Le camp des autochtones

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Le jeune dieu qui vit les ombres se déplacer à l’ endroit d’où provenaient les sons qui leur parvenait, entendit l’Amazonide lui disant de la suivre. Ils marchèrent sur le sentier qu’ils avaient emprunté puis bifurquèrent légèrement à droite. Ils prirent plusieurs fois une direction semblable jusqu’à ce qu’ils tournèrent à gauche et s’aperçurent au loin d’épais troncs de bois tenu à la verticale. Ils s’approchèrent d’une gigantesque palissade encadrant deux grands battants imposants, s’arrêtèrent en voyant des femmes aux apparences différentes prêtes à décocher leur flèche.

- Je me nomme Alfirin, Amazonide du clan Indigo, dit-elle.

- Ouvre donc l’accès aux nouveaux arrivants, Ainipé, ordonne soudainement une voix féminine qui s’éleva.

Ils portèrent leur attention vers celle à la chevelure flamboyante et au regard hautain abaisser son arc. Ils perçurent un bruit sec, leur indiquant qu’elle avait sauté et atterri sur la terre ferme. Ils attendirent un instant puis les portes se séparèrent, laissant entrevoir peu à peu un camp peuplé essentiellement de femmes à l’allure guerrière. Lorsque les battants furent complètement ouverts, ils s’approchèrent des mortelles de grandes tailles, toutes vêtues d’un accoutrement court en peau d’animal de couleur varié descendant jusqu’aux genoux. Elles avaient des sandales dont les lacets entrecroisaient les jambes, portaient une cape de soie d’un bleu sombre. En revanche, l’autochtone qui se tenait au centre de la population, était d’un rouge sang. Ses cheveux étaient bruns, longs et bouclés, sa peau d’une teinte peu foncée et ses iris d’un noir de jais. Ils se mirent alors face à celle qui semblait diriger cet endroit.

- Bienvenue dans le camp des Amazones, mon nom est Hippolyte, dit-elle. J’ai eu récemment la visite d’un demi-dieu se nommant Héraklès et j’ai l’honneur de recevoir une autre divinité.

En prononçant ces mots, elle se tourna vers Argos qui soutint son regard. Il ne sut de quelle manière l’Amazone connaissait son identité mais il ne voulait connaître la réponse.

- Vous vous méprenez à mon sujet, dit Argos. Je ne suis que de passage.

- Vous avez un khiton semblable à celui de mon paternel et vous avez les yeux de celui qui trônait au Mont Olympe, dit Hippolyte.

- Comment pouvez-vous avoir ce renseignement ? demande Argos, irrité en apercevant quelques expressions moqueurs.

- J’ai des sources que je ne peux malencontreusement te révéler, dit Hippolyte d’un léger sourire.

Sans porter son attention au jeune dieu dont les traits du visage s’assombrissaient, Alfirin lui demanda s’il y avait un endroit où ils pouvaient converser de manière discrète. Leur hôte se retourna, leva les yeux en direction des arbres. Ils suivirent le mouvement, observant des logis en bois soutenu par des branches et des lianes ainsi que des passerelles en bois qui permettait de relier une habitation à une autre. Lorsqu'elles commençèrent à avancer, il détourna les yeux puis se mit en marche. Il remarqua alors que les mortelles qui s’écartèrent du chemin se positionnèrent en ligne, toutes avaient une quelque expression ferme et un regard qui semblait lointain.

Ils s’arrêtèrent devant un arbre au tronc massif, virent l’Amazone s’agripper à l’une des branches. Elle prit appui sur la paume de ses mains, déplia ses bras et plaça l’une des ses jambes sur le rameau puis l’autre membre. Elle se releva, observa pendant un instant les alentours, décida de s’élancer à nouveau. Elle attrapa une seconde prise qui paraissait à portée de mains, continua son ascension jusqu’à ce qu’elle atteigne l’entrée de son logis. À la suite de cela, ils virent une corde végétale de plusieurs mètres descendre devant eux.

- Essayez de vous accrocher de manière ferme, lança tout à coup Hippolyte. Vous risquerez de rencontrer une descente qui vous serez funeste.

- Nous sommes en capacité de monter à cette liane, répondit Alfirin en haussant la voix.

L'Amazonide ne put alors s'empêcher de se tourner vers son compagnon de voyage dont l'état de santé lui préoccupait.

- Je te pris de me laisser le passage, dit Argos. Puisque je suis seulement une divinité, je ne ressens guère d’épuisement physique.

En remarquant son sourire narquois peu dissimulé, elle s’éloigna de quelques pas, le regardant entamer sa grimpée vers la cime de l’arbre.

Il s’agrippa à liane, sentit ses muscles protester de plus en plus douloureusement au fur et à mesure de sa lente progression. Il entendit alors le cliquetis de la lame de son épée tandis qu'il serrait la mâchoire. Au bout d’un moment qu’il lui paraissait être une éternité, il se hissa sur la plateforme où il s’allongea en apercevant le regard amusé d’Hippolyte. Il tourna la tête, perçut brusquement le bruissement des feuillages lui indiquant que l'Amazonide était à mi-chemin de l’habitation. Il se redressa, se mit debout et l’attendit un instant. Il vit Alfirin apparaître en prenant appui de ses mains au bord des planches de bois, s’agenouiller puis se redresser sur ses jambes en gardant l'équilibre.

- Rien de tel qu’un exercice matinal pour rester en forme, dit Alfirin qui étira ses membres.

- Je suis en accord avec toi, dit Hippolyte.

Argos soupira légèrement d'agacement puis suivit leur hôte à l’intérieur du logis. Il regarda aux alentours, remarqua le peu de mobilier dont disposait la pièce. Elle les convia à s’assoir autour d’une table puis se mit face à Alfirin.

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