Une nuit bien agitée
Cependant, la nuit n'est pas aussi calme que l'était la journée. À peine endormie, Béatrice commence à convulser. Ses yeux s'ouvrent, mais ses pupilles tournent à 180 degrés, révélant le blanc effrayant de ses globes oculaires. Une terreur indicible se lit sur son visage crispé. Cette épreuve dure plusieurs minutes, puis s'arrête aussi brusquement qu'elle a commencé. Béatrice reste étendue sur le lit, tremblante et épuisée.
Malgré l'épuisement, elle n'arrive pas à trouver le sommeil. Une voix résonne constamment dans sa tête, une présence malveillante qui refuse de la laisser en paix. La voix chuchote des insultes venimeuses, des mots cruels qui visent à la déstabiliser et à la détruire. "Tu n'es qu'une arriviste, une profiteuse", siffle la voix. "Ambrose te méprise, il ne te voit que comme un jouet."
Puis, la voix change de ton, adoptant une approche plus subtile et insidieuse. Elle lui propose des plans finement concoctés pour trahir Ambrose, pour le voler et le tuer. "Tu pourrais être riche, libre, puissante", murmure la voix. "Il suffit de suivre mes instructions. Tu verseras une goutte de poison dans son vin, tu déroberas ses secrets et tu t'enfuiras avec sa fortune."
La voix décrit en détail les étapes à suivre, les mensonges à proférer, les pièges à tendre. Elle lui promet une vie de luxe et de bonheur, mais à quel prix ? Béatrice est tiraillée entre la tentation et le dégoût. Elle se refuse à trahir la confiance d'Ambrose, même si une part d'elle est attirée par la promesse d'une vie meilleure. Elle lutte de toutes ses forces pour chasser cette voix maléfique de son esprit, mais elle persiste, implacable et omniprésente.
Béatrice n'a pas réussi à fermer l'œil de la nuit. Chaque fois qu'elle tente de sombrer dans le sommeil, la voix revient, plus insistante et menaçante que jamais. Enfin, au lever du soleil, elle s'éteint, laissant Béatrice épuisée et bouleversée. Elle se lève, le corps douloureux et l'esprit embrumé. Elle décide d'écrire une lettre à Ambrose, lui parlant de sa mésaventure nocturne, de la voix qui la harcèle et des plans machiavéliques qu'elle lui suggère. Elle prend une plume et du papier à lettres, et commence à écrire :
"Mon cher Ambrose,
Je t'écris pour te faire part d'une chose étrange et inquiétante qui m'est arrivée cette nuit. À peine endormie, j'ai été prise de convulsions et une voix s'est emparée de mon esprit. Elle m'a insultée, menacée et m'a proposé de te trahir, de te voler et même de te tuer. Je sais que cela peut paraître absurde, mais je t'assure que c'est la vérité. Je suis terrifiée et je ne sais pas quoi faire. J'ai besoin de ton aide et de tes conseils. Reviens vite, je t'en prie."
Elle relit la lettre à haute voix, les mots résonnant dans la pièce silencieuse. Cependant, une fois la lettre écrite, elle se rend compte d'une chose : le temps qu'elle arrive à destination et qu'elle reçoive une réponse d'Ambrose, il serait déjà rentré. À quoi bon lui écrire, alors ? Frustrée, elle froisse le papier et le jette à la corbeille.

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