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Une minute de lecture

s’organisèrent instinctivement en cortège, se plaçant les uns derrière les autres. Ils agrippèrent Marc tel un vulgaire sac de pommes de terre et lui attachèrent les mains entre elles à l’aide d’une corde.

Exhibant fièrement ce pauvre homme en tête de cette parade improvisée, ils marchèrent tous à la chaine, déambulant dans les rues, droit vers la sortie du village.

Les têtes de files de cette expédition punitive n’étaient autres que les plus fidèles apôtres du prêtre. Et ils profitaient d’ailleurs habilement de cette occasion tel un exutoire à leurs frustrations, afin de proférer envers Marc moult insultes, lui déchirant au passage ses vêtements déjà souillés par le sang et les crachats subis auparavant.

Tous ces gens comme déchaînés par une force démoniaque qu’il ne percevait même pas donnaient tellement de leurs personnes afin de châtier ce pauvre homme. Qu’enfin arrivé à destination, Marc ne demeurait plus que l’ombre de lui-même !

Une fois, le peu de dignité qui subsistait au sein de son être évaporé. Il avançait devant tous, la tête basse, sans réfléchir, tout simplement guider par les coups de bâtons qui finissaient tous inéluctablement par marquer son corps à vif.

Amoindris, totalement nu, le corps tuméfié et le visage méconnaissable. Les résidents du hameau brisèrent par la force toute forme de rébellion qui l’habitait.

Ce symbole de liberté qu’il représentait auparavant disparaissait même peu à peu au fil de son avancée. Ne laissant de lui que l’image d’un pauvre vieillard piétiné par ses congénères.

Ce misérable finit même par prier en vain inconsciemment tous les Dieux afin qu’ils lui viennent en aide et daignent épargner sa misérable vie.

Avant de perdre définitivement connaissance, affligé, ne supportant plus la douleur des coups, qu’il recevait frénétiquement à chacun de ses pas.


Il cria de toutes ses forces, pleurant à chaude larme.

— Pitié, je sais que je demeure le pire de tous. Mais je vous en supplie, ne me tuer pas !


Enfin, ils le jetèrent finalement inertes, au sol sous le regard satisfait du prêtre, abandonnant de fait cet énergumène à son triste sort devant la seule maison qui n’appartenait pas au village.

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