Découvertes

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L'Amazonide s’approcha, s'immobilisa devant le jeune dieu ainsi qu'Alfirin.

- Tu ne dois être de cette contrée, dit alors l’inconnue.

- En effet, dit Argos en levant quelque peu la tête. Je proviens de Grèce.

- Tu es également d’ascendance noble, dit-elle.

-J’étais d’ascendance noble, rectifie Argos.

- Je me nomme Barsida du clan Indigo, dit-elle avec un léger sourire. Nous avons pu nous réfugier à l’intérieur de cette pièce. Nous l’avions trouvé alors que nous étions poursuivies par des créatures à la force surhumaine. Lorsque nous sommes sorties du repaire, nous étions dans le port.

- Cela ne se peut, dit Argos.

- Quel est ton nom, garçon ? demande Barsida.

- Mon nom est Hémon, dit Argos.

- Ce patronyme m’est familier, dit Barsida Si tu souhaites te laver, tu sais quel est le chemin.

Elle se détourna de l’échange, aida les villageois à s’attabler. Le jeune dieu qui fut alors décontenancé par ses controverses, se tourna vers Alfirin.

- Barsida est la subordonnée de Créuse, celle qui dirige le clan, explique Alfirin. Elle peut être revêche à certains moments mais elle a été d’un appui considérable lorsque nous avons été attaquées.

- Comment ont-elles pu être amenées dans ce village ? dit Argos.

- Je l’ignore, dit Alfirin. Malgré cela nous le temps de réfléchir à la situation.

-Tu peux te rafraîchir à ma place, dit Argos. Je doute que cette armure est d’un confort absolu.

- Cet accoutrement est authentique, dit Alfirin. Il doit être porté à un âge avancé. Tu es donc le plus juvénile d’entre nous.

Affichant un air narquois, elle s’éloigna à grand pas, le laissant proche de l’un des observateurs de la scène. Densetsu le scrutait en se nourrissant à l’aide de deux baguettes fines qu’il maniait entre les doigts. Préférant se trouver dans un autre lieu que cet homme, il décida de s’assoir de plusieurs tables face à un habitant qui se leva. Tenant de ses mains une écuelle fumante, il lui tourna le dos, s’avança d’un mobilier où les bols étaient déposés. Le jeune dieu décida de s’adosser à la chaise, mit les mains dans ses poches. Il sentit tout à coup un morceau de manuscrit à l’intérieur de l’une d’entre elles, sortit le message. Il le déplia face à lui, parvint à saisir étrangement l'inscription écrite en runes anciennes : « Retrouve moi au centre lorsque le ciel devient nuit ». En voyant Barsida amener un repas semblable à celui des travailleurs, il remit vivement le manuscrit dans la poche de la cape. Elle posa l'écuelle devant lui, scruta de nouveau ses iris. Sans s’irriter davantage, il prit un ustensile qu’il connaissait, l'Amazonide reprenant le chemin en sens inverse. Il observa le contenu qui ressemblait à un bouillon où de condiments de formes ondulées de teintes orangée et blanchâtres remonter à la surface du liquide chaud. Il prit une bouchée, appréciant la saveur légèrement épicée.

Lorsqu’il eut terminé, il se mit debout, s’approcha de la pile de bols où il plaça le sien. Souhaitant se reposer pendant un instant, il remarqua son compagnon de voyage toujours vêtue de la tenue de métal s'arrêter aux côtés de Barsida puis commença à converser. Haussant discrètement les épaules, il s’avança d’une des lattes disposées au sol, s’assit et allongea ses jambes. Il couvrit ses membres d’une couverture, enleva sa ceinture détenant l'épée puis abaissa lentement son abdomen sur le lit improvisé de large dimension. Il pensa aux symboles qui n’avaient aucune signification, biendétenabien que cela provienne d'après lui de l’ombre qui les avaient suivis. Il se disait qu’il aurait dû en faire part au propriétaire de cette cape mais si cela était une manœuvre de l’empereur, il devait s’y rendre. Il ferma les yeux, peu incommodé par les murmures de conversations, sombra dans le sommeil.

Argos se réveilla subitement, perçut une odeur de cendres. Il s’aperçut soudainement que le message de la poche de son vêtement était consumé. Ayant gardé la cape afin de se réchauffer, il regarda aux alentours les occupants endormis du repaire. Il se releva, marcha en direction de la porte centrale, s’arrêta proche des battants de fer fermés. Il activa la serrure, déverrouilla les portes d’un bruit sonore, entendit tout à coup son cœur battre à tout rompre. Il essaya de contrôler son anxiété, ouvrit l’accès puis franchit le seuil. Le jeune dieu trouva un copeau de bois au sol qu’il disposa entre l’espace qui séparait la fermeture complète de l’entrée de la pièce. Il se remit debout, s’écartant de la salle, se tourna vers la sortie du repaire. Il fit quelques pas en direction de la grande échelle, les semelles de ses sandales résonnèrent à l’intérieur du corridor. Il entama son ascension, arriva bientôt face à l’objet de forme ovale qu’il souleva et le déplaça de côté. S’aidant de ses mains, il s’appuya de ses paumes en s’extirpant de l’obscurité, s’agenouilla puis remit en place la plaque sur le socle. Il se redressa sur ses jambes, vit la lumière de l’astre éclairer le chemin. Se sentant soudainement observé, il se mit en marche sans porter attention à se sentiment qui l’envahissait de plus en plus.

Lorsqu’il fut au centre de la rue en construction, il perçut des pas de course s’approcher de l’endroit où il était. Au moment où il se retourna, il esquiva la lame d’un assaillant, s’écarta à quelques reprises de la pointe de l’épée. Il pivota sur ses talons, empêchant la feinte de son adversaire de l’atteindre. Il prit le poignard accroché à la ceinture du duelliste, lui portant un coup au fémur. S’écriant de douleur, le garde s’effondra au sol, laissant échapper l’arme qu’ Argos attrapa en se saisissant du manche qu’il mania. Le fil traversa le corps de son second ennemi qui chargeait à l'arrière, retira le tranchant. Il se mit devant l'attaquant, enjamba le premier cadavre en laissant le corps vaciller. Son regard se porta brusquement sur une dague lancée ciblée à la tête , dévia sa trajectoire d’un geste. Il enleva au passage le masque de l’un des leurs, dévoilant les traits de visage qui ne pouvait être celui d’un homme mais qui s’apparentait à celui d’un fauve sans fourrure. Il le transperça de sa garde sans hésiter, la pointe de la lance de son énième adversaire le blessa de cet affrontement. Il retira le fil de son arme, le corps tomba à terre. Son sang s’écoula sur les pavés ainsi que sur la lame de son épée.

- Ainsi donc tu es à présent au courant de ce que dissimule ces kamikazes, dit alors une voix légèrement proche d'Argos.

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