Et un multivers cosmique pour Aristote : que du bonheur !

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Pourtant, je persiste et je signe : bien loin de détruire le bonheur aristotélicien, notre hypothèse d’un multivers cosmologique le renforce !

Notre point de départ est celui d’Aristote : la vie a un sens et tous nos désirs, toutes nos actions pointent vers un seul but : le bonheur.

Pour Aristote ce bonheur est actif, être heureux ce n’est certainement pas rester assis, à profiter du temps qui passe.

C’est pour cela que seul le citoyen politiquement actif et aisé, peut être heureux.

Ce bonheur reposera sur l’action vertueuse, qui choisit toujours le milieu juste.

De ce point de vue, l’hypothèse du multivers cosmologique ne change pas grand-chose.

En revanche, la pensée d’Aristote devient beaucoup plus intéressant quand on s’élève au bonheur du sage.

Le sage n’est pas dépendant de sa condition sociale : Socrate était fort pauvre et s’est toujours détourné de l’action politique.

Mais le sage va concentrer toute son activité sur le meilleur de l’homme : sa pensée.

Ce bonheur repose sur la connaissance et surtout sur le fruit et le moteur de cette connaissance : l’émerveillement et la liberté.

Lisons Aristote :

" C'est, en effet, l'étonnement qui poussa, comme aujourd'hui, les premiers penseurs aux spéculations philosophiques. Au début, leur étonnement porta sur les difficultés qui se présentaient les premières à l'esprit; puis, s'avançant ainsi peu à peu, ils étendirent leur exploration à des problèmes plus importants, tels que les phénomènes de la Lune, ceux du Soleil et des Étoiles, enfin la genèse de l'Univers. Or apercevoir une difficulté et s'étonner, c'est reconnaître sa propre ignorance (c'est pourquoi même l'amour des mythes est, en quelque manière, amour de la Sagesse, car le mythe est un assemblage de merveilleux). Ainsi donc, si ce fut bien pour échapper à l'ignorance que les premiers philosophes se livrèrent à la philosophie, c'est qu'évidemment ils poursuivaient le savoir en vue de la seule connaissance et non pour une fin utilitaire. Et ce qui s'est passé en réalité en fournit la preuve : presque toutes les nécessités de la vie, et les choses qui intéressent son bien-être et son agrément avaient reçu satisfaction, quand on commença à rechercher une discipline de ce genre. Je conclus que, manifestement, nous n'avons en vue, dans notre recherche, aucun intérêt étranger. Mais, de même que nous appelons libre celui qui est à lui-même sa fin et n'existe pas pour un autre, ainsi cette science est aussi la seule de toutes les sciences qui soit une discipline libérale, puisque seule elle est à elle-même sa propre fin. "

Or l’univers cosmologique infini, l’existence de milliards de moi, tout cela est encore plus fascinant et merveilleux que la lune et les étoiles visibles.

Notre esprit peut devenir pleinement heureux et libre dans une pure contemplation d’une incroyable réalité physique !

Pénétrons la vallée des merveilles !

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