12h08

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Andrew retire ses gants avec une émotion qu’il tente de dissimuler, les laissant glisser entre ses doigts comme des peaux mortes abandonnées. Puis, méthodiquement, il se dirige vers le lavabo et fait couler l’eau tiède sur ses mains, comme s’il cherchait à effacer autre chose que la trace du sang et de l’effort. Chaque geste est précis, presque rituel.

Derrière lui, Louise et Sophie nettoie en silence, instruments, surfaces, draps. Leur efficacité est celle de l’habitude, leur calme, une force tranquille. Rien n’est laissé au hasard dans ce lieu où la vie naît, parfois dans la douleur, mais toujours sous la surveillance. Méline ferme les yeux, Josh prend Hana dans ses bras de cammionneur.

La porte s’ouvre sans bruit. Joseph entre, silencieux et posé. Jeune brancardier au regard attentif, il pousse lentement le lit roulant qui accueillera bientôt Hana et ses parents, pour les conduire vers une pièce de repos située non loin. Tout ici respire l’ordre, la maîtrise, la rigueur. Au laboratoire d’Eikyu, rien n’est improvisé.

C’est l’un des sept refuges que l’humanité a bâtis après avoir déclenché sa propre chute. Sept lieux conçus pour préserver notre survie à long terme de l'extinction. Pour l’instant, mes yeux restent rivés sur cette enfant qui vient de naître. Hana… si petite, si fragile. Un espoir potentiel pour tous. Je ressens facilement ceux qui ont un destin unique et elle en fait partie

Tu n’es pas la seule que j’observe en ce moment. Mon fils, Noran, a déjà deux ans. En lui, comme en chaque nouveau-né, repose l’espoir tenace de ceux qui savent que tout peut basculer pour le pire ou le meilleur. Il est un Chishiki, fier de son sang, mais légèrement orgeuilleux. Il tient un peu trop de sa mère selon moi.

Il y a une autre enfant dont l’intelligence me fascine. Elle s'appelle Mirina Ishiki. Quatorze ans à peine, et déjà capable de décortiquer le génome humain, de naviguer dans les méandres de la physique quantique et de saisir le mouvement des particules subatomiques comme on suit les notes d’une mélodie. Une simple humaine surdouée. C’est cela qui m’émerveille.

Malgré ma mémoire absolue, je continue de noter mes pensées dans ce carnet usé, comme si ces mots inscrits sur du papier avaient un pouvoir que même mon esprit ne possède pas. Une habitude absurde, presque touchante. Je n'en ai pas vraiment besoin, mais j'aime lire. Après tout, les Chishiki sont aussi des individus imparfait.

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