Soudain, la musique s'éteint, et le silence se fait. Tous les regards sont fixés sur Ambrose et Béatrice. Les autres danseurs se sont arrêtés, subjugués par la beauté et la passion de leur danse. Un murmure d'admiration parcourt la foule, un hommage silencieux à la grâce et à l'amour qui émanent d'eux.

Les deux amants, pris dans le tourbillon de leur danse, dans l'ivresse d'un amour naissant, continuent leur ballet passionné, ignorant le chaos qui se prépare. La musique les emporte, leurs corps s'unissent, et le monde extérieur s'efface. Mais l'insouciance est de courte durée. Une odeur âcre de fumée brûlée vient briser la magie. Un feu s'est déclaré, discrètement d'abord, puis avec une violence grandissante. Des étincelles jaillissent, des flammes rampent le long des tentures, et bientôt, le palais est en proie aux flammes. Les cris de panique résonnent, les invités hurlent et se bousculent, cherchant désespérément une issue. Ambrose et Béatrice, enfin conscients du danger, se regardent avec horreur. Il est déjà trop tard. Les flammes bloquent les portes, les couloirs sont remplis de fumée, et le palais se transforme en un piège mortel.

Sans hésiter, Ambrose saisit la main de Béatrice et la guide à travers la foule en panique. Il esquive les flammes, saute par-dessus les débris, et se fraie un chemin vers une fenêtre. La chaleur est intense, l'air irrespirable, mais Ambrose ne faiblit pas. Il sait qu'il doit la sauver, qu'il ne peut pas la laisser périr dans cet enfer. Arrivés à la fenêtre, Ambrose constate qu'elle est située à plusieurs mètres du sol. Le saut est risqué, mais c'est leur seule chance. Il brise la vitre d'un coup de poing, ignorant la douleur et le sang qui coule. Il enveloppe Béatrice de ses bras, la protégeant des éclats de verre. « Accroche-toi », lui ordonne-t-il d'une voix rauque. Puis, il saute.

La chute est brutale, mais Ambrose amortit l'impact avec son corps. Ils atterrissent sur le sol, sains et saufs, mais secoués. Béatrice, terrifiée, se serre contre Ambrose, tremblant de tous ses membres. Il la serre dans ses bras, la rassurant du mieux qu'il peut. « Tout va bien, maintenant. Tu es en sécurité », lui murmure-t-il à l'oreille. Ambrose se redresse, inspectant Béatrice pour s'assurer qu'elle n'est pas blessée. Elle est indemne, à part quelques égratignures et une bonne frayeur. Il remarque alors que sa veste a brûlé, dégageant une odeur de tissu calciné. Sans hésitation, il l'enlève, révélant sa chemise blanche, légèrement ouverte sur un torse musclé.

Béatrice, les yeux grands ouverts, rougit violemment. Elle n'avait jamais vu Ambrose ainsi, dévoilé et vulnérable. Elle est frappée par la beauté de son corps, par la force qui émane de lui. Un désir nouveau, plus intense et plus profond, s'éveille en elle. Elle sent son cœur battre la chamade, et ses joues s'empourprent davantage. La scène est à la fois dramatique et sensuelle, un mélange de danger et d'attirance qui la trouble profondément. Les flammes du palais continuent de rugir, mais Béatrice ne les voit plus. Ses yeux sont fixés sur Ambrose, fascinée par l'homme qui vient de la sauver, l'homme qu'elle découvre sous un nouveau jour.