne sa chemise, défait son soutien-gorge. Elle a besoin d’assouvir son envie.

Sa main gauche malaxe ses seins. Sa main droite descend directement entre ses cuisses. Elle n’a pas de temps pour des préliminaires, au travail, il faut savoir aller à l’essentiel. Délicatement, elle décale le tissu, laissant apparaître son sexe. Elle se caresse, se doigte tout en pensant à son partenaire de la veille. Suffisamment mouillée et ouverte, elle tend le bras, cherche dans un des tiroirs et en sort un gode va-et-vient. Elle écarte ses lèvres intimes et l’enfonce en douceur dans son vagin. L’objet bien en elle, Claire l’allume sur la vitesse maximale. Elle pousse des soupirs, retient ses gémissements. Tout en appréciant ce moment, elle joue, à la fois, avec ses tétons durcis et son clitoris.

Et, alors que son plaisir monte, son téléphone sonne. Du coin de l’œil, elle regarde. Karl la rappelle. Sans réfléchir et couper dans son élan, elle répond, haletante.

Il s’excuse de ne pas avoir répondu, lui demande comment elle va. Il voudrait la voir le soir, elle suggère un dîner chez elle. Le jeune homme acquiesce, continue la conversation en parlant de tout et de rien. Des banalités pour Claire, elle lui parle à peine. Le gode toujours en action, elle n’est pas encore redescendue. Il remarque sa voix tremblotante, entend ses soupirs. Ces mêmes soupirs qu’il lui provoquait la veille.

— Mais… Tu fais quoi actuellement ?

— Mmh… Un petit… Plaisir solitaire…

Elle écarte le téléphone de son visage et, joueuse, invite son partenaire à un appel vidéo. Karl hésite un peu. Il n’est pas habitué à ce genre de chose. Finalement, il accepte. Il se retrouve face à Claire déchaînée, les seins à l’air, les tétons pointant. Elle descend le téléphone, lui laissant voir tout. Son utérus empli par un jouet et ses doigts se délectant de son bouton.

L’effet est immédiat sur le jeune homme. Il est content d’avoir attendu d’être chez lui avant de la recontacter. La jeune femme en transe lui propose à son tour de lui montrer son corps rempli de désir. Karl bégaye, balbutie des arguments, mais, sous l’insistance de sa maîtresse, accepte et défait son pantalon, le baisse, descend son caleçon. Laissant apparaître son pénis en érection.

Claire, envieuse, lui avoue qu’elle aimerait le faire glisser entre ses doigts, dans sa bouche. Son partenaire s’imagine l’instant. Elle l’invite à faire comme elle, à laisser ses envies prendre court.

Et, tout en regardant sa partenaire se délecter du plaisir qu’elle se donne, il s’abandonne. Il se masturbe sans vergogne. Ils jouissent en cœur. Claire n’entend qu’un « merde » et un « à ce soir » avant que Karl ne raccroche.

Elle reprend son souffle, bougonne. Pas de tête-à-tête ce midi. Elle se questionne, pourquoi ce « merde » ? Elle essaie de le rappeler, il ne décroche pas. Elle lui envoie un SMS et, agacée, elle attend. Au bout de cinq-dix minutes, elle reçoit enfin une réponse. Le jeune homme lui explique qu’il a dû nettoyer l’écran, il en avait foutu partout. Claire en rit, se disant qu’il n’existerait pas, il faudrait l’inventer.

Une sonnerie, un nouveau message.

« Au fait, j’ai oublié de te demander : c’est quoi ce tatouage en bas de ton dos ? »

« Un triskèle, mon choix de vie. »

« Je n’en ai jamais vu des comme ça… »

« On en parle ce soir si tu veux. »

Son téléphone sonne à nouveau. Déception, un message d’Anne qui lui propose de passer à la maison pour le déjeuner. Claire regarde rapidement l’heure, 11 h 32. Moins de trente minutes pour se remettre d’aplomb, se changer et effectuer le trajet. C’est jouable. Elle accepte la proposition.

12 h 1, elle sonne à la porte de sa meilleure amie. Anne lui ouvre et, souriante, lui fait la remarque qu’elle est en retard.

— Une minute, c’est rien ! Surtout qu’il m’a fallu du temps pour redescendre, faire un brin de toilette pour être convenable !

Elle fait un clin d’œil à son amie, blasée par ce comportement si désinvolte. Claire lui raconte toujours tout, même les détails qu’elle ne veut pas savoir. Et la voilà en train de lui expliquer son dernier jeu pervers. Elle laisse échapper, par inadvertance, le nom de son partenaire de jeu.

Tout en lui disant qu’elle ne veut pas savoir, Anne en profite pour lancer le sujet : Karl. Il est passé, ce matin, dans l’entreprise où Aymeric travaille et ils ont discuté un peu. Le jeune homme lui a parlé de sa folle soirée, en précisant bien que Claire l’avait épaté. Surtout durant la fellation. Elle est surprise et légèrement gênée. Elle ne s’attendait pas à ce qu’il parle de leurs exploits aussi tôt. Et qu’il fasse sa promotion avec autant de détails. Lui qui semble si timide, si introverti quand on parle de sexe.

Et, tout en s’installant à table, sa meilleure amie lui fait la morale. Elle repart sur son sempiternel refrain « Karl est un mec bien ». Claire conclut son pitch par un simple « Une bête de sexe ». Elle choque sa camarade et en rit.

— Calme-toi un peu, Anne ! On fait rien de mal ! On est deux adultes consentants.

— Ce n’est pas ça le problème… Tu sais très bien comment tu es…

— Et je suis comment ?

— Ingérable, spéciale ! Il n’est pas comme toi, c’est quelqu’un de sérieux…

— J’ai remarqué, oui… Tu sais qu’il m’a essuyé le cul avec une serviette après l’avoir barbouillé de sperme ?!

Anne est à nouveau choquée.

— J’ai trouvé ça mignon… Il est adorable avec ses petites attentions…

Elle pose sa tête dans sa main et laisse son regard divaguer, souriante. Après le choc, la surprise. Son amie ne l’a jamais vu ainsi.

— Claire, ne me dis pas qu’il te plaît… Vraiment ?

— Mais non, voyons ! C’est juste une histoire de cul parmi tant d’autres ! Tu sais très bien que les sentiments, c’est pas pour moi.

Elle marque une légère pause et change de sujet.

— Alors, on mange quoi de bon ?

Anne lui énonce le menu et part chercher le repas. Claire en profite pour envoyer un message à Karl. Elle a complètement oublié de lui envoyer son adresse, elle en profitera pour mettre les choses au clair. Comme ne pas parler de leurs ébats à Anne ou Aymeric…

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