Chapitre 4

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Amber

Le repas se passe plutôt bien. J’ai pris une pizza avec une énorme burrata plantée au milieu. Je pense que cette fois, j’ai eu les yeux plus gros que le ventre : j’arrive tout juste à terminer la moitié.

Malgré tout, ça me fait du bien de retrouver Topaze. Je repense à nous, à nos jeunes années, à notre rencontre au collège. Ça me ramène un peu dans cette folie douce, cet enthousiasme insouciant de l’époque. On a été très proches dès le début, et ce lien n’a jamais faibli. En fait, à part elle, je n’ai pas vraiment de véritables amis.

C’est vrai qu’elle est parfois dure, qu’elle a ce goût très prononcé pour la réussite, mais… je l’aime comme elle est.

Topaze —

Je t’ai pas dit ? J’ai enfin eu cette fameuse promotion que j’attendais ! Le suspense était insoutenable, mais finalement, j’ai été choisie.

Amber —

Ah mais c’est formidable, ça ! Tu t’investis tellement dans ton travail… Je suis si heureuse que ça porte ses fruits. En même temps, j’en attendais pas moins de toi.

(je lui fais un clin d’œil)

Topaze —

Tu sais, si tu as envie de retravailler, je pourrais peut-être faire passer ton CV dans la boîte. Je suis sûre qu’il y aurait bien une place, peut-être en tant qu’assistante ou quelque chose comme ça pour commencer.

Après, je comprends, c’est peut-être encore trop frais pour toi.

Amber —

C’est justement la question que je me posais ces derniers temps… Mais honnêtement, je ne suis pas sûre de me sentir à 100 % prête à retravailler tout de suite.

Et puis avec les économies que maman a laissées, je pense pouvoir être tranquille un moment. Je préfère ne pas me précipiter, et faire les choses à mon rythme.

Topaze —

Je comprends totalement. Et sache que je serai là pour t’aider, te soutenir, quand tu te sentiras prête.

(elle esquisse un sourire rassurant et pose une main dans le creux de mon dos)

Nous voilà arrivées presque à la fin du repas. Honnêtement, c’était une bonne idée, j’ai apprécié. Mais là, je sens que mes batteries sont déjà à plat.

J’ai le moral qui retombe, le besoin de rentrer à la maison. Depuis l’enterrement, tout est une épreuve. Même cette soirée qui avait si bien commencé devient difficile à tenir.

Topaze —

Est-ce que ça te tenterait d’aller boire un petit verre ? Tricia et les filles m’ont proposé de se rejoindre dans un joli bar jazz, ils font de super cocktails. Je suis sûre que ce serait fun si on y allait ensemble.

Amber —

Oh, c’est très gentil à toi, et je dois avouer que ce repas m’a fait beaucoup de bien.

Mais honnêtement, c’est encore difficile pour moi d’être entourée de monde trop longtemps.

Je pense que pour ce soir, c’est déjà pas mal. Je t’assure, je n’ai pas mis un pied hors de chez moi depuis l’enterrement, à part pour faire les courses…

Topaze —

D’accord. Mais la prochaine fois, pas le choix : tu viens avec moi, ou je te traîne par les pieds !

Et d’ailleurs, ma chérie, c’est moi qui t’invite ce soir. Et avant que tu dises quoi que ce soit, ce n’est pas négociable. J’attendais de te voir avec impatience.

On sort du restaurant toutes les deux. L’air du soir est frais, légèrement humide. Il me donne un petit frisson dans la nuque, comme un rappel que je suis encore en vie.

Ça me fait du bien, même si je suis fatiguée. J’ai juste besoin de silence maintenant.

Et peut-être de quelques heures sans penser à elle.

Topaze me serre fort dans ses bras, une étreinte chaude et pleine d’élan. Puis je la remercie d’un sourire, je lui dis au revoir, et je prends la route pour rentrer chez moi.

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