Chapitre Deux : Ses débuts à l’école
Le professeur Jenkins fait l’appel, pendant que la porte s’ouvre doucement. Il dit calmement, « Entre Hana. » Elle est en retard pour son premier jour de classe, car Josh était sur un des chantiers du laboratoire. Hana incline la tête puis d’une voix timide dit, « Désolée de mon retard. » Elle se redresse avec nervosité. Jenkins dit avec calme, « Viens au tableau pour te présenter à la classe. » Hana marche d’un pas discret, puis, du haut de ses cinq ans, regarde les enfants qui l’observent.
« Je m’appelle Hana Kaze. Ravie de tous vous rencontrer, j’espère que nous nous entendrons bien. » Ses mots sont timides et sa voix fluette, mais ici tous savent que le respect prime avant toutes autres notions. La première règle apprise est de se respecter quel que soit l’avis que l’on peut avoir.
« Merci Hana, tu peux aller t’asseoir à côté de Sophie. » Alors que Jenkins prononce ses mots, Hana se dirige vers la chaise vacante, tandis que les élèves l’applaudissent. Hana suit les cours avec sérieux, répond aux questions quand elle connaît la réponse. Parfois, elle aide timidement d’autres enfants, ou se fait elle-même aidée.
De son côté, mon fils, Noran, n’a besoin de personne et domine largement tous les élèves de sa classe et même des professeurs. C’est pourquoi le conseil l’a affecté sous la supervision de Mirina qui a désormais dix-neuf ans. Il est un peu imbu de ses connaissances, un trait de caractère néfaste qu’il tient de sa mère. Cependant, j’ai espoir que Mirina le fasse changer de comportement. Cette jeune fille est aussi analytique que moi dans sa perception du monde. « Tu ne sais même pas de quoi tu parles ! » Noran hausse la voix alors que Mirina lui parlait d’un projet visant à modifier la génétique d’insectes. Elle s’assied calmement sur une chaise face à lui, puis dit d’un ton monotone et puissant, « Ce que je ne comprends pas, je l’apprends. » Elle marque une pause.
Puis enchaîne, « Aucun savoir n’est hors de ma portée. » Elle fait doucement glisser sa main dans ses cheveux blonds pour révéler une mèche argentée. Noran la fixe, puis dit d’un air dédaigneux, « Tu t’es teinte, et alors. » Mirina sourit et chuchote à son oreille, « Expérimentée plutôt. » Noran recule et écarquille les yeux avant de crier d’une voix forte. « T’es complètement folle… » Mirina le coupe dans son élan en plaquant une main sur sa bouche puis chuchote-t-elle une séductrice. « Chut… Il y a d’autres personnes qui travaillent ici. » Alors qu’elle le relâche, Noran se calme puis d’une voix basse dit, « Tu as fait des modifications génétiques sur toi ? » D’une intonation douce, Mirina répond en souriant, « En effet, et mes recherches avancent bien. »
Noran la regarde sceptique, tandis qu’elle continue. « Je devrais arriver à recréer la vie sur Terre. » Mon fils reprend son calme puis ajoute, « Ne compte pas sur moi pour t’aider, c’est proscrit ! » Elle lui sourit, puis répond, « C’est donc un défi que je m’ajoute jeune homme, celui de te convaincre. » Je comprends le but profond de Mirina qui souhaite réparer les erreurs des humains, mais il est possible qu’en essayant elle répète les mêmes. C’est pourquoi les Chishiki n’ont jamais essayé.
Cependant, je sais qu’elle a réussi à forcer les sécurités informatiques du laboratoire de recherche où les derniers chercheurs d’un temps révolu avaient conservé de nombreux projets. Ses archives contiennent une possibilité génétique de créer des espèces capables de terraformer une planète hostile et irrespirable. De base, elle était prévue pour coloniser Mars, mais le projet fut abandonné à cause des guerres successives. Au final, Les Eien ont mis fin à ces dernières, mais l’environnement était déjà irrémédiablement condamné. Encore une fois cette manie de tout noter dans ce journal me coûtera cher si quelqu’un le trouve. Voilà, encore une fois Élise toque à la porte de mon bureau, car c’est l’heure d’un repas en famille. Bien que je n’éprouve aucune émotion, j’aime étrangement ces moments qui nous réunissent tous les trois.
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