Chapitre 6 : Secret

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La princesse hurlait à s’en faire saigner la gorge. Elle s’était réveillé dans le noir et ne savait plus où elle était.

Zalénia se calmait peu à peu, lorsque quelqu’un entra dans la pièce avec un bougie dans la main. La jeune fille sortit précipitamment des couvertures, prête à en découdre. Elle se tenait les poings en avant, l’air crépitant d’énergie autour d’elle, quand elle reconnut les lieux. Elle se trouvait dans sa chambre à Liodas et la femme qui se tenait devant elle n’était autre que sa mère.

— Zalénia ? Tout va bien ? demanda la souveraine en s’approchant de son pas altier.

La fille tremblait encore de peur mais semblait lucide.

— Oui, désolé, mère. Seulement un cauchemar.

— Tu iras voir Rowenn, demain, ordonna la femme avant de sortir de la pièce.

Zalénia resta immobile pendant quelques instants, certes sa mère n’avait jamais été très maternelle avec ses enfants, pourtant, la jeune fille avait espéré que cela changerait après son retour. La princesse n’aurait pas refusé un câlin de réconfort.

Elle se sentait seule et apeuré, comme un animal piégé par ses souvenirs et ses cicatrices.

Après sa tentative de fuite, les Sharaka étaient bien décidés à lui faire payer. Ils avaient commencés les tortures physiques à partir de ce moment là, lacérant sa peau pour le plaisir.

Zalénia frissonna dans le noir, elle était épuisé. Cela faisait une éternité qu’elle n’avait pas dormi une nuit entière. Frottant ses bras faméliques, elle se glissa de nouveau dans ses couvertures en soupirant.

La jeune fille n’était pas sortit du palais depuis son retour et n’en avait pas envie. Elle n’était pas non plus retourné à la tour abandonné qui lui servait habituellement de cachette. Son souvenir lui rappela le rêve dans lequel elle avait parler à l’homme qui l’avait poussé à fuir. Qui était-il ? Pourquoi ne l’avait-il pas sauvé ?

Elle se revoyait encore sauter de la tour, courir dans les ruelles puis dans la forêt. Elle n’aurait pas dû lui faire confiance.

§

Rowenn était assis en face d’elle et la regardait en souriant gentiment. Derrière elle, Zalénia sentait la présence écrasante de sa mère. Le magicien ne l’avait pas touché, il n’avait lancé aucun sort pourtant, il se tourna vers la souveraine et annonça :

— Elle n’a rien. Ses blessures guérissent à vitesse normale et ne sont pas infectées.

— Pourquoi ne dort-elle plus ? Pourquoi ne mange-t-elle plus ?

— Majesté, elle a été séquestré pendant plusieurs mois. Les Sharaka ne sont pas des oursons, ils ont dû lui en faire voir de toutes les couleurs. C’est donc normal qu’elle ne s’en remette pas en trois jours.

— Es-tu sûr qu’elle n’a pas été ensorcelé ? Ou empoisonné ?

La Reine avait au moins le mérite de s’inquiéter pour sa fille, même si, d’après Zalénia, elle s’inquiétait plus pour l’avenir du royaume qu’autre chose.

— Sûr et certains.

— Mais vous ne l’avait même pas ausculté.

— Je n’ai pas besoin de mes yeux pour le savoir.

— Bien, alors si tout va bien, Zalénia nous rentrons.

— Avant, j’aimerais discuter en privé avec la princesse si vous le permettez, Majesté.

Méfiante, la souveraine resta silencieuse quelques instants puis finit par accepter.

Enfin seuls, Rowenn devint plus sérieux.

— Que t'ont-ils fait pendant tous ces mois ?

La blonde baissa ses yeux cernés vers ses pieds.

— Je ne dirais rien à ta mère, j’essaye juste de t’aider.

— Des expériences, murmura-t-elle.

— Magiques ?

Elle acquiesça les larmes aux yeux.

— J’ai des pouvoirs maintenant, ajouta la princesse.

— Ils t’ont donc éveillé mais pourquoi faire ?

— Je ne sais pas, ils ont essayé de nombreuses choses sans réussir avant que je m’enfuis.

— Tu t’es enfuis ?!

— Oui, un homme m’a aidé, mais ils ont finit par me rattraper.

— Ils étaient très énervés après, c’est ça ?

Zalénia acquieça de nouveau.

— C’est de là que te viennent tes blessures ?

— Ils faisaient ça par plaisir, surtout l’un d’eux Irtimir je crois. Il-il…

— Tu n’es pas obligé de me le dire.

— Si, quelqu’un doit le savoir, mais promettez moi de le garder pour vous.

— Je te le promet.

— Irtimir m’a ouvert le ventre. Je ne pourrais jamais avoir d’enfant, je ne pourrais pas donner d’héritière à ma mère.

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