Après cet incident, Béatrice reste plus discrète, collée à Ambrose comme une ombre. Une fois les bagages déchargés, ils se dirigent vers la salle à manger. Une longue table, drapée d'une nappe d'un rouge profond, les attend. Des dizaines de plats, plus extraordinaires les uns que les autres, y sont disposés.

Il y a, par exemple, des huîtres irisées, servies sur un lit de glace sculptée, chacune renfermant une perle noire brillante. Un paon entier, rôti à la perfection, arbore fièrement ses plumes chatoyantes, tandis que son intérieur est farci d'une mosaïque de fruits exotiques et de truffes rares. Des petits pains, façonnés en forme de roses épanouies, exhalent un parfum enivrant de miel et d'épices. Une soupe claire, infusée aux pétales de lotus, scintille d'une lumière dorée, promettant un délice gustatif subtil et raffiné. Des brochettes de langoustines géantes, grillées à la flamme, sont nappées d'une sauce crémeuse au safran, rehaussées d'une pincée de caviar impérial. Un gâteau, monté en une tour vertigineuse, est composé de couches alternées de chocolat noir intense et de mousse de framboise légère, le tout couronné d'une cascade de fleurs cristallisées. Des coupes de glace, réalisées à partir d'eau de source des glaciers éternels, proposent une symphonie de saveurs fruitées, rehaussées de feuilles d'or comestibles. Des vins rares, issus des vignobles les plus prestigieux du monde, coulent à flots dans des verres en cristal délicats, leur bouquet complexe embaumant l'atmosphère. Et enfin, des dragées sculptés, représentant des créatures mythologiques, rivalisent d'ingéniosité et de finesse, offrant une explosion de saveurs sucrées et acidulées.

Après ce festin opulent, ils se retirent dans leurs appartements respectifs. Le sommeil les gagne rapidement, bercés par le silence feutré du palais.