24. Retour aux affaires

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Alken

Le weekend est passé à une allure folle. Avec Joy, on a profité du beau temps malgré le froid pour faire une petite randonnée dans la forêt de Saint-Amand-les-Eaux. C’était magnifique de monter sur le terril et d’apprécier le spectacle de cet étang à la lumière si particulière de l’hiver. Un soleil présent mais si faible qu’il donne un éclat vraiment particulier aux paysages. Il faut avoir vécu dans le Nord pour connaître cette sensation. Notre cerveau aimerait croire qu’il va faire chaud vu l’intensité de la lumière, mais le froid règne et le corps transmet une toute autre information. Vive les gants et les bonnets !

Après tous ces efforts et surtout la petite séance câlins et plaisirs avec Joy, je pensais que le sommeil allait vite arriver, mais j’ai tourné un moment dans notre lit avant de m’endormir. Joy n’a pas eu ce souci et j’ai ainsi pu profiter de ces instants pour l’admirer à mes côtés. Je ne me lasse pas de cette vue, de cette femme qui partage ma couette, qui rejoint les bras de Morphée heureuse de vivre sous le même toit que moi. Elle est belle et, je pense, aussi amoureuse que moi je le suis, que pourrais-je demander de plus, surtout depuis que je sais que je suis réintégré au sein de l’ESD ?

Ce matin, le réveil est un peu difficile. C’est Joy qui est venue se coller à moi et m’a embrassé tendrement pour me sortir des limbes d’un rêve qui m’a simplement laissé une impression d’inconfort. Je la serre fort contre moi et je lui souris, ravi que la première chose que je vois ce matin soit son merveilleux sourire.

— Bonjour, ma Chérie. Quel bonheur de pouvoir te serrer dans mes bras au réveil ! dis-je encore un peu endormi, mes mains sur ses magnifiques fesses nues.

— Bonjour, beau danseur de ma vie. Tu traînes au lit, ce matin, dis-donc. Une petite douche à deux pour te réveiller ? Ou tu préfères que je te laisse encore dormir un peu ?

— Oh non, je ne dors plus si tu me proposes la douche ! Mais il faudra faire vite, je ne voudrais pas être en retard à l’ESD pour ma reprise.

— Ok pour vite, mais je veux le bien aussi ! rit-elle en m’embrassant.

Elle se relève et me tire par le bras pour que je la suive, puis elle m'entraîne vers la salle de bain sans prendre le temps de nous habiller. Nous traversons le salon, nus comme au premier jour et, bien entendu, nous nous prenons une remarque de Kenzo qui descend de sa chambre juste à ce moment-là.

— Oh là là, vous êtes pas possibles tous les deux ! Vous voulez me faire fuir en fait, c’est ça ? Je vais finir par me crever les yeux pour ne plus voir ces horreurs, moi !

— Eh, Tanguy, prends-toi un appartement avec ton amoureux si la vue de jolies fesses te dérangent ! lui crié-je en refermant la porte derrière nous. Et toi, Jolies Fesses, en route pour une bonne douche !

— Je te signale que c’est moi qui viens de te traîner dans la salle de bain, alors pas la peine de me dire quoi faire, sourit Joy en allumant l’eau avant de se glisser sous le jet. Je vous attends, Monsieur O’Brien.

Je m’avance à mon tour et me colle dans son dos, la plaquant contre moi en commençant à lui frotter un peu le ventre, mais surtout en l’embrassant dans le cou comme elle aime tant. Tout de suite, elle ronronne, gémit doucement et penche la tête sur le côté pour me faciliter l’accès. Et c’est tout naturellement que nous nous retrouvons à faire l’amour sous la douche, doucement, tendrement, intensément. J’aime cette position où elle se cambre en prenant appui sur le mur et où je peux profiter de ses seins entre mes mains, de la vue de ses fesses entre lesquelles disparaît mon sexe. Et quand elle penche la tête et qu’elle m’embrasse, sous l’eau de la douche, je suis au paradis. Nous terminons de nous savonner et de nous rincer, puis enfilons chacun une serviette pour préserver un peu mon fils avant de retourner dans la chambre pour nous habiller. J’adore regarder Joy s’habiller et enfiler ses leggings par-dessus sa petite culotte sage mais sexy, et sa brassière de sport qui donne une jolie forme à ses seins déjà bien agréables à regarder. Une vision quotidienne qui me met chaque jour le cœur en joie. Nous allons ensuite rapidement dans la cuisine pour y prendre notre petit déjeuner.

— Tu te sens comment ? me demande Kenzo alors que je m’attable en face de lui. Et je ne parle pas des bêtises que vous avez faites sous la douche.

— Un peu stressé, j’avoue. Je me demande comment les premières années avec qui je commence vont réagir. Déjà, sans Charline, ça devrait aller, mais je fais quoi s’ils m’en veulent tous ? De la musculation et des échauffements pendant deux heures ?

— Ils ne t’en veulent pas. Certains sont venus me demander des nouvelles de toi plusieurs fois, tu sais, me répond-il. Et puis, beaucoup étaient à la réunion qu’on a organisée avec Joy à la bibliothèque avant Noël.

— Oui, je sais que je vais vite retrouver mes automatismes, mais j’avoue que je trouve ça un peu étrange… J’espère que ça ne va pas être bizarre de faire des pas avec les jeunes femmes présentes.

Je sais que je flippe pour pas grand-chose, que tout va bien se passer et que je serai pro comme toujours, mais il y a cette petite crainte de faire le geste qu’il ne faut pas, de me retrouver à nouveau plongé dans ce cauchemar que je viens à peine de quitter. Joy, qui me connaît parfaitement bien désormais, se lève et vient s’asseoir à califourchon sur mes jambes. Elle prend mon visage entre ses mains et m’embrasse avec toute la tendresse possible.

— Ne change rien à ce que tu as toujours fait, il n’y aura pas de problème. Mais, si tu veux ne plus toucher une autre femme, moi, ça me va, tu sais ? sourit-elle en attrapant mes mains pour les poser sur ses hanches. Là, elles sont juste où il faut. Et, pour les autres, la première qui te drague, tu me le dis et je l’écrase avec ma voiture, comme ça, aucune chance qu’elle raconte n’importe quoi. Ça te va ?

— On fait comme ça, m’esclaffé-je en la serrant fort contre moi. Je crois que le seul point positif de cette histoire, c’est que tout le monde va savoir que je ne suis plus disponible, vu que j’ai une mystérieuse petite amie avec qui je fais plein de bêtises. Les autres vont peut-être me laisser tranquille avec cette information en tête.

— Parfait ! Et, d’ailleurs, murmure-t-elle à mon oreille, je te propose un rencard à la bibliothèque ce midi, ça fait trop longtemps.

— Votre mystérieux rencard sera là. Et il vous promet d’être tout à votre disposition, Mademoiselle Jolies Fesses.

C’est fou comme elle a le don de me redonner le sourire et de me faire du bien. Nous finissons rapidement de manger et nous prenons tous ensemble la voiture. Personne ne trouvera bizarre qu’on arrive ensemble si Kenzo est aussi là, et, comme ça, je serai accompagné jusqu’à l’arrivée à l’ESD. Quand je me gare, je sens à nouveau un peu de stress monter, mais Joy serre ma main dans la sienne et me fait un grand sourire qui me rassure. Je les salue tous les deux avant de me rendre à la salle des profs pour retrouver mes collègues dont le manque de soutien m’a un peu dérangé.

— Bonjour tout le monde, dis-je en entrant alors qu’Enrico et Elizabeth tournent leurs yeux vers moi.

La prof d’histoire contemporaine de la danse ne daigne même pas remarquer mon arrivée et sort sans croiser mon regard. Elizabeth me toise mais me fait un petit geste de la tête. Seul Enrico et Elise viennent me serrer dans leurs bras.

— Ça fait du bien de te revoir, Alken, me dit Enrico. Parce que le petit jeune, il n'était pas à la hauteur. Sans toi, l’ESD baisse en qualité, tu sais ?

— Merci Enrico, mais tu sais, je ne finirai pas ma vie dans cette école. Il faudra me remplacer un jour, mais c’est vrai que ça fait du bien de revenir et de vous retrouver comme de reprendre contact avec les élèves. La suspension a été injuste et injustement longue, soupiré-je en prenant le café que me tend Elise.

— Bonjour Alken. Je suis contente de te voir. Ça me fait vraiment plaisir de te trouver ici ce matin. On est d’accord que tout cela a été injuste, et j’en suis désolée.

— T’en fais pas, Elise, je sais que tu as fait ce que tu pouvais. Repartons de l’avant, et préparons bien nos élèves pour ces quelques mois qu’il nous reste avant les vacances scolaires.

Je ressors de la pièce et me dirige vers ma salle de cours que je retrouve avec plaisir. Il faudra que je m’organise avec Joy pour préparer le concours et l’utiliser. Ca sera plus pratique que dans mon salon ou dans la salle du Nouveau Départ que Roan a accepté de nous prêter même si nous ne l’avons pas encore utilisée. Je m’installe et me remémore rapidement ce que j’ai prévu afin d’être prêt à affronter les jeunes. Quand les élèves arrivent, je les observe tous un à un et constate que, comme dans la salle de profs, la plupart ont un comportement normal. Quelques-uns me font un sourire et il n’y a bien que Séverine et Taïra qui se montrent hostiles à mon égard. Les deux copines de Charline font bloc derrière leur amie, même si elle a avoué avoir menti. J’espère qu’elles vont se calmer et j’entame directement par une séance d’échauffement et de travail de renforcement musculaire qui les met tous en difficulté.

— Eh bien, je vois que vous n’avez pas beaucoup fait ce genre de travail avec mon remplaçant. Vous savez que la danse, c’est aussi un exercice physique ? Si vous voulez réussir, il ne suffit pas de se montrer gracieux, il faut savoir cacher aux spectateurs les efforts que vous faites pour rendre la danse belle et a priori facile. Regardez par exemple.

Je leur fais une petite démonstration d’un pas qui a l’air facile mais qui demande une grande maîtrise et une grande puissance physique avant de leur demander de le faire. Je suis dans mon élément et le cours se passe merveilleusement bien. La gêne du départ a rapidement été remplacée par les enseignements que je leur prodigue et, même les deux supportrices de mon accusatrice se plient aux consignes de bon cœur. A la fin du cours, je suis ravi de les voir sortir avec le sourire, même s’ils ont tous l’air exténués. Je file retrouver Joy à la bibliothèque et salue, avec bonheur, Ginette à l’accueil de la bibliothèque. Cela fait du bien de retrouver ses petites habitudes.

— Bonjour, Mademoiselle Santorini. Vous êtes bien studieuse !

Elle se tourne vers moi et, après avoir vérifié que nous sommes bien seuls dans la petite salle, me saute dans les bras et m’embrasse à pleine bouche.

— Toujours, quand je ne suis pas dérangée par un beau danseur souriant. Alors, comment s’est passé ton cours, mon Cœur ?

— Parfaitement bien. Prépare-toi à souffrir cet après-midi par contre. Maxime a délaissé un peu le physique et je compte bien vous rappeler à mes bons souvenirs. Ça fait du bien de retrouver ses automatismes et de pouvoir à nouveau enseigner.

— Ne m’épuise pas trop quand même, hein ? J’ai très envie de fêter ce retour à l’ESD avec toi ce soir, mais si j’ai mal partout, ça va être dodo d’office, me dit-elle avec un sourire taquin.

— Tu sais que tu as bénéficié d’un bon entretien et d’exercices plus que quotidiens avec ton prof, ça devrait aller, ma Chérie. Et au pire, je commence par un massage avant d’enchaîner. Tout va bien se passer. Et tu vois, c’est moi qui te rassure, maintenant,c’est que ça va mieux !

— Je suis contente que tu sois de retour, Alken. Et contente de retrouver ton sourire et ta joie de vivre. J’ai hâte de retrouver mon Prof, même si je morfle un peu. Te voir te priver de danse… C’était vraiment malheureux. J’ai détesté te voir comme ça, Amour.

— Moi aussi, j’ai détesté me voir comme ça et ne pas pouvoir réagir. Franchement, sans ton soutien, je pense que j’aurais coulé. Merci ma Belle. Je t’aime.

— Je n’ai pas fait grand-chose, mais je t’aime, Alken, je ne pouvais pas rester les bras croisés.

Nous passons encore quelques instants à nous câliner et à profiter de notre proximité avant de nous séparer. Quand elle arrive en cours avec Kenzo, je leur souris et lance les exercices comme si je n’avais jamais quitté l’ESD. J’en veux toujours aux responsables, mais qu’est-ce que ça fait du bien de retrouver ma place de prof !

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