Aristote et le multivers : une impossible rencontre ?

Une minute de lecture

Rien n’est plus étranger à la pensée d’Aristote que notre hypothèse d’un univers cosmologique.

Aristote ne vit pas dans un univers infini, mais dans un cosmos fini, éternel et très sagement ordonné, où règne la perfection, dès que l’on quitte notre monde sublunaire, soumis au devenir, à la naissance et à la corruption.

Aristote refuse tout ce qui et au cœur des prémisses de notre hypothèse : l’existence des atomes et du vide, une conception matérialiste de la pensée et de la vie.

Son Éthique est élitiste, réservée à une petite minorité chanceuse qui exclut les défavorisés :

On doit faire aussi entrer en ligne de compte les biens extérieurs, comme nous l’avons dit, car il est impossible − ou du moins malaisé − d’accomplir les bonnes actions quand on est dépourvu de ressources pour y faire face. En effet, dans un grand nombre de nos actions, nous faisons intervenir à titre d’instruments les amis ou la richesse, ou l’influence politique. D’autre part, l’absence de certains avantages gâte la félicité. C’est le cas, par exemple, pour la noblesse de race, une heureuse progéniture, la beauté physique. On n’est pas, en effet, complètement heureux si on a un aspect disgracieux, si on est d’une basse extraction, ou si on vit seul et sans enfants ; et, sans doute pis encore, si on a des enfants ou des amis perdus de vices, ou si, enfin, alors qu’ils étaient vertueux, la mort nous les a enlevés.

Aristote Éthique à Nicomaque

Au contraire, nous poserons la question du bonheur, pour tous les hommes, dans tous les multivers, indépendamment de la chance ou de la position sociale : non pas un bonheur aristocratique, mais un bonheur démocratique.

Enfin dernière différence, pour nous, l’immortalité est un fait, indépendant de l’action morale et nullement une récompense.

Aristote ne partage pas du tout ce point de vue :

Nous devons donc cultiver avec soin le principe sublime et divin qui fait partie de notre être, et nous appliquer, autant qu'il est possible, à nous rendre dignes de l'immortalité.

Bref , à première vue, notre multivers cosmologique est aux antipodes du bonheur aristotélicien.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire phillechat ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0