Chapitre 5 - La lettre
13 mai 2025
Jules, 18 ans, avait grandi loin de ce lieu, de ces ruines, au sein d'une famille d'accueil aimante. Très jeune, ses parents étaient tout deux tombés dans la folie peu de temps après sa naissance, et avaient mis fin à leurs jours. Sans famille proche, il avait été adopté. Jusqu'au début de son adolescence, la famille de Jules avait déménagé de ville en ville, au gré des opportunités professionnelles de son père. Mais depuis quelques années, ils s'étaient finalement installés dans les environs du lieu où il était né, comme attirés par une force invisible.
Adolescent, Jules trouvait son réconfort dans les livres, qu'il dévorait avec soif. La vie nomade que lui imposait le travail de son père l'avait empêché de tisser de véritables liens d'amitiés, et il avait compensé ce manque en explorant les nombreux univers offerts par la lecture.
La bibliothèque municipale était devenue depuis quelques années sa seconde maison, un refuge où il était fasciné par les récits fantastiques, sans savoir pourquoi ces sujets le passionnaient tant.
Le jour de son dix-huitième anniversaire, ses parents adoptifs lui remirent une vieille boîte en bois contenant quelques effets personnels de ses parents biologiques ainsi qu'une lettre froissée. Lors d'un dernier moments de lucidité, sa mère avait pris le soin d'y consigner l'histoire de sa naissance, qu'elle pensait intimement liée à des ruines, et leur expérience. Elle y avait developpée en détails la nuit extraordinaire qu'ils avaient vécus. Tout était si précis, si clair, qu'a la lecture des mots, la scene prenait vie dans sa tête.
Pourtant, si la lecture de cette lettre l'avait profondément ému, son esprit, habitué aux fictions, refusa de prime abord d'accorder le moindre crédit à cette histoire qu'il jugeait improbable, presque folle.
Mais malgré son scepticisme initial, l'histoire dans la lettre s'insinuait lentement dans son esprit. Les mots de sa mère, désespérés mais d'une étrange conviction, résonnaient en lui. Des détails si précis, qu'ils rendaient le récit difficile à écarter d'un revers de main.
Jules se surprit à relire la lettre plusieurs fois. Puis il chercha dans la boîte d'autres indices. A part quelques babioles sans grand interet, Il n'y trouva rien. Un frisson le parcourut quand il remarqua que les étranges gravures sur la boites ressemblaient à une sorte de carte. Coincidence?
La bibliothèque municipale, autrefois son refuge pour s'évader dans l'imaginaire, devint désormais le théâtre de ses nouvelles recherches. Jules délaissa momentanément ses romans pour se plonger dans les archives locales. Il cherchait tout ce qui pourrait se rapporter aux ruines locales, villages disparus, ou même de simples légendes locales. Il savait que ce serait une tâche ardue, une aiguille dans une botte de foin, mais la curiosité, doublée d'une angoisse grandissante, le poussait à aller toujours plus loin.
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