La gourmandise , un vialin défaut?

de Image de profil de Adrien de saint-AlbanAdrien de saint-Alban

Apprécié par 5 lecteurs

Lundi matin nous avons eu l'agréable surprise de découvrir que quatre agents de maîtrise et un chef d'atelier ont été contaminés au sein de l'entreprise G... Le cerbère qui officie à l'entrée de l'usine n'y a rien fait.

En effet, chaque matin, on peut voir le grand gaillard vêtu d'un gilet jaune, bien campé sur ses deux jambes comme pour arrêter je ne sais quel criminel. En fait, le seul crime dont peut se prévaloir l'ouvrier G. est d'oublier son badge, ou alors, ce qui est plus grave, entrer dans l'usine non masqué. L'ouvrier G... doit savoir que le port du masque est obligatoire. C'est bien spécifié. On vous le fait comprendre par tous les moyens visuels au premier rang desquelles cette présence massive et péremptoire du type qui vous fait savoir que dès lors que vous entrez dans l'enceinte de l'entreprise vous ne serez plus la personne libre et adulte mais un sujet de sa Majesté le Capital. Vous entrez dans un espace qui n'est pas le vôtre. Un espace de production qui appartient au Capital. Seul l'air que vous respirez vous renvoie à votre dignité d'être humain. Le masque et le badge vous confisque de facto toute velléité à l'individualité quelle qu'elle soit. Au-delà de cette limite votre ticket n'est plus valable. Ce ticket qui vous donne droit à être vous-même. Le droit à votre singularité. Tous fichés, tous masqués. Le badge symbolise votre assujettissement. Le masque matérialise votre asservissement. Vous ne vous appartenez plus. Vous appartenez au Capital. Toute velléité d'indépendance ou de transgression en tout genre sera sanctionnée par un avertissement pour l'embauché et le renvoi immédiat pour l'intérimaire étourdi ou rebelle. On ne plaisante pas avec le virus. Le virus est là comme un ennemi invisible qu'il faut débusquer, traquer, éradiquer de l'entreprise car il n'est pas le bienvenu. Le virus est ennemi du Capital. Il y a de l'argent en jeu. Il peut être dangereux pour le Capital. Pas pour l'ouvrier. Le Capital se fout de l'ouvrier. Avec le virus même l'individu "patron" n'existe plus. Il est englouti dans le même magma cataclysmique universel. L'ordre classique de la hiérarchie n'a plus de sens. Tous portent le même masque. Du patron à l'ouvrier. Chacun se doit de respecter les mêmes règles sous peine d'être sanctionné. Le message de fermeté est dit et répété chaque jour par les agents de maîtrise missionnés par le Capital et qui doivent montrer l'exemple.

Aussi doit-on se poser la question de savoir par quelles négligences sont arrivées ces soudaines contaminations. Cinq au total. Quatre agents de maitrise et un chef d'atelier. Excusez du peu. Il s'agit d'une contamination simultanée car on a constaté leur absence le même jour. Comment le G... a-t-il été ridiculisé de la sorte ? En effet, ce ne sont pas des salariés lambda, auquel cas on aurait trouvé cela normal. On aurait accablé ces salariés de reproches. On les aurait accusés d'alourdir le déficit de la sécurité sociale. On les aurait traités de mauvais français. Bref, la stigmatisation classique des pauvres et des minables. Mais là il s'agit de pontes, de responsables irresponsables qui ont cédé à la gourmandise. En fait dans cette contamination chacun a mis la main à pâte si l'on peut dire. C'est parti d'un bon sentiment. Les croissants étaient chauds et croustillants. Difficile de résister. Le problème est que le virus a été le premier à se servir.

On ne le répétera jamais assez, la gourmandise est un vilain défaut.

Adrien de Saint-Alban

Tous droits réservés
1 chapitre de 3 minutes
Commencer la lecture

En réponse au défi

Les sept péchés capitaux

Lancé par Psycho Lilith

Bonjour tout le monde !

Je ne sais pas si ça a déjà été fait, mais je pose ça là avant de me lancer moi-même dans des défis !

Pour celui-ci, je vous propose de faire sept parties/chapitres ou bien tout en un seul sur la personnification de chaque péché capital ou d'un seul selon votre envie. Cela peut être sept personnages totalement différents ou un seul.

Il vous suffit de mettre en avant les sept péchés capitaux à travers une scène s’il s’agit d’une même personne qui les réalise ou de personnifier chaque péché en passant par sa description physique, son environnement (qu’il soit fantastique ou ancré dans le réel, dans le présent, le passé ou le futur), ses activités quotidiennes et une scène qui met en avant le péché en question. Vous pouvez également choisir de ne traiter qu’un seul des sept péchés capitaux, mais il doit être parfaitement identifiable sans pour autant le citer.

La seule chose imposée est de faire son récit autour d’un ou plusieurs péché. Pour rappel, même si tout le monde doit les connaître, je fais une petite liste :

– La colère

– L’avarice

– L’envie

– L’orgueil

– La luxure

– La gourmandise

– La paresse

J'ai hâte de pouvoir vous lire !

Commentaires & Discussions

La gourmandise , un vilain défaut?Chapitre6 messages | 1 mois

Des milliers d'œuvres vous attendent.

Sur l'Atelier des auteurs, dénichez des pépites littéraires et aidez leurs auteurs à les améliorer grâce à vos commentaires.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0